jacqueline chabbi, l'islam de Mahomet

Toujours dans " Le Seigneur des Tributs " ( L'islam de Mahomet ) de Jacqueline Chabbi et en même temps " Robespierre" de Jean Artarit.

Le premier 450 pages d'explication de texte et 200 pages de notes et commentaires !

Ex : Le naba' des tributs est l'un des termes coraniques qui désigne le " récit ". C'est du moins le sens apparent du mot sous lequel il sera bon de creuser pour faire apparaître les sous-entendus , le verbe naba' entre souvent en association avec le verbe qassa " raconter " ( le vrai ).

Note 163 : Nous te dirons les anba' ( les récits véridiques ) de ceux ( les tributs ) qui vous ont précédés , naqussu ' ala-ka anbä man qad sabaqa,
sourate, XI ,Hûd, 120.

Un chercheur au CNRS .... ça cherche ....
Intéressant mais à petite dose !


Le deuxième idem 400 pages , plus 150 de notes ... également chercheur au CNRS , est une étude , considérée comme un classique de la psycho-histoire , qui dresse un portrait saisissant de Robespierre.

Plus précisément comment cet infirme psychoaffectif est il devenu un porte drapeau idéologique ?

A peu de détails près le même profil de psychose que Rousseau ! Mais là , ça n'engage que moi !

725 p. CNRS

A mon avis sur des domaines qu'on aborde, il faut prendre des ouvrages fondamentaux accessibles, et non des sommes ou des thèses. Là les arbres cachent la forêt, sans trop de profit pour le lecteur...

pour prendre un exemple : un catéchisme de base donne une idée plus nette à un nouveau converti qu'un traité de théologie...

D 'une façon générale tout à fait d'accord Rotko .

Néanmoins , comme pour le christianisme , après avoir lu l'ancien et le nouveau testament , et en prime quelques explications de texte , il peut être intéressant d'approfondir !

Après avoir lu " en gros " le coran et recherché quelques explications de texte, on s'aperçois que sur l'islam les commentaires ont tous une connotation religieuse ou politique.

L'analyse de Chabbi à partir des sourates du coran , et de sa connaissance de la langue arabe , donne une dimension de recherche uniquement scientifique à sa démarche , une saine méthode d'histoire des religions , ni dogmatique, ni irrévérencieuse.

Elle s'en tient aux textes et aux mots , à ce qui exprime une expérience religieuse , sans pour autant laisser croire qu'on peut refaire celle ci.

Pour caricaturer, je veux dire que , une fois les récites mythologiques de Jésus marchand sur les eaux et de Mahomet volant dans les airs , il peut être intéressant de savoir par exemple , entre autres :

- Pourquoi La Mekke et que trouve on à l'intérieur

- Quel était l’état d'esprit avant le troisième califat musulman ( donc avant la constitution d'une tradition musulmane )

- La rédaction du coran à peine plus de vingt ans après la mort du prophète musulman sous le pouvoir médinois du calife Othman

- Comprendre la profondeur du décalage et la gravité de la rupture entre l'âge tribal de " L'islam de Mahomet " et les sociétés islamiséees après.

Tous les chapitres de ce livre sont très ardus , je l'avoue.
Mais au moins , lorsque j'aurai besoin d'une référence " valable " , je pense en avoir une !??

mahiwan a écrit:

Tous les chapitres de ce livre sont très ardus , je l'avoue.
Mais au moins , lorsque j'aurai besoin d'une référence " valable " , je pense en avoir une !??

certainement !

deux titres qui intriguent et dont la lecture s'annonce prometteuse


279 p. Le Livre de Poche

En termes crus, provocateurs et très personnels, elle déterre les inquiétants fondements des dérives de l'islam : clivages tribaux, antisémitisme et acceptation aveugle du Coran. Irshad Manji explique comment, concrètement, l'islam pourrait être réformé pour revaloriser les femmes, garantir le respect des minorités religieuses et encourager le débat d'idées. Musulmane mais libre se veut un cri de ralliement pour un avenir sans fatwas.



