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Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 08/06/2007
Sujet: Re: Federico Garcia Lorca Mar 12 Juin 2007, 14:34
Concernant la citation choisie par Coline
"La littérature est bien la preuve que la vie ne suffit pas. Fernando Pessoa"
je ne suis pas tout à fait d'accord . pour moi, la littérature serait plutôt un prolongement de la vie .
Seuguh pilier
Nombre de messages : 2575 Age : 47 Localisation : Bruxelles Date d'inscription : 17/05/2006
Sujet: Re: Federico Garcia Lorca Mar 12 Juin 2007, 14:44
Je ne comprends rien à l'Espagnol, mais c'est vrai qu'on perd quelque chose entre
Citation :
Pero yo ya no soy yo
et
Citation :
Mais moi je ne suis plus moi
D'autre part, "te quiero", n'est-ce pas un double sens ?
Merci à toi, Myriam.
myriam neophyte
Nombre de messages : 9 Date d'inscription : 08/06/2007
Sujet: Re: Federico Garcia Lorca Mar 12 Juin 2007, 17:04
Merci à toi Seuguh et tous pour toutes ces découvertes que je fais avec ce site. Et tu as tout à fait raison pour le double sens de "te quiero" La traduction provient d'un site sur Lorca où l'on trouve la version originale et donc la traduction en français . Je pense que Lorca est aussi difficile à traduire que Baudelaire en espagnol du fait de leurs influences parnassiennes. :o
Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
Sujet: federico García Lorca Mar 03 Nov 2009, 16:03
Federico García Lorca
Né à Granada 1898, assassiné lors de la guerre civile espagnole, par un groupe fasciste en 1936.Il est l’un des plus grands poètes de notre époque Un poème en espagnol et une traduction en français. un poème en Espagnol suivi d'une traduction Française
 la femme infidèle Y que yo me la lleve al río creyendo que era mozuela, pero tenía marido. Fue la noche de Santiago y casi por compromiso. Se apagaron los faroles y se encendieron los grillos. En las últimas esquinas toqué sus pechos dormidos, y se me abrieron de pronto como ramos de jacintos. El almidón de su enagua me sonaba en el oído, como una pieza de seda rasgada por diez cuchillos Sin luz de plata en sus copas los árboles han crecido, y un horizonte de perros ladra muy lejos del río.
Pasadas las zarzamoras, los juncos y los espinos, bajo su mata de pelo hice un hoyo sobre el limo. Yo me quité la corbata. Ella se quitó el vestido. Yo el cinturón con revólver Ella sus cuatro corpiños. Ni nardos ni caracolas tienen el cutis tan fino, ni los cristales con luna relumbran con ese brillo. Sus muslos se me escapaban como peces sorprendidos, la mitad llenos de lumbre, la mitad llenos de frío. Aquella noche corrí el mejor de los caminos, montado en potra de nácar sin bridas y sin estribos. No quiero decir, por hombre, las cosas que ella me dijo. La luz del entendimiento me hace ser muy comedido. Sucia de besos y arena, yo me la lleve del río. Con el aire se batían las espadas de los lirios.
Me porté como quien soy. Como un gitano legítimo. La regalé un costurero grande de raso pajizo, y no quise enamorarme porque teniendo marido me dijo que era mozuela cuando me la llevaba al río . à la suite enFrançais.
Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
Sujet: garcía Lorca suite en français Mar 03 Nov 2009, 16:09
traduction française Je la pris près de la rivière Car je la croyais sans mari Tandis qu'elle était adultère Ce fut la Saint-Jacques la nuit Par rendez-vous et compromis Quand s'éteignirent les lumières Et s'allumèrent les cri-cri Au coin des dernières enceintes Je touchai ses seins endormis Sa poitrine pour moi s'ouvrit Comme des branches de jacinthes Et dans mes oreilles l'empois De ses jupes amidonnées Crissait comme soie arrachée Par douze couteaux à la fois Les cimes d'arbres sans lumière Grandissaient au bord du chemin Et tout un horizon de chiens Aboyait loin de la rivière
Quand nous avons franchi les ronces Les épines et les ajoncs Sous elle son chignon s'enfonce Et fait un trou dans le limon Quand ma cravate fût ôtée Elle retira son jupon Puis quand j'ôtai mon ceinturon Quatre corsages d'affilée Ni le nard ni les escargots N'eurent jamais la peau si fine Ni sous la lune les cristaux N'ont de lueur plus cristalline Ses cuisses s'enfuyaient sous moi Comme des truites effrayées L'une moitié toute embrasée L'autre moitié pleine de froid Cette nuit me vit galoper De ma plus belle chevauchée Sur une pouliche nacrée Sans bride et sans étriers
Je suis homme et ne peux redire Les choses qu'elle me disait Le clair entendement m'inspire De me montrer fort circonspect Sale de baisers et de sable Du bord de l'eau je la sortis Les iris balançaient leur sabre Contre les brises de la nuit Pour agir en pleine droiture Comme fait un loyal gitan Je lui fis don en la quittant D'un beau grand panier à couture Mais sans vouloir en être épris Parce qu'elle était adultère Et se prétendait sans mari Quand nous allions vers la rivière
FEDERICO GARCIA LORCA
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Federico Garcia Lorca Mar 03 Nov 2009, 16:26
Merci Amadak, d'avoir donné séparement, mais à la suite, le texte original et sa traduction.
Constance pilier
Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009
Sujet: Re: Federico Garcia Lorca Mar 03 Nov 2009, 20:01
Il semblerait que certains d'entre vous parlent l'espagnol, ce qui n'est hélas pas mon cas ... d'après la traduction que j'ai trouvée sur un blog, et placée en spoiler, ce poème porterait un caractère sexuel, ce dont j'ai l'intuition à la lecture du refrain, mais sans en avoir la certitude ... pourriez-vous me le confirmer ? si c'était le cas, Léonard Cohen aurait quelque peu trahi cet aspect sexuel en le gommant un chouïa ...
Pequeño Vals Vienés
En Viena hay diez muchachas, un hombro donde solloza la muerte y un bosque de palomas disecadas. Hay un fragmento de la manana en el mueso de la escarcha Hay un salon con mil ventanas
Ay, ay, ay, ay,
Toma este vals con la boca cerrada
Este vals, este vals, este vals de si, de muerte y de conac que moja su cola en el mar
Te quiero, te quiero, te quiero, con la butaca y el libro muerto, por el melancolico pasillo en el oscuro desvan del lirio, en nuestra cama de la luna y en la danza que suena la tortuga.
Ay, ay, ay, ay,
Toma este vals con la boca cerrada
En Viena hay cuatro espejos donde juegan tu boca y los ecos, Hay una muerte para piano, que pinta de azul a los muchachos. Hay mendigos por los tejados Hay frescas guirnaldas de llanto
Ay, ay, ay, ay, Toma este vals con la boca cerrada
Porque te quiero, te quiero, amor mio, en el desvan donde juegan los ninos, sonando viejas luces de Hungria por los rumores de la tarde tibia, viendo ovejas y lirios de nieve por el silencio oscuro de tu frente.
Ay, ay, ay, ay, Toma este vals con la boca cerrada
En viena bailare contigo con un disfraz que tenga cabeza de rio. Mira que orillas tengo de jacintos Dejare mi boca entre tus piernas, mi alma en fotografias y azucenas, y en las ondas oscuras de tu andar quiero, amor mio, amor mio, dejar, violin y sepulcro, las cintas del vals.
