Titos PATRÌKIOS (Grèce)

Né à Athènes en 1928, il a été déporté de 1949 à 1951 puis il a fait des études de sociologie à Athènes et à Paris. C'est également à Paris qu'il se réfugie de 1967 à 1974 afin d'échapper à la dictature des colonels. Il vit désormais à Athènes. A ce jour, il a publié huit recueils de poèmes : Chemin de terre (1954), Apprentissage (1963), Arrêt facultatif (1975), Mer promise (1977), Désaccords (1981), Miroirs face à face (1988), Altérations (1989) et La volupté des prolongations (1992). Enfin, il a traduit Stendhal et Saint-John Perse.

Parmi ses thèmes de prédilection, on pourrait évoquer par exemple la nostalgie de l'enfance, la célébration d'Athènes, le goût de l'amitié et l'importance de la fraternité, la mémoire de la révolution perdue, ainsi que la beauté ou la douleur des amours indélébiles...

De son recueil bilingue Apprentissage. Poèmes 1954-1993 paru en 1996, j'ai retenu deux courts poèmes que voici :

LA SORTIE

Chaque fois que je veux sortir
du poème, ce labyrinthe
je songe à ma mère
quand j'avais sept ans
qui après la piqûre
me tenait la main bien serrée
le temps que nous sortions
de l'hôpital aux couloirs sans fin.


SÌFNOS OU LE JEU DE DÉS

Mes étés d'enfance
je les ai vécus entre deux cubes.
Au-dessus le cube de la maison blanche
sous mes pieds la citerne
cube invisible et plein de nuit.

merci pour cette piste. On aura du mal à le trouver en français,

Apprentissages 108 p.
Editeur : Desmos (édition bilingue).

rotko a écrit:

On aura du mal à le trouver en français,

Apprentissages 108 p.
Editeur : Desmos (édition bilingue).

Je sais bien. Néanmoins, il y a une possibilité pour les grains de sel parisiens : on peut emprunter cet ouvrage (comme moi) à la médiathèque Marguerite Yourcenar (excellente médiathèque à Paris dans le quinzième arrondissement), qui dépend du réseau des bibliothèques municipales de la Ville de Paris.

Afin de continuer à lire Titos Patrikios, j'ai cherché sur le web et j'ai trouvé un vrai bijou !
Il s'agit de son texte "Rues d'Athènes", en accès libre, extrait de la revue La pensée de midi 2003/3 no 11, éd. Actes sud.

http://www.cairn.info/revue-la-pensee-de-midi-2003-3-page-136.htm

Beau texte qui surprend par l'association inédite, et parfois humoristique, de noms anciens et vénérables, avec des réalités contemporaines inattendues.

je pense aussi aux photos prises par Chryssopoulos pour illustrer le monde clos.

Il s'agit du "quartier des réfugiés", proche d'Athènes où vivent dans des immeubles sociaux insalubres, - façades décrepites etc, des refugiés des guerres balkaniques, des Egyptiens, des Polonais, des Arméniens..

Oui, je trouve également que les photos de Chryssopoulos renvoient à cet univers.