Beigbeder

« l'Amour dure trois ans ».

Thiazik, il faudra donc que tu ailles voir le film réalisé par " l'Ecrivain Himself "!

prévoir une projection en avant-première au Centre Culturel Frédéric Beigbeder :

Le Centre Culturel Frédéric Beigbeder n'est pas supposé être un gag, mais se trouve à Djenné, au Mali. Il possède d'ailleurs un site internet où le parrain des lieux s'est fendu de quelques mots pour expliquer le sens de son engagement : « Enfin ! Je mérite d'avoir une fondation : depuis toujours je me sens bâti sur pilotis.»

bibliobs légèrement ironique

J'avoue, j'ai emprunté "Nouvelles sous ecstasy" à la bibliothèque car le titre m'a interpellé.
Que peuvent bien être des nouvelles écrites sous influence de cette drogue ?

C'est une expérience originale qui se devait d'être tentée, au même titre que d'autres écrivains ont pu écrire après avoir pris de l'opium, du LSD, cocaïne, etc...

Le résultat est, on s'en doute, assez particulier. Les récits ne sont pas toujours cohérents. Je n'ai pas vraiment accroché.

Peut-être faut-il être soi-même sous ecstasy pour apprécier cette lecture ?? A essayer...

Je viens d'entamer Un Roman Français et je ne vous comprends pas, vous tous qui le trouvez plat, creux, pas original, ennuyeux...

Au contraire, comme MKSLJ, je trouve ça formidable. Le personnage est certainement abject dans la vraie vie, mais je m'en fiche, je n'ai pas l'intention de le fréquenter.

Comme je l'ai dit plus haut, je crois qu'il est très lucide vis-à-vis de lui-même, il n'est pas particulièrement fier de s'être fait pincer en train de sniffer de la coke, mais la façon dont il décrit l'arrivée des flics vaut son pesant de cacahuètes: dans son délire/ivresse, il voit apparaître de grandes lettres, dans une lumière clignotante bleue de discothèque, consonne, voyelle, consonne, voyelle, ah merde! un P ...

Son arrestation n'est pas l'élément central du bouquin, c'est simplement que sa garde à vue l'a obligé à cogiter et à réfléchir à sa vie.

Je n'en suis qu'au tout tout début..

24h plus tard... et j'ai lu la moitié du Roman français
En fait, c'est vraiment la suite / l'alter ego de MARS

Par exemple:

Citation :

Naître à Neuilly-sur-Seine ne constitue certes pas un handicap dans la vie, mais cette localité ne vous inocule pas le sens du combat. La rue se traversait dans un silence uniquement interrompu par le pépiement des moineaux et le ronronnement des voitures anglaises...

Entre 1965 et 1970, il n'y avait jamais un bruit dans ma vie. Neuilly était une sorte de Genève, un village trop propre, où l'air était trop pur, avec l'ennui comme règle acceptée pour se sentir protégé. Neuilly est une ville où le temps ne fait que passer....

Il est difficile de se remettre d'une enfance maheureuse, mail il peut être impossible de se remettre d'une enfance protégée.

Enfant et adolescent, il avait (et a toujours... mais la célébrité efface tout ça) un physique ingrat. Il écrit:

Citation :

De ces rejets si nombreux, de toutes ces joues tournées, de ces jalousies enfantines et ces frustrations adolescentes date mon addiction aux lèvres des femmes. Quand on a tant essuyé de refus et tant espéré sans oser, comment ne pas passer le restant de sa vie à considérer chaque baiser comme une victoire? Je ne parviendrai jamais à me défaire de l'idée que toute femme qui veut bien de moi est a plus belle du monde.

Alors vous direz ce que vous voudrez, mais je trouve ça brillant...
Ce livre a tout de même reçu le Prix Renaudot

Beigbeder ne m'inspire ni passion ni haine. Je n'ai pas lu beaucoup de livres de lui, chose rare, il m'a fait plusieurs fois décrocher avant la fin. J'ai terminé 99Francs. Si encore il avait cette petite chose qui dérange, ce qui est une bonne provocation pour moi, mais non. Je ne vois que du cynisme, du porno... Il peut être rigolo parfois.

Windows on the world étant LE bouquin qui m'a donné envie d'en lire plus de Beigbeder.

J'ai trouvé ce livre tout simplement génial, j'irai presque jusqu'à dire bouleversant. J'en suis ressortie avec pas mal de questions en tête à propos du 11 septembre. On sent vraiment le travail de recherche de Beigbeder sur ce livre.
On retrouve encore en force le côté narcissique de l'auteur, qui est d'ailleurs un bon moyen pour alterner "rires et larmes" selon moi.

