Stendhal

le texte intégral de vanina vanini in chroniques italiennes est ici-même

j'aime beaucoup cette nouvelle qui met aux prises des âmes passionnées.

le film de Rossellini en est une adaptation remarquable, comme le montre la bande annonce.

le premier aveu :

Citation :

- Je sens, continua le carbonaro, que cet aveu va me faire perdre le seul bien qui m'attache à la vie ; mais il est indigne de moi de vous tromper. Je m'appelle Pietro Missirilli ; j'ai dix-neuf ans ; mon père est un pauvre chirurgien de Saint-Angelo-in-Vado, moi je suis carbonaro. On a surpris notre vente ; j'ai été amené, enchaîné, de la Romagne à Rome.
Plongé dans un cachot éclairé jour et nuit par une lampe, j'y ai passé treize mois. Une âme charitable a eu l'idée de me faire sauver. On m'a habillé en femme. Comme je sortais de prison et passais devant les gardes de la dernière porte, l'un d'eux a maudit les carbonari ; je lui ai donné un soufflet. Je vous assure que ce ne fut pas une vaine bravade, mais tout simplement une distraction.

Vanina Vanini fait partie des chroniques italiennes où l’héroïsme apparaît au quotidien. Tel est le contexte, on tue, on empoisonne, on ne souffre pas les bas procédés de la trahison.

Pietro Missirilli fait partie des carbonari qui veulent libérer l’Italie. Pour lui, la liberté et la patrie justifient tout, même les plus grandes imprudences, les « folies », de même que pour Vanina, autre âme romanesque et passionnée, prête à tout, l’Amour est la valeur suprême.

Ces caractères altiers ne renoncent pas à leur orgueil; ils ne veulent pas se soumettre à autrui dans l’Amour, d’où leur froideur affichée.

Rien ne leur plaît autant que les déguisements physiques ou moraux, ils ont ainsi le sentiment de tromper autrui tout en restant maîtres du jeu.

Cette nouvelle est indispensable pour bien comprendre la chartreuse de parme dont elle esquisse certains thèmes et détours du récit.

Le style de Stendhal est sec, et il l’avoue crûment
« je n’entrerai pas ici dans des détails superflus »

. Quant à ses personnages, j’aime beaucoup l’ interrogation constante qui leur fait choisir les difficultés, sinon « où serait l’héroïsme ? »

le rouge et le noir est un grand ouvrage, mais c'est le fléau de dieu pour les étudiants de littérature....

pengalos a écrit:

le rouge et le noir est un grand ouvrage, mais c'est le fléau de dieu pour les étudiants de littérature....

allons donc ! le livre doit avoir plein d'études pour te faciliter le travail, de manière utilitaire, mais si tu le lis par gourmandise, tu éviteras ces vade-mecum passe-partout.

bienvenue à toi,

si tu veux passer par la case présentation, ce qui n'est pas obligatoire, cela te permettra de rencontrer d'autres étudiant(e)s...

Comme le dit sentencieusement Nestor :

la présentation permet de bien s'intégrer au groupe, et les grains sont gentils quand on leur dit bonjour (rire)

rotko a écrit:

pengalos a écrit:

le rouge et le noir est un grand ouvrage, mais c'est le fléau de dieu pour les étudiants de littérature....

allons donc ! le livre doit avoir plein d'études pour te faciliter le travail, de manière utilitaire, mais si tu le lis par gourmandise, tu éviteras ces vade-mecum passe-partout.

bienvenue à toi,

si tu veux passer par la case présentation, ce qui n'est pas obligatoire, cela te permettra de rencontrer d'autres étudiant(e)s...

merci rotko, mais c'est déja passé il y a 6 ans que je suis diplomé, mais les examens sur Stendhal, vraiment je les ai passés en deux années, c'était vraiment dur

merci encore...