( in Poeta en Nueva York)
Spoiler:
À Vienne, il y a dix jeunes filles Et la mort qui geint sur une épaule Un arbre aux colombes pendues Et un fragment de l’aube Une galerie aux mille fenêtres Dans le musée des rimes
La la la, li la la... Prends cette valse mon amour et serre les dents
Cette valse, valse, valse et valse Oui, c’est la mort et le cognac Qui s’écoule lentement vers la mer. Je t’aime, je t’aime et te désire Avec cette chaise et ton livre des morts Dans le couloir de la mélancolie L’obscur vestibule conduisant au Lys De notre chambre aux amours lunaires
La la la, li la la... Prends cette valse mon amour et serre les dents
À Vienne, il y a quatre miroirs Aux échos de ton chant Une joueuse éthérée au piano Des jeunes hommes au sang bleu Des mendiants dans les combles Et des pleurs de cristal
La la la, li la la... Prends cette valse mon amour et serre les dents
Parce que je t’aime et te désire Pendant que les enfants jouent Sous les vieilles armoiries de Hongrie Moutons noirs et édelweiss Sous le silence obscur de ton front
La la la, li la la... Prends cette valse mon amour et serre les dents
La valse de Vienne ne s’arrête jamais Sous les embruns de ton masque Inondant les rives et les jacinthes d’eau Alors, je retire ma bouche d’entre tes cuisses Mon âme est un nénuphar photosensible Dans les soubresauts étranges de ta chute Je vais partir mon amour, mon tendre amour Et je pleure les violons d’outre-tombe Et l’écho de ta valse.
(Traduit et adapté de l'espagnol par Tristan Ranx 2008)
Lily habitué(e)
Nombre de messages : 11 Localisation : Dans ma tête Date d'inscription : 05/09/2010
Mon coeur ou le tien? Qui reflète mes pensées? Qui me prête cette passion sans racines? Pourquoi mon habit change-t-il de couleur? Tout est carrefour! Pourquoi vois-tu dans le fange tant d'étoiles? Frère, est-ce toi ou moi? Et ces mains si froides sont-elles celles d'un autre? Je me vois parmi les couchants, et une fourmillière de gens circule dans mon coeur.
Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
Sujet: Poèsie ininterrompue Dim 17 Juil 2011, 16:56
Federico García Lorca Le même poème en Espagnol et en Français.
La casada infiel
Y yo que me la lleve al río creyendo que era mozuela, pero tenía marido. Fue la noche de Santiago y casi por compromiso. Se apagaron los faroles y se encendieron los grillos. En las últimas esquinas toque sus pechos dormidos, y se me abrieron de pronto como ramos de jacintos. El almidón de su enagua me sonaba en el oído como una pieza de seda rasgada por diez cuchillos. Sin luz de plata en sus copas los árboles han crecido y un horizonte de perros ladra muy lejos del río.
Pasadas las zarzamoras, los juncos y los espinos, bajo su mata de pelo hice un hoyo sobre el limo. Yo me quité la corbata. Ella se quito el vestido. Yo, el cinturón con revólver. Ella, sus cuatro corpiños. Ni nardos ni caracolas tienen el cutis tan fino, ni los cristales con luna relumbran con ese brillo. Sus muslos se me escapaban como peces sorprendidos, la mitad llenos de lumbre, la mitad llenos de frío. Aquella noche corrí el mejor de los caminos, montado en potra de nácar sin bridas y sin estribos.
No quiero decir, por hombre, las cosas que ella me dijo. La luz del entendimiento me hace ser muy comedido. Sucia de besos y arena, yo me la llevé del río. Con el aire se batían las espadas de los lirios. Me porté como quien soy. Como un gitano legítimo. Le regalé un costurero grande, de raso pajizo, y no quise enamorarme porque teniendo marido me dijo que era mozuela cuando la llevaba al río.