Je pense qu'on peut apprécier ce livre même en ayant des à priori négatifs sur son auteur.

Tibo :
"

Citation :

Peut-être faut-il être soi-même sous ecstasy pour apprécier cette lecture ?? A essayer"

Je pense aussi qu'il faut être dans le même monde, parce que je n'ai vraiment pas accroché

.

Apocalypso a écrit:

Windows on the world étant LE bouquin qui m'a donné envie d'en lire plus de Beigbeder.

J'ai trouvé ce livre tout simplement génial, j'irai presque jusqu'à dire bouleversant. J'en suis ressortie avec pas mal de questions en tête à propos du 11 septembre. On sent vraiment le travail de recherche de Beigbeder sur ce livre.

Je rejoins tout à fait ce que tu avances Apocalypso . J'ai acheté Windows on the world dans une brocante car j'avais beaucoup entendu parler de ce très controversé auteur et j'ai complètement adoré. Son style d'écriture est très intéressant et le livre m'a fait penser à une sorte de transposition de l'histoire entre le père Guido et son fils dans La vie est belle à notre époque ou plutôt lors des attentats du 11 septembre 2001.

Je recommande à tous cette lecture , très sincèrement . On ne pourra ôter le langage cru qui est un peu la marque de fabrication de Beigbeder mais il faut lui reconnaître un certain talent pour l'inventivité et il a une vision très pertinente de l'époque dans laquelle nous vivons.

Bridget, je plussoie tes remarques.

Je viens moi-même de le finir, après quelques heures seulement, tellement ce livre m'a inspiré. On sent toute l'authenticité de son histoire, et je me suis identifié quelque fois à ce qu'il a vécu. Très simple de lecture, il n'en est pas pour autant moche ou ennuyeux. C'est un de ces livres qui pousse à écrire, je pense. Il m'a mis de simages plein la tête et ma fait comprendre que le plus simple pour écrire une histoir, c'est écrire son histoire...

Je le recommande à tous ceux qui ne l'auraient point lu.

Totalement d'accord avec Bridget et tybalt, pour moi Un roman français réussi parce qu'on sent que l'auteur y a mis ses tripes. Il est moderne, un peu violent parfois, cynique et le mélange est certes facile mais accessible et très sympa à lire !

Il était l'invité de François Busnel dans La grande librairie jeudi dernier, et il a notamment parlé du livre numérique et de ses dangers, c'était assez intéressant.

Premier bilan avant l'apocalypse est sorti, et j'ai bien envie de l'acheter

Je ne vois pas quel danger le livre numérique peut représenter...
Si ce n'est une façon plus pratique pour une certaine catégorie de personnes, ou encore un accès à la lecture chez les jeunes qui les mèneront peut-être au bon vieux livre.

Mais c'est un autre débat que Beigbeder !^^

Le risque de supplanter un jour le papier, mais ça m'étonnerait que cela se produise...
Je ne crois pas vraiment à la possibilité d'amener les jeunes à la lecture par ce biais, déjà beaucoup perdent patience en ayant un livre entre les mains, alors être obligé de fixer un écran pendant une certaine durée ne me semble pas, à mon, avis, être une façon de faire avancer les choses...!

L'avenir nous le dira ^^
(En revanche nous sommes en accord en ce qui concerne Juliette et Marie kiss la joue)
Quant à Beigbeder , je vais attendre un peu pour le coup de gueule , je suis de bonne humeur...

Je reconnais qu'il peut agacer mais j'avais beaucoup aimé son Dernier inventaire avant liquidation, alors je suis contente de retrouver le même principe avec son nouveau livre

Je lis actuellement l'inventaire avant liquidation de Beigbeder, c'est très sympa!

oui, liquider Beigbeder est aussi une idée qui me plaît (je plaisante).

Beigbeder, j'adore! Je crois que c'est mon écrivain vivant préféré!

http://www.evene.fr/citations/auteur.php?ida=3554&p=4

Enfin provocateur avant d'être écrivain^^
On adhère ou pas , personnellement il me dérange , m'agace , bouscule mes idées , rien que pour ça , je le lis !
Après le personnage en lui même , c'est autre chose...

Dans personnage public, il y a personnage...

Je l'ai longtemps détesté avant de le lire... pas folle des double mentons :-)

Une sorte de Gainsbourg... un génie pour moi... à tête de choux

Est-ce que je n'aime que les moches? Ah ah!!!

Non les hommes qui ont un charisme peut-être?^^

le tout est de savoir si c'est le personnage par ses façons qui dérange ou l'ecrivain qui secoue les neurones et fait réflechir.

