Emile Zola

C'est ton opinion, que je ne partage pas, d'autant que je me suis refusée à établir une hiérarchie, n'évoquant que ceux qui m'avaient le plus touchée pour différentes raisons ... j'aurais d'ailleurs pu également citer "L'assommoir" ... qui serais-je pour juger de ce qui pourrait être bon ou moyen, de l'oeuvre d'un génie ?

Harelde78 a écrit:

La curée est en-dessous.
Comme l'Assommoir que je n'ai pas vraiment aimé.

En-dessous de quoi ? dans ta pile ?

tu as entassé tes livres à la verticale, mais ce n'est pas une echelle des valeurs

Chez moi, ils sont à l'horizontale, et je préfère la Curée et ses épisodes érotiques à la sentimentalité un peu niaise du bonheur des dames, comme quoi, on n'est pas prêts, toi et moi, à vivre ensemble et à ranger nos bouquins dans la chambre à coucher !

rotko a écrit:

Harelde78 a écrit:

La curée est en-dessous.
Comme l'Assommoir que je n'ai pas vraiment aimé.

En-dessous de quoi ? dans ta pile ?

tu as entassé tes livres à la verticale, mais ce n'est pas une echelle des valeurs

Chez moi, ils sont à l'horizontale, et je préfère la Curée et ses épisodes érotiques à la sentimentalité un peu niaise du bonheur des dames, comme quoi, on n'est pas prêts, toi et moi, à vivre ensemble et à ranger nos bouquins dans la chambre à coucher !

De toute façon, je ne suis pas libre !

Citation :

Chez moi, ils sont à l'horizontale, et je préfère la Curée et ses épisodes érotiques à la sentimentalité un peu niaise du bonheur des dames, comme quoi, on n'est pas prêts, toi et moi, à vivre ensemble et à ranger nos bouquins dans la chambre à coucher !

Et si on aime les deux?
Le bonheur est un récit assez léger et reposant globalement. On observe une sorte de conté de fée.
La Curée éveille les sens....

Pour tout dire, j'aime tous les Zola à part la Débâcle.

cleo a écrit:

Et si on aime les deux?
Le bonheur est un récit assez léger et reposant globalement. On observe une sorte de conté de fée.
La Curée éveille les sens....

Pour tout dire, j'aime tous les Zola à part la Débâcle.

Mais oui, moi aussi

et j'aurais aussi un prejugé contre la débâcle

bon, je taquine Harelde, mais moi aussi j'ai mes titres préférés chez Zola, et pour des raisons différentes selon les oeuvres.

rotko a écrit:

cleo a écrit:

Et si on aime les deux?
Le bonheur est un récit assez léger et reposant globalement. On observe une sorte de conté de fée.
La Curée éveille les sens....

Pour tout dire, j'aime tous les Zola à part la Débâcle.

Mais oui, moi aussi

et j'aurais aussi un prejugé contre la débâcle

On ne sera donc pas en accord sur Zola !


La débâcle est l'un de mes préférés.

Tu peux donc faire un post sur ce livre qui est rarement mentionné sur les sites consacrés à Zola.

j'ai le livre, bien sûr et je lirai volontiers ce que tu en diras car ta position est originale, donc interessante

Concernant les histoires légères, je me contente des nouvelles de Somerset Maugham, mais lorsqu'il s'agit d'analyser comment certains êtres tombent lentement dans la déchéance, guidés par la cupidité, l'ambition, l'orgueil ou la luxure, je me tourne plutôt vers Zola et Moravia qui, à mon sens, sont les maîtres du genre ...

Harelde78 a écrit:

La débâcle est l'un de mes préférés.

Moi aussi mais à vrai dire, je les aime tous...sauf le rêve .

Marie kiss la joue a écrit:

Harelde78 a écrit:

La débâcle est l'un de mes préférés.

Moi aussi mais à vrai dire, je les aime tous...sauf le rêve .

Une copine !


Je n'ai pas lu le rêve...
Je les ai tous aimés, sauf L'Assommoir.
Et je n'ai pas trop accroché à la bête humaine.

Mes préférés : Au bonheur des dames, la débâcle, l'argent, la terre, germinal...