à la suite en Français
Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
Sujet: federico García Lorca Dim 17 Juil 2011, 16:59
en Français La femme adultère
Je la pris près de la rivière Car je la croyais sans mari Tandis qu'elle était adultère Ce fut la Saint-Jacques la nuit Par rendez-vous et compromis Quand s'éteignirent les lumières Et s'allumèrent les cri-cri Au coin des dernières enceintes Je touchai ses seins endormis Sa poitrine pour moi s'ouvrit Comme des branches de jacinthes Et dans mes oreilles l'empois De ses jupes amidonnées Crissait comme soie arrachée Par douze couteaux à la fois Les cimes d'arbres sans lumière Grandissaient au bord du chemin Et tout un horizon de chiens Aboyait loin de la rivière
Quand nous avons franchi les ronces Les épines et les ajoncs Sous elle son chignon s'enfonce Et fait un trou dans le limon Quand ma cravate fût ôtée Elle retira son jupon Puis quand j'ôtai mon ceinturon Quatre corsages d'affilée Ni le nard ni les escargots N'eurent jamais la peau si fine Ni sous la lune les cristaux N'ont de lueur plus cristalline Ses cuisses s'enfuyaient sous moi Comme des truites effrayées L'une moitié toute embrasée L'autre moitié pleine de froid Cette nuit me vit galoper De ma plus belle chevauchée Sur une pouliche nacrée Sans bride et sans étriers
Je suis homme et ne peux redire Les choses qu'elle me disait Le clair entendement m'inspire De me montrer fort circonspect Sale de baisers et de sable Du bord de l'eau je la sortis Les iris balançaient leur sabre Contre les brises de la nuit Pour agir en pleine droiture Comme fait un loyal gitan Je lui fis don en la quittant D'un beau grand panier à couture Mais sans vouloir en être épris Parce qu'elle était adultère Et se prétendait sans mari Quand nous allions vers la rivière
Traduction Jean Prévost Extrait de "El Romancero Gitano"
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Federico Garcia Lorca Jeu 21 Juil 2011, 04:42
Miguel Caballero Pérez, Las trece últimas horas en la vida, chez La Esfera de los libros
Ce sont de tenaces rancoeurs personnelles, économiques et politiques entre trois grandes familles locales (les García Lorca, les Roldán et les Alba) qui ont causé, selon l'historien, la mort de García Lorca. Bien davantage que l'attachement du poète au camp antifasciste :
"Il était un fervent républicain, mais n'a milité dans aucun parti politique", souligne Miguel Caballero Pérez, qui estime en conséquence que la gauche espagnole s'est indûment appropriée la figure du poète.
Il reste que les assassins identifiés
Citation :
ont éliminé ensemble plus de cent opposants durant ce même été.
l'article du point
Prince d'Aquitaine Animation
Nombre de messages : 2948 Age : 34 Localisation : Maromme, Seine-Maritime Date d'inscription : 29/05/2009
Sujet: Re: Federico Garcia Lorca Jeu 21 Juil 2011, 09:04
En français, Aden a publié une gigantesque biographie (autour de 1.000 pages si je me souviens bien - après vérification, elle en fait 2.088 !!!!) : Jocelyne Aubé-Bourligueux, Lorca, ou La Sublime Mélancolie.
Quelque part, sous une stèle plantée parmi les oliviers, au fond d'une fosse commune comme il en existe des centaines d'autres, héritage de la période noire du franquisme qui s'est abattue sur l'Espagne, gît le corps du pianiste, compositeur, peintre, dramaturge, mais surtout d'un des plus grands poètes du XXe siècle, Federico Garcia Lorca, né le 5 juin 1898 à Fuente Vaqueros, fusillé au petit matin du 19 août 1936 à Viznar, un petit village près de Grenade. Grenade où il a fait ses études de philosophie et de droit, où il s'est lié d'amitié avec le grand compositeur Manuel de Falla. Grenade qui a vu naître en 1918 Impressions et Paysages, son premier recueil en prose. Puis Madrid, où il a fréquenté Dali, Alberti, Bunuel, et où allait triompher sa pièce de théâtre Mariana Pineda, en 1927, avant le succès de son recueil le plus connu, El Romancero Gitano. Puis ce fut le mal-être et le départ en 1929 pour New York. et Cuba, où il est invité à donner des conférences. De son séjour tourmenté il tirera une œuvre novatrice et profonde : Poète à New York. Mais c'est à son retour en Espagne l'année 1930, et tout en dirigeant le théâtre ambulant de La Barraca, qu'il s'attelle à l'écriture de ses chefs-d'œuvre. Yerma Noces de sang. Dona Rosita la Soltera, et La Maison de Bernarda Alba. Lorsque la guerre civile éclate en juillet 1936, à la veille de son départ pour le Mexique, il retourne à Grenade en ignorant qu'il va au-devant d'une fin atroce ; alors que ses bourreaux ignorent qu'on ne peut tuer le chant du poète que le supplice, la mort et le temps ne font qu'amplifier.
