Tristan Tzara, pseudonyme de Samuel Rosenstock, est né en 1896 en Roumanie. Il écrit dès son adolescence. En 1915, il quitte la Roumanie et s'installe à Zurich où, avec Hugo Ball, il fonde le Cabaret Voltaire qui édite une revue, Dada, à partir de juillet 1917. Jusqu'en 1921 il écrit plusieurs manifestes pour la scène (publiés en 1924 sous le titre Sept manifestes Dada), contre la guerre mais aussi contre la littérature et l'art tels qu'ils sont produits. Ses poèmes et ses sketches sont vite connus à Paris où il vient en 1920, accueilli notamment par André Breton et Picabia. Sa poésie cherche avec les mots ce qu'ont fait des peintres comme Matisse et Picasso, loin des projets de Breton et des futurs surréalistes : il s'en sépare dès 1921.
En 1931, il retrouve pour un temps les surréalistes par son rapprochement avec le Parti communiste. Il y adhère, mais rejette l'idée d'une poésie au service d'un idéal révolutionnaire. Organisateur pendant l'Occupation du Comité national des écrivains dans le Sud-ouest, il quitte le Parti communiste en 1956, quand les Soviétiques envahissent la Hongrie. Il meurt à Paris en 1963.
Passionné notamment par les anagrammes, il a conduit des recherches érudites sur les oeuvres de Villon et de Rabelais. Il a également écrit de nombreuses études sur la poésie (Corbière, Apollinaire, Éluard, Nazim Hikmet, Reverdy, etc.) et l'art contemporain (Arp, Klee, Ernst, Picasso, etc.). Son oeuvre reste peu connue, malgré l'édition en 5 volumes préparée par Henri Béhar (Flammarion, 1975-1981).
Pour faire un poème dadaïste
Pour faire un poème dadaïste
Prenez un journal
Prenez des oiseaux
Choisissez dans ce journal un article ayant la longueur que vous comptez donner à votre poème.
Découpez l'article.
Découpez ensuite avec soin chacun des mots qui forment cet article et mettez-les dans un sac.
Agitez doucement.
Sortez ensuite chaque coupure l'une après l'autre dans l'ordre où elles ont quitté le sac.
Copiez consciencieusement.
Le poème vous ressemblera.
Et vous voici un écrivain infiniment original et d'une sensibilité charmante, encore qu'incomprise du vulgaire.
Extraits de Poésie, Musik, Etc... du 1er février 2013