Culturellement, tu es donc devenu un notable ?

oui, un notable qui a doublé et laissé de coté..
kehkehkeh

"Le meilleur secret pour ne pas tomber, c'est de rester toujours assis."
Stendhal

Merci!

Il est peut être un fléau pour les études littéraires, mais force est de constater que la petite sentence "to the happy few" s'adapte à de nombreux sujets de dissert'! (héhé)

J'avais Lucien Leuwen comme roman pour le bac, j'avais beaucoup aimé, c'est beau, c'est fort... désepérant aussi, pauvre Lucien qui n'y comprend pas grand chose!
Dommage que Stendhal n'ait pas écrit la troisième partie... Que se passe t'il en Italie?!!
...
J'ai adoré aussi la Chartreuse, ce bouquin m'a plongé dans un état second, j'y pense encore souvent... C'est un des livres qui m'aura le plus marqué sans aucun doute !

J'aimerai beaucoup lire de l'amour aussi... Pendant les vacances, avec les cours, c'est difficile !

Voila, une derniere petite citation qui correspond bien au personnage, à mon avis:

"Le grand homme est comme l'aigle, plus il s'élève, moins il est visible et il est puni de sa grandeur par la solitude de son âme."

J'ai relu la "Chartreuse de Parme" pour la 3ème fois et je dois dire que je me suis accrochée. Stendhal n'est pas vraiment un écrivain facile.

Là où j'ai commencé à apprécier réellement ce livre et a faire fi de ces batailles napoléoniennes, a été lorsque Clélia a commencé à cristalliser son amour autour de Fabrice. J'ai adoré leur relation, tour à tour tourmentée puis passionnée.

Stendhal nous peint un magnifique tableau de la psyché.

J'aime beaucoup ce passage, p. 556 (Folio) : "Elle était si belle, à demi vêtue, et dans cet état d'extrême passion, que Fabrice ne put résister à un mouvement presque involontaire. Aucune résistance ne fut opposée".

C'est à mon humble avis le passage le plus érotique du livre !

halfa04 a écrit:

"Le meilleur secret pour ne pas tomber, c'est de rester toujours assis."
Stendhal

Quand une idée se saisit trop de moi au milieu de la rue, je tombe.
Stendhal, Vie de Henry Brulard.

Je n'ai lu que la Vie de Henry Brulard mais il y a longtemps et j'ai tout oublié… sauf le passage où le narrateur nous apprend qu'il suspend sa montre à un clou sur le mur de sa chambre.

Stendhal me laisse perplexe... Je l'avais adoré adolescent, lu et relu, et puis je l'ai repris adulte, et là ....... déception.... je ne retrouvais plus ce qui m'avait enchanté, alors que d'autres auteurs, Hugo, Sand avaient toujours la même saveur. Il me semblait bavard, ennuyeux, tout en longueurs.
J'ai peut être mal vieilli

Citation :

Il me semblait bavard, ennuyeux, tout en longueurs.

ce ne sont pas les reproches habituels ! on parle plutôt de sa sècheresse et de son refus des scènes faciles.

Citation :

« je n’entrerai pas ici dans des détails superflus »

On l'a vu précisément avec l'évasion de Fabrice dans la chartreuse, ou pour la fin de ce roman.

Lis alors les chroniques italiennes, et tout specialement Vanina Vanini. page 3 de ce fil ou Mina de Wengel page 1.

Stendhal n'a pas sur GDS* la place qu'il mérite.

rotko a écrit:

Stendhal n'a pas sur GDS* la place qu'il mérite.

Il est réservé aux Happy Few, comme il disait lui-même ! (Il était anglomane, je me souviens de ça.)

A chaque fois que je passe chez Gibert, je vois De l'amour et ça me fait saliver... ! saliver... ! Rhaaa, j'ai envie de lire TOUT ce que je VEUX !

de l'amour, on en veut tous

Si tu relances sur Stendhal, j'essaierai de suivre. Tu proposerais à l'avance...