(J'aime beaucoup cette maison d'édition et leur collection "Le Cercle des poètes disparus".)
Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
Sujet: federico García Lorca Jeu 21 Juil 2011, 13:07
pour Constance: oui, chère amie, Il y a un certain sens sexuel dans ce poème comme dans celui de "la femme adultère" et un vrai plaisir d'ecouter le poème mis en musique par Léonard Cohen, une belle vidéo.
Pour Lily: très beau poème "Confusion" qui traduit bien son tempérament mélancolique.
Je vais lire l'article sur le révisionnisme de la tragédie de García Lorca je dirai quelques mots après.
Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
Sujet: federico García Lorca Jeu 21 Juil 2011, 13:55
Je suis totalement en désaccord avec Miguel Caballero Perez Ce n’est pas étrange que au déroulement des décennies, les Franquistes, qui sont beaucoup encore, veuillent ôter aux républicains, la gloire de fédérico García Lorca, et réduire son meurtre à une simple questions d’intérêt. Nous savons que c’est faux´et pourtant c’est la goûte d’eau qui fait déborder le vase, et si on laisse avancer ces propos, à la fin, la vérité sera oubliée Pour Prince d’Aquitaine : magnifique ce que tu as envoyé , ce livre" Lorca ou la Sublime Mélancolie" est vraiment un document digne de rester dans l'histoire. Ces pièces de théâtre "yerma" noces de sang" Doña Rosita la Soltera", La casa de Bernarda Alba" je l'ai ai vues à Buenos Aires, et montrent le génie de cet écrivain. poète et musicien, En Argentine il a rendu visite à Manuel de Falla, et malheureusement il est retourné à sa terre natale, à sa Grenade, pour y trouver la mort à 36 ans.
Prince d'Aquitaine Animation
Nombre de messages : 2948 Age : 34 Localisation : Maromme, Seine-Maritime Date d'inscription : 29/05/2009
Sujet: Re: Federico Garcia Lorca Jeu 21 Juil 2011, 14:20
Amadak, je n'ai malheureusement pas lu ce livre à cause de sa longueur et faute de temps, mais je compte m'y atteler un jour. J'ai lu en espagnol ses Bodas de sangre et La Casa de Bernarda Alba, et vu une représentation en espagnol de cette dernière. On trouve tout chez Lorca : l'amour, la haine, la violence, et surtout cette quête de liberté dans une Espagne figée par ses traditions, mêlée à l'esprit gitan et andalou.
A propos du livre de Miguel Caballero Pérez, j'ai trouvé ça sur un site :
Citation :
La familia del poeta, desde la fundación que lleva su nombre, opta por no pronunciarse sobre el contenido de este libro, al menos hasta el cierre de este reportaje. Quienes sí lo hacen para este periódico son otros investigadores de la vida de Lorca, que muestran sus dudas sobre la validez de la teoría de Caballero.
Antonio Carvajal Milena, director de la cátedra Federico García Lorca en la Universidad de Granada, afirma que esta teoría, de la que tiene conocimiento por un resumen publicado en la prensa local, “no pasa de ser chismografía articulada y sobradamente conocida por quienes nos interesamos hace años por la vida y el entorno del poeta”.
A su juicio, “García Lorca sigue dando frutos para todos los que se acercan a la verdad vital, por artística, de su obra; cargada de elementos fascinantes y suficientes para mantenerlo vivo”, por lo que insistir en las circunstancias de su muerte “resulta tan inútil como pedir la devolución de los bienes incautados a tantas víctimas de la Guerra Civil largamente disfrutados, o ya dilapidados (se conocen casos), por los herederos de los asesinos”. Por todas estas circunstancias anima a “dejar al muerto en paz" y a leer al poeta.
