Russel Banks

Leutchi a écrit:

ps: Irving enseigne encore... c'est la révélation du monde selon garp qui m'a donné envie d'écrire. (il y a si longtemps... maintenant c'est au tour de mes filles de le découvrir!)

Moi c'est ma mère qui me l'a transmis.. Voilà un auteur qui perdurera de générations en générations, tel un Dickens. Voilà quelque chose qui ne déplairait pas au Sieur Irving...

L'ange sur le toit de Russell Banks:






4è de couverture:

L'espèce humaine est curieuse en ce sens qu'elle sait haïr tout en aimant, quitter et protéger, materner et diriger. Voici quatre accidents du quotidien qui forgent l'être humain avec le grain de folie nécessaire à transcender un simple tête-à-tête en un instant inoubliable. Comme toutes les bonnes histoires, celles de Russell Banks sont des rencontres, des découvertes, comme des prières exaucées : une fille et son père, un couple d'éleveurs, une serveuse frappée par la foudre, un amour interdit qui surgit du passé...

Mon avis:

J'ai eu beaucoup de plaisir à lire ces nouvelles qui donnent un aperçu de la complexité et de l'ambivalence des sentiments humains.
A découvrir !

La réserve

Peut-être pas le meilleur ouvrage de Russell Banks, en effet. Mais une lecture agréable et prenante et une histoire pas inintéressante.
On y parle de désirs et d’amour, du mariage et d’adultères ; comment chacun se situe par rapport à l’autre, mais aussi par rapport à lui-même ; la fausseté de ses propres perceptions et comment retrouver la vérité de son être. En ce sens, bien que l’action se passe en 1936, le roman est atemporel. Et comme souvent chez l’auteur, il laisse planer l’ambiguïté entre la marge étroite qui dénommerait la folie ou pas ; et ce que sont à l’œuvre les secrets de famille ; et le personnage de Vanessa en acquiert toute sa beauté dans sa fragilité.

C'est vrai, pas son meilleur, mais comme d'habitude les personnages sont incroyablement réalistes. La folie de Vanessa est un hommage à beaucoup de personnages "hystériques" de la littérature en général...

Il reste à lire :



A cinquante-neuf ans, Hannah Musgrave revient sur sa vie de jeune bourgeoise américaine contrainte par son engagement révolutionnaire à prendre la fuite vers l'Afrique au début des années 1970. Ayant tenté sa chance au Libéria, elle s'y est mariée à un bureaucrate local appartenant à une tribu puissante et promis à une brillante carrière politique. Quelques années plus tard, elle a, en catastrophe, repris le chemin de l'Amérique, laissant là leurs trois enfants, fuyant la guerre civile qui enflammait le pays

Ses romans, depuis Survivants (Searching for Survivors), jusqu'à Lost Memories of Skin, qu'il achève à peine, plongent dans le réel le plus vif.

De la quête du père à l'abus sexuel des enfants, son monde est sombre. Il aime les gens de peu, les paumés, les SDF et, comme son ami Jim ­Harrison, la nature puissante et les sentiments forts. Un écrivain américain de l'universel.

écrit le Figaro.

Dans sous le règne de Bone que je lis actuellement, un adolescent raconte ses premières délinquances, au détriment de sa famille, et son ralliement à un milieu de "bikers" (motards) plus âgés qui l'exploitent.

et actuellement au théatre (Théatre des Bouffes du Nord à Paris)

http://www.lemonde.fr/culture/article/2011/06/11/l-evidence-theatrale-de-russell-banks_1534996_3246.html

adaptation de son roman, le plus réussi parait-il, De beaux lendemains

pas lu

oui je l'avais annoncé dans le bar c'est un très bon bouquin et j'aurais bien aimé voir l'adaptation scénique

Russel Banks fait partie des auteurs qui me font aimer démesurément la littérature nord-américaine, même si je ne peux le comparer à Jim Harrisson.

Je garde de Sous le règne de Bone un souvenir très vif, surtout à partir de sa rencontre avec I-Man.

Même si je trouve ces livres très inégaux (entre eux et à l'intérieur de chacun d'eux), j'y trouve de bien belles fulgurances. Comme ce passage de L'Ange sur le toit :

Citation :

La violence provoque une lumière blanche et de la chaleur à l’intérieur de la tête, et cela aussi bien chez celui qui bat l’autre que chez celui qui est battu. Il n’y a jamais d’obscurité ni de froid. Cela se produit à l’instant du contact violent, avant qu’on ressente de la douleur, voire de la peur ou de la culpabilité. De sorte que la douleur, la peur et la culpabilité en viennent à être considérées comme le prix qu’on doit payer après coup pour cette extraordinaire immolation.
C’est comme si la violence était un cadeau sans prix. En plus de la lumière et de la chaleur, ce cadeau suscite de superbes rêves de vengeance qui durent pendant des dizaines de générations de pères et d’enfants, de maris et de femmes. C’est un cadeau qui forme et qui alimente des fantasmes où on est aussi grand qu’un glacier, aussi dur que du fer, aussi rapide que la lumière et aussi imprévisible qu’un volcan.