Es-tu tentée par une lecture commune brève

Je n'ai vraiment pas le temps, j'ai fait la liste de mes prochaines lectures, qui sont indispensables pour les études, et c'est monstrueux. =/

rotko a écrit:

de l'amour, on en veut tous

Si tu relances sur Stendhal, j'essaierai de suivre. Tu proposerais à l'avance...

Es-tu tentée par une lecture commune brève

C'est certain Rotko.
En ce qui me concerne, je ne suis jamais rassasiée.

Stendhal, je reverrai ça plus tard. C'est solide comme lecture mine de rien.
Pour ce qui est d'une lecture commune, j'ai proposé il y a quelques jours.
Je vais retourner mettre mon nez dedans.

Kervinia a écrit:

A chaque fois que je passe chez Gibert, je vois De l'amour et ça me fait saliver... ! saliver... ! Rhaaa, j'ai envie de lire TOUT ce que je VEUX !

Gibert, parlons-en ! Figure toi que j'y suis passée samedi dernier et j'ai eu exactement la même envie que toi.
De plus, j'ai eu une pensée pour toi : je suis passée à côté du tas de "Lettres portugaises".

"De l'amour et autres mensonges" c'est aussi un roman de L. Etxebarria, tu devrais aimer.

As-tu lu "Aime moi por favor" ?

Pantagruelle a écrit:

Kervinia a écrit:

A chaque fois que je passe chez Gibert, je vois De l'amour et ça me fait saliver... ! saliver... ! Rhaaa, j'ai envie de lire TOUT ce que je VEUX !

Gibert, parlons-en ! Figure toi que j'y suis passée samedi dernier et j'ai eu exactement la même envie que toi.
De plus, j'ai eu une pensée pour toi : je suis passée à côté du tas de "Lettres portugaises".

"De l'amour et autres mensonges" c'est aussi un roman de L. Etxebarria, tu devrais aimer.

As-tu lu "Aime moi por favor" ?

Ah, je vois l'endroit précis où il y a ce tas. *_* De l'amour n'est pas loin. xD
J'adore Gibert ; voir tous ces livres, ça me ... whouuu !

Je n'ai pas encore pu, snif ; j'ai un concours blanc, pas ce week-end, mais le suivant, et ça ne s'annonce pas très joyeux. Je dois connaître à fond Gaspard de la nuit, les Essais de Montaigne et les deux romans de Robbe-Grillet. Comme en même temps, j'essaye de préparer les textes pour le cours d'explication de textes du CAPES, et je suis les cours de conduite, je suis submergée. Mais promis, dès que ça se calme un peu, je m'y mets. Après le dit concours blanc, probablement.

aujourd'hui, biographie de Stendhal sur la République des Lettres : http://www.republique-des-lettres.fr/11465-stendhal.php

Citation :

Cette méditation sur ce qui avait pu faire peur à l'homme heureux et puissant contre lequel, une heure auparavant, il était bouillant de colère, acheva de rasséréner(3) l'âme de Julien. Il fut presque sensible un moment à la beauté ravissante des bois au milieu desquels il marchait. D'énormes quartiers de roches nues étaient tombés jadis au milieu de la forêt du côté de la montagne. De grands hêtres s'élevaient presque aussi haut que ces rochers dont l'ombre donnait une fraîcheur délicieuse à trois pas des endroits où la chaleur des rayons du soleil eût rendu impossible de s'arrêter.