Irshad Manji partage avec le lecteur des histoires parfois émouvantes, souvent drôles, toujours révélatrices de la confusion morale de notre temps. Qu’est-ce qui empêche les jeunes Musulmans, même en Occident, d’exprimer leur soif d’une réinterprétation religieuse ? Pourquoi un non-musulman craint-il de soutenir ouvertement les voix libérales au sein de l’Islam ? Comment en est-on arrivé à tolérer des coutumes intolérables, tels que les crimes d’honneur ? Comment les croyants peuvent-ils rejeter le dogme tout en gardant la foi ? Et surtout, comment chacun d’entre nous peut-il amorcer un voyage personnel vers le courage moral afin de réconcilier la foi et la liberté ?
Allah, liberté et amour est le guide à suivre pour devenir un citoyen du monde courageux et audacieux. Car Irshad Manji a une foi profonde non seulement en Allah, mais aussi en l’être humain…

Musulmane mais libre (Grasset), un best-seller diffusé dans une trentaine de pays et interdit dans plusieurs Etats islamiques. Il est accessible gratuitement sur son site Internet, où il a été téléchargé plus de 3 millions de fois, en arabe, il faut le préciser.

"Allah, liberté et amour" en 2012, suscite l'engouement d'une jeune génération de musulmans avides d'ouverture.

Un entretien de l'auteur dans le Monde des religions.

Intéressant cet interview de Manji ! Très moderne dans ses propos !
 
je prépare un résumé de l'étude de Chabbi sur l'Islmam de Mahomet , basée sur des textes de l'époque médiévale , entre autres !
Assez complexe ( pour moi qui ne connait pas un mot de cette langue ) .... je ferai de mon mieux !  

" Le seigneur des tribus "  par Jacqueline Chabbi, chercheur au CNRS.

Comment les Arabes croyaient ils au Coran ?
Quelle sorte d'islam ont pratiqué les premiers musulmans, compagnons de Mahomet ?

Plus que jamais aujourd'hui se pose la question du sens et plus encore la question de l'historicité du sens.

En 630 Mahomet est le maître de Medine et de toute l'Arabie Orientale.
C'est cette année là que La Mekke, ville d'origine de Mahomet dont il avait été chassé, serait passée sous son contrôle.

Mais cette histoire demeure encore enfermée dans les frontières de l'Arabie des déserts. C'est avec l'irruption des tribus hors des limites de leur habitat traditionnel que l'islam se rendra visible au monde.

Les marches syriennes et irakiennes du nord et de l'est seront conquises moins de deux après la mort de Mahomet , en 632.
Moins de cinq années plus tard , ce seront d'immenses territoires appartenant aux provinces des deux grands Etats qui se disputaient le Proche et le Moyen Orient , les empires byzantin et sassanide, qui vont tomber sans coup férir et passer sous le contrôle musulman.

Les conditions de cette avancée spectaculaire sont complexes. Elles ne sauraient certainement pas se ramener à l'impulsion donnée par l'aiguillon d'une " guerre sainte " qui aurait miraculeusement rassemblé les tribus sous la bannière musulmane.
Il reste que se pose une vraie question d'histoire militaire et d'histoire des sociétés pour tenter de comprendre ce qui s'est passé .

Le Coran lui même, est donné comme ayant été colligé et consigné en un volume, à peine plus de vingt ans après la mort du prophète musulman.
Il l'aurait été sous le pouvoir médinois de Othman, troisième calife de médine  et l'un des compagnons de toujours de Mahomet.Un homme qui aurait épousé successivement deux de ses filles après qu'elles eurent été renvoyées par leur maris hostiles à Mahomet.

Mais le rôle de ce proche entre les proches est doublé par une mise par écrit antérieure, comme par crainte que la teneur du texte sacré fur entaché de doute.
Les textes fragmentaires de la révélation sont donc censés avoir été inscrits au fur et à mesure qu'elle se disait, par des auditeurs attentifs sur des supports variés. Ces différents fragments auraient été constitués en texte plus complets, à l'initiative de Mahomet lui même puis , à sa suite , à l'initiative de quelques uns de ses grands compagnons.

La fixation définitive du Coran apparaît ainsi comme ayant comme course une action collective et conjointe, émanant de la première communauté de croyants.

Mais la continuité sans faille que postule la tradition musulmane médiévale pour mettre son présent en conformité avec son passé et pour rendre ce passé d'une totale visibilité est presque trop parfaite pour correspondre vraiment à une réalité historique.


( à suivre )

je vais te suivre avec un livre plus sommaire à portée de mes neurones




A la fin du VIe siècle, dans l'Arabie des déserts, à La Mecque, naît Mahomet, de la tribu des Quraychites. Selon la tradition, à l'âge de quarante ans, devenu un prospère commerçant, il a une vision, lors d'une nuit de méditation sur le mont Hira: l'ange Gabriel lui enjoint de se soumettre à Allah, dieu unique et tout-puissant, capable de ressusciter les morts et d'anéantir les incroyants, et de « réciter » aux hommes ce que lui dicte le Ciel.