Après tout, jouer un personnage déplaisant par des provocations mondaines ou autres, n'est pas "briser à la hache la mer gelée en nous" selon mon approximation de Kafka.

je donne la formulation exacte.(1)

“Un livre doit être la hache qui fend la mer gelée en nous” écrivait Kafka en 1904.

(1)c'est plus honnête

Beigbeder a toujours été un provocateur dérangeant , même du temps de ses chroniques.
Ses romans sont à son effigie , et font effectivement réfléchir.
Je me souviens de deux choses qui m'avaient fait hurler :

- La societé actuelle donne toute crédibilité au nazisme , il a gagné. Le modèle de la beauté sociétaire étant
la race arienne(...)
-Les femmes islamiques grace au voile n'auront jamais de soucis avec " le délit de sale gueule(...)"
- La beauté est un sport où les hors-jeu sont fréquents.

"Au Secours Pardon"

On a effectivement envie d'hurler , de lui en mettre une pour tenir de tels propos , mais au fond que décrit-il?
La dictature de la société dans le milieu de la mode, de la cosmétique.
L'Idéal pour denoncer l'Oréal , première firme à balancer son business ravageur.
Il dénonce la standardisation , l'esclavage de jeunes slaves , les usines de larmes , l'oligarchie...
Il brise la glace d'une societé hypocrite , pas à coup de hâche mais de massue.
Il ne faut pas s'étonner du tsunami de critiques alarmantes à son encontre , les vérités ont toujours fait peur et ne sont pas toujours bonnes
à entendre...Ca défrise un ptit monde.

Ensuite taper sur du Beigbeder parce qu'au final il est le premier à avoir la vie de Bo-bo qu'il décrie cyniquement me fait sourire , allons...soyons honnêtes , nous le sommes tous.
en étant victime on la cautionne cette societé , les dictatures commerciales ne fonctionnent que par nous , nous les alimentons.
"L'Oréal oui , parce que je le vaux bien...je ne suis que victime..."

Je prends le parti pris de ceux qui s'en rendent compte , ils ont au moins l'honneteté de le dire.

En ca j'aime Beigbeder , je n'attends pas de lui de la prose , de la poésie , une réthorique impeccable , mais qu'un intellectuel accusateur me repousse dans mes retranchements en
me faisant grincer des dents , qu'il me laisse en colère avec cette sensation qu'il est tout de même dans une vérité , ce qui m'agace encore plus.
Au final j'en ressors plus retournée qu'avec une prose, le genre provocateur devrait être un genre littéraire qui à le mérite de faire entendre des vérités , ne serait ce pas toujours d'ailleurs , des intellectuels provocateurs qui fût un temps , ont changé certaines faces du monde?...
Intellectuels dont nous manquons tant.

Extrait:

Les tentations étaient innombrables mais je ne devais pas traîner : l'Idéal avait besoin de nouveaux emblèmes, on devait renouveler le stock de pommettes saillantes et de bouches rouges. La standardisation des désirs n'attend pas. La demande était très forte, on en avait besoin pour les catalogues, les dossiers de presse, les encarts, les dos de kiosques et les teasings à échantillon détachable. Natalia Vodianova ne pouvait pas tout faire ; il fallait de nouveaux modèles, moins chers, moins célèbres, plus disponibles.J'avais des faces à moudre ! Je devais faire tourner les visages de l'industrie des pots de crèmes hydratantes nutritives gluco-actives. Au téléphone, mon boss, Bertrand, me disait souvent, tel l'ogre du Petit Poucet : 'Ramène-moi de la chair fraîche.' C'était donc ça : je fournissais des mangeurs de Lolitas qui eux-mêmes entretenaient la libido mondiale.

Et en plus il a une bonne avocate !

En tout cas, il est partout et là où il faut.
Il alimente la chronique de Lire, entre autres.
J'aime assez ses chroniques.
Je n'ai lu que 99fcs, qui m'avait laissée de marbre (plus ou moins), mais je le crois agitateur dans le bon sens. Il donne quelques coups de pieds dans le système qui le nourrit, mais je crois, qu'au fond, ce gars est mal dans sa peau.
Justement, parce que nous sommes tous complices d'un système qui nous écoeure mais nous nourrit. Que faire ?

Partir dans le désert ? Soyons raisonnables ! Nos petites natures chétives mourraient illico, n'étant pas habituées aux privations, variations climatiques, etc... Notre psychisme aussi est devenu une petite nature, qui apprécie ses bornes douillettes, rassurantes et colorées.

tu es foncièrement bienveillante, Crevette.