Julien prenait haleine un instant à l'ombre de ces grandes roches, et puis se remettait à monter. Bientôt par un étroit sentier à peine marqué et qui sert seulement aux gardiens de chèvres, il se trouva debout sur un roc immense, sûr d'être séparé de tous les hommes. Cette position physique le fit sourire, elle lui peignait la position qu'il brûlait d'atteindre au moral. L'air pur de ces montagnes élevées communiqua la sérénité et même la joie à son âme. Le maire de Verrières était bien toujours, à ses yeux, le représentant de tous les riches et de tous les insolents de la terre ; mais Julien sentait que la haine qui venait de l'agiter, malgré la violence de ses mouvements, n'avait rien de personnel. S'il eût cessé de voir M. de Rênal, en huit jours il l'eût oublié, lui, son château, ses chiens, ses enfants et toute sa famille. Je l'ai forcé, je ne sais comment, à faire le plus grand sacrifice. Quoi ! plus de cinquante écus par an ! Un instant auparavant, je m'étais tiré du plus grand danger. Voilà deux victoires en un jour, la seconde est sans mérite, il faudrait en deviner le comment. Mais à demain les pénibles recherches.

Julien, debout sur son grand rocher, regardait le ciel, embrasé par un soleil d'août. Les cigales chantaient dans le champ au-dessous du rocher, quand elles se taisaient tout était silence autour de lui. Il voyait à ses pieds vingt lieues de pays. Quelque épervier parti des grandes roches au-dessus de sa tête était aperçu par lui, de temps à autre, décrivant en silence ses cercles immenses. L'œil de Julien suivait machinalement l'oiseau de proie. Ses mouvements tranquilles et puissants le frappaient, il enviait cette force, il enviait cet isolement.

C'était la destinée de Napoléon, serait-ce un jour la sienne ?

Stendhal,Le Rouge et le Noir,I,10. Dans ce texte Stendhal fait une description minutieuse de la nature des bois et quelle tranquillite elle apporte au caractere du protagoniste " Julien Sorel".
Stendhal par son esprit realiste leche beaucoup de details sur la place ce qui rend la scene visuelle mais aussi il eprouve ici un grand amour pour la nature.
Enfin,Sorel se compare à Napoleon ce qui met en relief son caractere fascine par le grandeur de Bonaparte.

Un bel exemple de la notion et du sentiment d'altitude chez Stendhal, qu'on retrouve dans plusieurs romans : la tour Farnèse dans la chartreuse, ce texte et le clocher dans le Rouge etc.

Ce sentiment de l'altitude est bien développé chez Jean Pierre Richard, et les premières pages du Rouge montrent Julien à lire dans un arbre. Ce perchoir en altitude révèle la recherche du refuge, le retrait d'un monde dont les bassesses et les contingences, perdent, vues de haut leur caractère menaçant.

Enfin, même si Julien Sorel veut s'elever dans la hierarchie sociale en se mêlant au monde, il éprouve souvent, comme Lucien Leuwen, le besoin de s'abstraire de la société pour reposer et cultiver son moi intime. Une préoccupation du bonheur personnel héritée de J.J Rousseau, souvent cité par Stendhal.

Exactement, Rotko, dans le passage precedent on trouve des themes romantiques comme son refuge dans la nature et son besoin d'etre seul loin de la societe corrompue (on peut trouver ici une similarite avec les idees de J.J.Rousseau : l'homme nait bon et c'est la societe qui le corrompe). De meme il denonce les personnages riches et egoistes comme M.Renal mais ca n'empeche pas son desir arriviste et la grandeur de ses ambitions (c'est un trait realiste)

Encore quelques bonnes frequentations de GDS* et tes notes en litté française s'amelioreront.

Stendhal n'est pas chateaubriand ou Lamartine, et je doute que tu trouves des paysages romantiques, avec bois et lune du soir. Il mentionne un décor, qui n'est pas à mon sens un refuge dans la nature, mais un refuge loin de la mesquinerie des hommes.

Dans la chartreuse, c'est, je crois, le même propos, et si Fabrice se choisit un arbre, c'est en réponse à une coutume locale.

Lucien Leuwen quitte Nancy pour des promenades à cheval : il s'agit pour lui de s'éloigner de cette ville et de ses petites intrigues et tracas, et non de communiquer avec la terre, les bois ou quoi que ce soit

On lira d'autres textes de Stendhal, ce serait bien pour nous que tu participes à ces lectures.