On ne fait pas beaucoup avancer la discussion en donnant chacun sa liste de titres préférés.

En revanche montrer la richesse et l'originalité de telle oeuvre méconnue de Zola serait plus convaincant.

je serais prêt à le faire pour la conquête de plassans.

C'est sûr rotko, mais là je n'ai pas vraiment l'envie (ni le temps) de disserter de manière précise sur l'oeuvre de Zola...

Toutes mes lectures de Zola commencent à dater.
Ce sont surtout des souvenirs qui me restent, des impressions - plus ou moins floues.
Il me serait difficile d'être précis.


En ce qui concerne La débâcle, c'est un gros pavé. L'un des plus gros, avec la Terre et, surtout, l'Oeuvre.
Beaucoup de romans se placent sur la fibre sentimentale, entre amours, conquêtes et séductions diverses. Ce sont souvent des études de mœurs dans lesquelles Zola dissèque ses contemporains.
Mais la débâcle est un roman atypique, du moins pour ceux que j'ai lus (la moitié des Rougon-Macquart). C'est presque un roman historique. Ou, pour mieux dire, un livre écrit par un contemporain nous enseignant l'histoire de France de son temps. Nous sommes en pleine guerre de 70. Le bouquin s'ouvre sur la plaine de Sedan. L'armée française est acculée dans les faubourgs tandis que les prussiens campent sur les hauteurs. Le drame éclate et les hommes de Napoléon III rentrent tout penauds à Paris.
Puis s'ouvre l'épisode de la Commune.

Ce sont des évènements qui sont souvent peu enseignés à l'école et que, personnellement j'ignorais très largement. C'est cet aspect éducatif que j'ai apprécié. J'ai appris énormément de cette lecture.

Voila un sujet (Zola, historien de la Commune) à creuser, et qui n'est pas forcément à la louange de Zola, mais on approfondira le sujet.

Henri Guillemin, grand admirateur de Zola, mais historien scrupuleux et sans œillères, écrit dans la préface à «La Débâcle»

:

Citation :

«Ce qui fait mal, plus que tout, dans «La Débâcle», ce qui n’est pas digne de Zola, c’est le jugement qu’il porte sur Paris et l’image abjecte qu’il nous donne des origines de la Commune».

(l’oisiveté et l’alcool sont les deux raisons d’adhérer à la Commune)

Guillemin prononce une condamnation analogue dans sa notice de l’«Encyclopédie Universalis» :

Citation :

«dans «La Débâcle», Zola avait avancé de tristes propos, mais utiles à sa carrière, sur la Semaine Sanglante où, à l’en croire, les égorgeurs versaillais avaient incarné «la partie saine de la France coupant la partie gangrenée».

c'est sur le site des amis de la Commune

histoire en questions

Citation :

Réflexe du bourgeois qu'il est, Zola désapprouve le désordre et les excès que la Commune entraîne. Il n'approuve pas pour autant la répression, ordonnée de Versailles par le gouvernement et ne se prive pas de le dire:
« Voilà l'odieux. On s'est tué entre frères et nous allons couronner ceux qui ont massacré le plus de leurs concitoyens ! Absurde ! Dans huit jours, au lieu de la Terreur rouge, nous aurons la Terreur blanche... La victoire de Versailles m'effraie ; on se croirait à mille lieues de Paris, et l'on y parle de notre pauvre grande cité comme d'un repaire de bandits...

La vue des fédérés prisonniers lui arrache des paroles de pitié et il verse des larmes quand il entend les coups de feu des pelotons d'exécution. Pourtant, l'image du communard telle que la reflètent certains de ses livres comme La Débâcle, n'est pas complaisante. Il n'a vu dans la Commune qu'un épisode sanglant de l'Histoire, sans trop chercher à en connaître les raisons.

Remarquons aussi que durant ces terribles journées, il tient à assister au drame qui se déroule dans la capitale; il en arpente les rues et rend compte de ce qu'il voit en témoin sensible de la détresse du petit peuple. Ce «petit peuple », avec les années, va influencer de plus en plus son œuvre l

Moi aussi, ma lecture de l'oeuvre de Zola est assez lointaine.