Celui qui m'a déçu, c'est La relation de mon emprisonnement.

Luca a écrit:

Je garde de Sous le règne de Bone un souvenir très vif, surtout à partir de sa rencontre avec I-Man.

Citation :

Bone, c'est comme ça que tu devrais t'appeler. L'os. Bone. A cause de ton tatouage.

édition Babel p.128

C'est là précisément que je suis arrivé dans ce roman lu avec un grand plaisir. Le narrateur, un ado qui fréquente des marginaux plus âgés que lui, et pas commodes !, me paraît intéressant, touchant comme le fut jadis Holden Caulfield, celui-la expulsé de son école, celui-ci de sa famille. Il fréquente donc son ami Russ, un garçon doué

"Russ était bon pour tout ce qui était crimes et délits : même quand il faisait quelque chose pour la première fois on aurait dit qu'il s'y était déjà exercé deux fois la semaine d'avant".

Avec lui on fait des rencontres bizarres. merci de me faire entrevoir I-Man, les précédents n'étaient pas mal non plus.

un petit extrait ?

« A ce moment-là j'étais pas mal branché cannabis, mais j'aurais pu laisser tomber sans problème si j'avais eu une bonne raison - que je n'avais pas, puisque que comme toujours, il vaut mieux planer que ramper et c'était là ma seule alternative. C'était quand même cool tant que j'avais une crèche chauffée, de quoi manger et des copains ».

Me plaît bien ce fugueur débrouillard.

Citation :

Je garde de Sous le règne de Bone un souvenir très vif, surtout à partir de sa rencontre avec I-Man.

j'y arrive

Citation :

« Avant la fin de la nuit, je savais que j’avais rencontré l’homme qui deviendrait mon meilleur ami »

p.176

J’apprécie beaucoup ce récit ponctué de rencontres insolites - comme celle de Buster, un arnaqueur libidineux, par lesquelles Bone perfectionne son « initiation à la délinquance criminelle », comme il le confie naïvement au lecteur :

« Mon cerveau de criminel s’était déjà mis en marche et me disait que si Buster était assez con ou pété pour me confier l’argent des Hooliganz, il y avait une forte probabilité pour que je lui en soustraie un peu avant de me tirer. »

Sous le règne de Bone :

une histoire qui se lit facilement, tellement on est conquis par cet ado fugueur qui fait son initiation à la vie, et au monde adulte, en traversant des communautés, différentes, mais finalement toutes assez branquignolles.

Je suis d’accord avec Luca : tout ce qui concerne la vie avec I-Man ( Bone et lui se partagent le même toit : un car au rebut) constitue le meilleur moment du récit.

Car cet I-Man, un sage rasta de la Jamaïque, a de la présence, des expédients pour vivre de peu, une attitude réconfortante et salutaire pour Bone, qui pense à une utopique réconciliation avec sa famille originelle.

Les communautés intéressent visiblement l’auteur qui fait une peinture vinaigrée des touristes américains venus s’amuser à la Jamaïque ; d’un autre côté, les insulaires qui les attendent, s’ils ont les excuses de la misère, vivent en parasites dans des lupanars adaptés au tourisme. 

Citation :

« Tout ça me donnait parfois envie de gerber ».

Sous le règne de Bone


Ce qui m’a plu :

- les ¾ de l’histoire et l’itinéraire de cet ado à la recherche de sa personnalité : il a du ressort, du baratin, et son caractère me plaît bien. La fin du livre me paraît longuette.

- Certaines images m’ont impressionné, car symptomatiques d’une situation de l’ado qui vit des situations difficiles :

* le chapitre de "l’épervier" ch XI, un jeu où tous se liguent contre le plus faible,

** et ce passage :

L’araignée est soudain descendue plafond en se balançant, Elle est restée un instant suspendue au-dessus de la flamme, puis, comme si c’était devenu trop chaud, elle a essayé de remonter jusqu’à sa toile. Elle a lutté, elle s’est démenée, mais il était trop tard ! La toile est devenue un fil doré, l’araignée l’a lâché et elle est tombée sur la bougie où elle a été aussitôt grillée.

Lointain souvenir de la peau est son dernier roman traduit et édité par Actes sud, 448 pages.

A ce sujet il était l'invité hier de Busnel dans le Grand entretien sur France inter

écouter l'émission

Russell Banks et Lointain souvenir de la peau chez Médiapart.