Algo parecido opina Paul Julian Smith, profesor de Literatura Española en la City University de Nueva York, quien muestra cautela a la hora de pronunciarse, ya que desconoce si las fuentes que maneja este escritor "son fiables o no”. De cualquier forma, este experto se limita a decir que "no hace falta recurrir a rencillas familiares en el contexto de una guerra en la que murieron tantísimas personas por motivos estrictamente políticos”, a lo que añade que “los compromisos políticos de Lorca fueron bien conocidos”.
Comme tu le remarques, Amadak, on savait très bien que Lorca était républicain, mais aussi homosexuel - à une époque où il ne faisait pas bon l'être.
Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
Sujet: federico García Lorca Jeu 21 Juil 2011, 14:48
Pour Prince d'Aquitaine, merci j'ai lu tout l'article deAntonio Carvajal Milena, très intéressant et je m'arrête sur ces peu de mots-" Dejar al muerto en paz y leer al poeta" l" laisser le mort en paix et lire le poète. merci Prince
Luca pilier
Nombre de messages : 2880 Age : 112 Date d'inscription : 15/06/2011
Sujet: Re: Federico Garcia Lorca Jeu 21 Juil 2011, 15:37
Prince d'Aquitaine a écrit:
Bodas de sangre
Je me souviens de l'incroyable émotion que j'avais ressentie devant le film de Carlos Saura, avec Antonio Gades et Christina Hoyos (j'avais un professeur d'Espagnol qui nous offrait ce genre de plaisir) !
Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
Sujet: federico García Lorca Jeu 21 Juil 2011, 16:35
tout le charme de l'Espagne dans cette vidéo merci
Prince d'Aquitaine Animation
Nombre de messages : 2948 Age : 34 Localisation : Maromme, Seine-Maritime Date d'inscription : 29/05/2009
Sujet: Re: Federico Garcia Lorca Jeu 21 Juil 2011, 16:52
Luca a écrit:
Prince d'Aquitaine a écrit:
Bodas de sangre
Je me souviens de l'incroyable émotion que j'avais ressentie devant le film de Carlos Saura, avec Antonio Gades et Christina Hoyos (j'avais un professeur d'Espagnol qui nous offrait ce genre de plaisir) !
Mon prof de fac nous l'avait passé. Un grand moment, en effet !
Rechab pilier
Nombre de messages : 41 Date d'inscription : 27/04/2012
Sujet: Re: Federico Garcia Lorca Dim 09 Déc 2012, 09:39
L'aube Par Federico García Lorca
L'aube de New York a quatre colonnes de boue et un ouragan de colombes noires qui pagaie dans les eaux putrides.
L'aube de New York pleure le long des escaliers immenses, cherchant au milieu des aines les pointes aiguisées de l'angoisse.
L'aube arrive et personne ne la reçoit dans sa bouche, l'espoir n'est pas possible, car il n'y a pas de matin . Occasionnellement, des pièces de monnaie en essaims furieux perforent et dévorent les enfants abandonnés.
Le premier à sortir comprend à l'intérieur de ses os qu'il n'y aura pas de paradis, ni amours dépouillés de feuilles: ils savent qu'ils vont dans la boue des chiffres et des lois, aux jeux sans art , à la sueur stérile.
La lumière est enterrée sous les chaînes et les bruits dans un impudent défi de la science sans racines. À travers les banlieues blanches où les gens suffoquent, comme si elle venait livrer une épave de sang.
( tentative de traduction RC ) à partir de la version anglaise que j'ai trouvée
http://www.poetryfoundation.org/poem/180659
The Dawn By Federico García Lorca
Translated By Stephen Spender and J. L. Gili The New York dawn has four columns of mud and a hurricane of black doves that paddle in putrescent waters.
The New York dawn grieves along the immense stairways, seeking amidst the groins spikenards of fine-drawn anguish.
The dawn comes and no one receives it in his mouth, for there no morn or hope is possible. Occasionally, coins in furious swarms perforate and devour abandoned children.