Je me souviens avoir apprécié le Rêve mais je serais bien incapable de donner un argumentaire convaincant.

Par contre, ce que tu écris, Harelde, me donne envie de redonner une chance à la Débacle

Harelde78 a écrit:

Je n'ai jamais réussi à plaindre Gervaise...
Elle m'exaspérait. Histoire sordide. Le seul Zola que je n'ai pas aimé.

Moi si, je l'ai plainte. Surtout vers la fin, lorsque cet de Coupeau dit à Gervaise pour qu'elle mange ses poings. Après tout ce qu'elle lui a fait, tout ce qu'elle a dû tolérer, c'est toute la gratifaction qu'elle reçoit.

M'enfin, j'avais envie de lui mettre un coup de poing.

rotko a écrit:

Idem pour la Gervaise de Zola, son destin est programmé dès le début, mais on la plaint.

Oui. Le livre est organisé en 12 chapitres je crois, les six premières montrant l'ascencion de Gervaise dans la vie (le sixième chapitre clôt avec l'accident de Coupeau), et puis la descente irrésistible.

---

Je viens de voir que mon post est UN PEU hors-sujet.

Nestor : pas de problème, ton message est maintenant chez Zola

Mes souvenirs sont vieux et peut-être plus très fiables.
Mais je crois me rappeler que Gervaise ne se bat que timidement contre la vie qui s'acharne. Et qu'elle finit par abandonner. Si bien que sa descente aux enfers relève aussi de sa propre responsabilité. Je pense que sa fin pouvait être évitée que l'ensemble du livre témoigne d'un immense gâchis qui m'a révolté au moment de ma lecture.

ah ! lalala ! c'est bien contraire à l'esprit de Zola de jeter la pierre à ses personnages

oui, au milieu des piles de linge sale dans la blanchisserie, Gervaise connaît des instants de mollesse : "elle s'abandonnait" dit en substance Zola, mais pouvait-elle faire autrement avec un romancier qui ne laisse que très peu de chances à ses personnages.

Entre l'hérédité et l'influence délétère du milieu, peu de marge de manoeuvre.

Zola crée un parcours comme un destin inéluctable. Un grain le faisait judicieusement remarquer : 13 chapitres (je crois), une montée, un sommet, et la déchéance. Il y tient à son schéma, au point d'en faire un usage immodéré...

Et on retrouve ce même schéma dans l'Argent, par exemple. Sacard s'enrichit avec l'Internationale (le nom de la société, de mémoire), atteint un sommet et chute, entrainé par ses spéculations aussi risquées qu'importantes. Mais, pour moi, jamais il ne cède. Il s'entête au contraire, décidé à se battre jusqu'au bout et quel qu'en soit le prix. Il échoue par excès et non à cause d'une quelconque renonciation que je reproche à Gervaise.

L'héredité, te dis-je ni vice, ni défaut.

Citation :

mes personnages ne sont pas mauvais, ils ne sont qu’ignorants et gâtés par le milieu de rude besogne et de misère où ils vivent.

Préface de l'assommoir.

Il mérite toutes ces pages que je viens de lire, les écrivains de cette taille ne doivent pas rester dans l'oubli.
j'ai lu plusieurs, je nomme ceux que j'ai lus: "le bonheur des dames", un livre innocent, à coté d'autres qui sont poignants
"Germinal"," Thérèse Raquin", je l'ai dans ma mémoire," Nana, une histoire autrefois interdite aux jeunes filles, très bon roman,
Le manifeste "j'Accuse" sur l'affaire Dreyfus et les autres je les lirai, c'est une matière à repasser.

Pour l'anecdote, le titre du manifeste de Zola fut trouvé par Georges Clemenceau qui, alors qu'il était éditorialiste au journal "L'Aurore", s'était fermement placé dans le camp de ceux qui s'opposaient à cette campagne nationaliste et antisémite ...

Zola est un de mes auteurs classiques préférés, j'ai beaucoup aimé chaque livre que j'ai lu, celui qui m'a le plus bouleversée c'est La faute de l'abbé Mouret.