Russell Banks publie Lointain souvenir de la peau, qui interroge le virtuel et comment Internet nous change : des vies davantage exposées, plus transparentes, l'accès illimité aux territoires du sexe et de la pornographie, fichages et traçages. Une œuvre philosophique et totalement romanesque pourtant. Entretien vidéo, analyse et premières pages.
[...]
Il pèse ses mots, revient, reprend, réfléchit, puisant dans les lectures de ses interlocuteurs un sens qu'il refuse préétabli ou fixé une fois pour toutes. « Un romancier, ça sert à poser des questions, pas à y répondre », répète-t-il.
[...]
Comme Hemingway, Banks aime s'attaquer aux gros animaux – « aux lions, aux buffles, aux rhinos » – de l'histoire littéraire. Dans un roman parlant d'Internet, de la surveillance, du mensonge, de l'identité, de la conscience de soi et des autres, de la liberté enfin, il puise dans Huckleberry Finn de Mark Twain la référence affichée, dans L'Île au trésor de Robert Louis Stevenson, le modèle souterrain, dans Robinson Crusoë et une pléthore de romans sociaux et politiques.
[...]
Dès l'exergue, il se place sous l'égide des Métamorphoses d'Ovide : « Me voilà prêt à dire la façon dont des corps se sont transformés en d'autres corps. » Il n'oublie pas non plus les topiques de son œuvre : les lignes de faille qui courent la société américaine, l'équilibre fragile des vies, les dépendances, les dépressions, le passé qui poisse les êtres, les communautés d'exclus (Trailerpark) et ce regard sur le laissé-pour-compte, le drop-out, zonard et marginal, mis au ban de la société et qui, en retour, en révèle les lésions dangereuses.
[...]
Dix-sept ans après Sous le règne de Bone, le Kid est un nouvel avatar du picaro américain, dont les aventures se déroulent non plus seulement dans l'espace réel mais dans un monde numérisé, sécuritaire, où l'idée même de fuite n'a plus véritablement de sens.
[...]
Le roman a cette puissance : celle d'interroger – les tabous, la pédophilie, le conspirationnisme –, de dire sans caricaturer, de rendre la mémoire et pousser à une conscience lucide du monde comme il va. Russell Banks nous l'a dit, il a conscience de l'ambition littéraire de ce texte : produire une fable – en ce sens atemporelle –, qui puise dans les racines du mythe mais aspire à exprimer le monde contemporain, bousculer, interroger notre responsabilité dans l'ordre des choses : « La société, ce n'est pas “eux”, c'est “nous” », dit Banks.

Etc.

Les petits veinards qui sont abonnés à Médiapart peuvent lire l'article intégral ici..

Les autres, s'ils sont anglophones, peuvent le voir et l'écouter là : la première, la deuxième, et la troisième.

il répond à la question suivante :

Vous avez compté parmi les premiers partisans d'Obama. Après trois ans à la présidence, son taux de popularité est beaucoup plus bas que celui de ses prédécesseurs au même stade de leur mandat. Est-ce injuste ou justifié?

sur Biliobs, un entretien de Russel banks

443 p. déviance sexuelle et exclusion sociale.

le Kid, vingt et un ans, bracelet électronique à la cheville, a pour quartier général le viaduc Claybourne qui relie le centre-ville
de Calusa, Floride, à son luxueux front de mer., le Kid s'est enivré de sexe virtuel jusqu'au jour où sa naïveté l'a jeté dans un des
pièges où la police épingle les putatifs délinquants sexuels.

Stigmatisé par une société devenue, jusqu'à l'hystérie, adepte du "surveiller et punir", ce jeune homme en rupture suscite
l'intérêt d'un certain "Professeur", universitaire à la curiosité dévorante,

Je vais pouvoir le lire ce mois-ci, je le récupère demain J'ai hâte !

Natalia a écrit:

Je vais pouvoir le lire ce mois-ci, je le récupère demain J'ai hâte !

Chanceuse
Je l'ai réservé à la biblio aussi...

Tu penses l'avoir quand Spritz ? Si tu veux je peux t'attendre pour que nous puissions en parler ensembles ? J'ai plus de 3 semaines devant moi pour le lire

Natalia a écrit:

Tu penses l'avoir quand Spritz ? Si tu veux je peux t'attendre pour que nous puissions en parler ensembles ? J'ai plus de 3 semaines devant moi pour le lire

Aucune idée Natalia, il est emprunté pour l'instant, parfois ça peut aller vite, parfois pas...donc il faut peut-être mieux que tu le commences de ton côté ?

ok Spritz ! ceci dit j'ai quatre romans à lire avant d'attaquer Lointain souvenir de la peau alors si ça se trouve

Natalia a écrit:

ceci dit j'ai quatre romans à lire avant d'attaquer

traduction: dans 2 jours j'attaque.

Natalia a écrit:

ok Spritz ! ceci dit j'ai quatre romans à lire avant d'attaquer Lointain souvenir de la peau alors si ça se trouve

En tous cas, c'est une chouette idée de faire une lecture commune, d'échanger au fur et à mesure de la lecture
Et dès que je le reçois, je te préviendrai au cas où !

besta a écrit:

Natalia a écrit:

ceci dit j'ai quatre romans à lire avant d'attaquer

traduction: dans 2 jours j'attaque.

non car j'ai des invités tous les week-ends jusque mi-octobre

ça marche Spritz