B(r)ouillons

le texte est agréable à lire, les vers s'enchaînent bien, l'ensemble est imagé.
je ne peux pas critiquer plus que ça, étant nul en matière de poésie
mais l'essentiel est que ça sonne bien à mes oreilles

Hannah n'aime pas l'hiver, n'aime pas les fêtes de fin d'année. Elle aime encore moins ces soirs mornes qui ébauchent la fin inéluctable de ses parents, de ses proches, d'elle-même. Elle sait juste la chose qui la réchauffe : une fois cet examen passé, arrive le printemps. Elle est seule chez elle. Elle écoute "La groupie du pianiste", de Michel Berger, depuis environ deux heures, en boucle. "Elle sait rester là sans rien dire". Elle aimerait tant tomber dans les bras d'un homme, un vrai, enfin, au moins un qui puisse l'aimer. "Amoureuse d'un égoïste", écoute-t-elle encore. Ça lui est arrivé tant de fois... Un discret renvoi sort de sa gorge blanchie par l'absence des mois chauds, ou par celle de mots et de lèvres qui l'auraient embrassée. Son cerveau marmonne : "tant que j'y suis, ça pourrait péter par le bas !" Hannah se surprend à s'esclaffer ! "Par le bas !" Elle rit, rit et rit encore, vient se regarder dans le miroir qu'elle utilise chaque matin. "Elle passe ses nuits sans dormir, à gâcher son bel avenir". Ses traits se déforment, Hannah décide enfin d'aller s'écrouler, sans pouvoir le mériter se dit-elle, dans le lit qui "sait oublier qu'elle existe". Une bouteille de rhum "Havana Club" gît au pied de son "Ciel-de-mari", comme elle aime appeler l'endroit où elle repose. "Qu'est-ce qu'elle aurait bien pu faire, à part rêver seule dans son lit, le soir entre ses draps roses ?"

Seuguh a écrit:

Elle aime encore moins ces soirs mornes qui ébauchent la fin inéluctable de ses parents, de ses proches, d'elle-même. Elle sait juste la chose qui la réchauffe : une fois cet examen passé, arrive le printemps.

... outch, tu veux me faire pleurer, ca me touche beaucoup l'idée du temps qui passe et dessine les fins ... et puis celle du cap passé, le coeur qui repart en attendant le printemps aussi, celle des nuits z'aussi...


:ffleur:

beau texte Seuguh :cho:

Tu veux nous faire pleurer oui ...

Le truc le plus bête que je trouve à dire : c'est beau l'amour

Pourquoi être hésitant... cher Poétereau!
L'écriture vaut la peine d'être exprimée
en nos mots sans enlever la valeur de
nos sentiment énoncés.
Poétereau?... Mais non, tout simplement
une plume qui a le droit d'énoncer des mots,
les évoquer et surtout ressentir une grande
satisfaction.

amitiés québécoises,

André, épervier

Voilà, je me lance dans la lecture des textes des zuns zé des zautres.

De tes poèmes, ceux que je préfère sont les plus elliptiques, les moins lyriques (comme le dernier).

L'implicite, l'humour et l'ironie, associés à un rythme rapide, te vont bien comme dans les deux premiers ou dans "C’est tes affaires /Tes révélations ..."

le livre d' Héléna Marienské, le degré suprême de la tendresse est un mélange de pastiches édité à "Passages aux actes" édition Hélène d'Ormesson.

le titre de l'ouvrage, comme celui de la collection, ne manquent pas d'humour : "le degré suprême de la tendresse" était selon Dali une excellente définition pour le cannibalisme.

Au départ de ces pastiches, un fait divers que vous devinerez à partir de l'expression de la quatrième de couverture :

Citation :

Des mises en bouche à la chute mordante.

oui, c'est un peu érotique et cruel et Héléna Marienské fait sur ce thème des variantes à la manière de

- Montaigne : un Montaigne fripon, coquin, et miracle ! on comprend parfaitement ce qu'il veut dire ! voyez vous-même :

Citation :

Comme ce drôle avait le tempérament vantard,[ il] se gorgiassait à hocher triomphalement son catze en tout sens pour donner à la fillette belle appétance, estant tout prêt à l'embesogner.

- La Fontaine :

Citation :

Les Puissants nous effraient ; ne tremblons point, rusons.
Pour sa démonstration, ma fantaisie préfère
Un rat plutôt qu'un lion ou toute bête fière.
Grands ou petits : mêmes travers, mêmes chansons.

une fable, sans doute, mais pour la moralité on sera plus près des contes que de ses fables pour enfants sages.

Au menu des pastichés, Ravalec et son langage cru, Céline, Tallemant des Réaux,, Angot, Houellebecq. Huit écrivains.

j'ai lu La Fontaine, Ravalec et Montaigne : on les découvre sous un jour nouveau : un bon divertissement ... si on n'est pas collet monté.