Cette Révélation scelle son destin de prophète de l'islam. En 622, rejeté par son clan, Mahomet s'exile avec ses premiers disciples à Yathrib, la future Médine. L'hégire, l'« émigration », marque le début d'une ère nouvelle. Le Prophète se fait chef militaire. A l'issue de la guerre sainte, il a éliminé ou converti ses adversaires. Véritable chef d'État, il édicte les lois et les usages régissant la communauté musulmane. A sa mort, en 632, la nouvelle foi triomphe dans la Péninsule arabique. Anne-Marie Delcambre restitue dans sa vérité historique la vie de Mahomet, le Prophète d'Allah.

160 p decouvertes Gallimard

Docteur de troisième cycle de l'Université Paris-IV en études islamiques1, docteur d'État en droit et agrégée d'arabe classique2, Anne-Marie Delcambre a été professeur d'arabe au lycée Louis-le-Grand et a participé à la rédaction d'articles dans l’Encyclopædia of Islam3.

Elle est également l'auteur de nombreux livres et articles4,5,6 sur Mahomet et l'islam. Dans ses derniers ouvrages, publiés chez Desclée de Brouwer, elle jette un regard particulièrement critique sur l'islam et expose ses vues sur le Coran, la sunna et le droit musulman, qu'elle considère comme les racines de l'intégrisme musulman7.

Elle connaît son sujet, et je l'ai écoutée plusieurs fois dans des débats passionnants.

Citation :

La fixation définitive du Coran apparaît ainsi comme ayant comme course une action collective et conjointe, émanant de la première communauté de croyants.

 
te voilà déja rendu loin ! le prophete a des révelations dans une grotte, il en parle à sa femme khadidja et au fils de son frère, Waraq ibn Naufal, qui connaît bien les écritures juives et chrétiennes.
 
Mahomet ne fait que réciter ce que la voix divine lui a dit de transmettre : qu'ran > Coran.  Ce message lui a été transmis en langue arabe commen parlent les poètes du Hedjaz, langue comprise dans toute l'Arabie.

Merci Rotko   

J'en suis seulement à l'introduction !   

Mais ton intervention m'aide à rentrer dans le vif du sujet .

Je reviens !    

Monté sur la jument buraq à tête de femme, Mahomet arrive au paradis, voit différents personnages, et c'est au 7e ciel qu'il rencontre Dieu lui-même.

Cette peinture du peintre iranien Sultan Muhammad reprend des miniatures turques du XVIe siecle.

Pour la méthode historique , il est essentiel de noter les éléments dont il semble qu'ils apparaissent seulement dans le Coran de révélation médinoise alors qu'ils sont totalement absents dans le Coran d'époque mekkoise.

Ainsi , malgré le poids et l'abondance des légendes sacrées sur Gabriel , en tant qu'inspirateur premier de la révélation , dans la littérature religieuse postcoranique , l'historien se voit il contraint de remarquer que cette figure angélique n'est jamais nommée dans la révélation d'époque mekkoise et même durant la plus grande partie de l'époque médinoise.

Gabriel ne s'identifie que dans trois passages assez énigmatiques du Coran médinois de révélation très tardive.

L'approche traditionnelle a donc opéré le concernant , une translation que l'histoire récuse dans le temps coranique , du moins concernant la représentation de la strate première de la comprehension du coran par ses auditeurs tribaux.

Le Mahomet médinois est un chef d'hommes;
Il est tout d'abord seulement celui de quelques compagnons qui l'ont suivi.
Il devra agir constamment pour s'affirmer et pour survivre dans une ville étrangère dont il n'est pas sûr qu'elle lui ait d'emblée était aussi favorable que le dira la tradition musulmane

A cette citée , il n'était lié au départ , que par un simple apparentement de clan à travers une grand mère de sa lignée paternelle.

Pour échapper à une chronologie imposée et volontiers triomphaliste de la chronologie traditionnelle de la période médinoise que l'on peut lire dans les manuels de vulgarisation sur l'islam , il faut préférer une approche par le travers et faire surgir à la vision les problèmes qui relèvent réellement de l'histoire.

Oui, les contradictions/évolutions de la doctrine et de l'histoire ne me surprennent pas. C'est courant comme on l'a vu pour Jésus et le christianisme.

Il est normal que les religions soient soumises à un regard historique, ce qui souligne leur évolution, et montre le contexte. C'est ce que ne veulent pas faire, et c'est bien dommage, les intégrismes de tous bords.

N'y voir aucune atteinte à la foi, mais un regard éclairé.