The first to come out understand in their bones that there will be no paradise nor amours stripped of leaves: they know they are going to the mud of figures and laws, to artless games, to fruitless sweat.
The light is buried under chains and noises in impudent challenge of rootless science. Through the suburbs sleepless people stagger, as though just delivered from a shipwreck of blood.
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
Sujet: federico García Lorca Dim 09 Déc 2012, 14:37
Federico García Lorca
Né à Granada 1898, assassiné lors de la guerre civile espagnole, par un groupe fasciste en 1936.Il est l’un des plus grands poètes de notre époque Un poème en espagnol et une traduction en français. un poème en Espagnol suivi d'une traduction Française
 la femme infidèle Y que yo me la lleve al río creyendo que era mozuela, pero tenía marido. Fue la noche de Santiago y casi por compromiso. Se apagaron los faroles y se encendieron los grillos. En las últimas esquinas toqué sus pechos dormidos, y se me abrieron de pronto como ramos de jacintos. El almidón de su enagua me sonaba en el oído, como una pieza de seda rasgada por diez cuchillos Sin luz de plata en sus copas los árboles han crecido, y un horizonte de perros ladra muy lejos del río.
Pasadas las zarzamoras, los juncos y los espinos, bajo su mata de pelo hice un hoyo sobre el limo. Yo me quité la corbata. Ella se quitó el vestido. Yo el cinturón con revólver Ella sus cuatro corpiños. Ni nardos ni caracolas tienen el cutis tan fino, ni los cristales con luna relumbran con ese brillo. Sus muslos se me escapaban como peces sorprendidos, la mitad llenos de lumbre, la mitad llenos de frío. Aquella noche corrí el mejor de los caminos, montado en potra de nácar sin bridas y sin estribos. No quiero decir, por hombre, las cosas que ella me dijo. La luz del entendimiento me hace ser muy comedido. Sucia de besos y arena, yo me la lleve del río. Con el aire se batían las espadas de los lirios.
Me porté como quien soy. Como un gitano legítimo. La regalé un costurero grande de raso pajizo, y no quise enamorarme porque teniendo marido me dijo que era mozuela cuando me la llevaba al río . à la suite enFrançais.
traduction française Je la pris près de la rivière Car je la croyais sans mari Tandis qu'elle était adultère Ce fut la Saint-Jacques la nuit Par rendez-vous et compromis Quand s'éteignirent les lumières Et s'allumèrent les cri-cri Au coin des dernières enceintes Je touchai ses seins endormis Sa poitrine pour moi s'ouvrit Comme des branches de jacinthes Et dans mes oreilles l'empois De ses jupes amidonnées Crissait comme soie arrachée Par douze couteaux à la fois Les cimes d'arbres sans lumière Grandissaient au bord du chemin Et tout un horizon de chiens Aboyait loin de la rivière
Quand nous avons franchi les ronces Les épines et les ajoncs Sous elle son chignon s'enfonce Et fait un trou dans le limon Quand ma cravate fût ôtée Elle retira son jupon Puis quand j'ôtai mon ceinturon Quatre corsages d'affilée Ni le nard ni les escargots N'eurent jamais la peau si fine Ni sous la lune les cristaux N'ont de lueur plus cristalline Ses cuisses s'enfuyaient sous moi Comme des truites effrayées L'une moitié toute embrasée L'autre moitié pleine de froid Cette nuit me vit galoper De ma plus belle chevauchée Sur une pouliche nacrée Sans bride et sans étriers
Je suis homme et ne peux redire Les choses qu'elle me disait Le clair entendement m'inspire De me montrer fort circonspect Sale de baisers et de sable Du bord de l'eau je la sortis Les iris balançaient leur sabre Contre les brises de la nuit Pour agir en pleine droiture Comme fait un loyal gitan Je lui fis don en la quittant D'un beau grand panier à couture Mais sans vouloir en être épris Parce qu'elle était adultère Et se prétendait sans mari Quand nous allions vers la rivière
FEDERICO GARCIA LORCA
ce génie a un fil sur poésie où tu trouveras ses poèmes en espagnol et français