gilles Bourdos, Renoir

avec Michel Bouquet




1915. Sur la Côte d’Azur. Au crépuscule de sa vie, Auguste Renoir est éprouvé par la perte de son épouse, les douleurs du grand âge, et les mauvaises nouvelles venues du front : son fils Jean est blessé… Mais une jeune fille, Andrée, apparue dans sa vie comme un miracle, va insuffler au vieil homme une énergie qu’il n’attendait plus.

J'ai l'intention d'aller le voir, Bouquet a l'air convaincant !

c'est un très bon film !

Il y a beau temps qu’Auguste ne peint plus les assiettes. Comme nous, il préfère la chair féminine, caressée par le soleil et le pinceau de l’artiste. Il en fait un régal pour les yeux et donne, à ceux qui en auraient l’envie, le désir d’y gouter. Son fils, Jean, n’échappe pas à la règle. C’est ainsi qu’il succombe au charme du nouveau modèle lié à son père par la bride incontournable rassemblant l’artiste à sa muse. Lui permettant de la figurer de ses mains, de la lécher de ses yeux, de l’aimer de son âme, de la lui donner lors d’instant plus charnels encore que l’amour consommé. Si Pierre-Auguste avait perdu ses mains, il aurait peint avec sa queue. Et c’est bien de ça qu’on parle.

Un beau film d’hommes plus que de femmes bien sûr, qui nous rappelle par ses mouvements de caméra incessants l’éternelle opposition entre la peinture et le cinéma : le mouvement. Le mouvement du corps dans le cadre et du cadre autour du corps. Il contraste ainsi Pierre-Auguste de son fils, Jean, l’un respirant à travers son immobilité imposée par les rhumatismes, l’autre vivant l’instabilité du mouvement, de la jeunesse. L’un peintre, l’autre cinéaste.

cette critique présente de images et une video.

je souscris à cette critique elogieuse, vu que j'en ai plein les pattes et que ce n'est pas pour avoir défilé contre le mariage homosexuel !

les scènes sont denses, la nature intense et riche, comme la beauté des femmes ("le modèle a des têtons à se mettre à genoux devant", dit Renoir).

Le peintre choisit de peindre la beauté du monde quand d'autres s'acharnent à la détruire par la guerre. Rien de plus triste que ces soldats qui, dans un pique nique champêtre, entonnent des chants guerriers !

les corps sont des formes qui flottent dans le paysage, dans une fusion amoureuse.

Le cineaste a retenu la leçon de Renoir : il privilégie la lumière et les attitudes, ne porte pas de jugements moraux ou esthétiques, c'est au regardeur de voir. Le modèle a une voix un peu canaille.

j'aimerais revoir le fleuve de Jean Renoir ; en attendant je me contente de la critique du cine-club de Caen

Dans une chronique sensuelle, Gilles Bourdos raconte les derniers moments de Renoir.

S'il n'est pas surprenant de dire que Michel Bouquet se montre, comme d'habitude, époustouflant, alternant moments de grande souffrance, enthousiasmes d'enfant et emportements, il faut aussi saluer l'intensité de Vincent Rottiers (« Je suis heureux que ma mère soit vivante »). Christa Théret possède la sensualité et la beauté du personnage. Quant aux images, à la lumière, elles sont tout bonnement sublimes et rendent hommage à l'univers de Renoir.

la nouvelle république.

cré nom d'une pipe !je voudrais bien voir ce film !!!
merci pour la présentation, ton Excellence.

je suis un peu moins enthousiaste.. J'ai bien aimé le film, mais un film qui s'appelle Renoir ne devrait pas seulement raconter la fin de vie d'un peintre.. Le titre est accrocheur, mais pas tout à fait honnête. Renoir ne se résume pas à ses maladies et à sa fin de vie.
Pour le reste , je suis d'accord sur la qualité de l'image, sur les émotions de ce fil de créativité qui passe du père au fils.

oui, ce n'est pas un "biopic", comme on dit.

Le synopsis précise bien qu'il s'agit de Renoir vieillissant...L'autre aspect, juste abordé, est la naissance du fils, comme réalisateur de films.

les films consacrés aux peintres, sous peine d'être des documentaires, s'interessent à leur vie personnelle...

Je viens de voir Frida de Julie taymor où la part belle est faite aux histoires de couple.

on pourrrait dire ce qu'on attend d'un film sur un peintre et parler, par exemple, des films sur Van Gogh...

Michel Bouquet, 87 ans, commente son rôle dans Renoir

J’ai essayé de rendre son côté artisan-peintre. Je me suis basé sur un documentaire réalisé par Sacha Guitry à l’âge de 14 ans, quatre minutes où l’on voit le peintre au travail. Je l’ai regardé des dizaines de fois de sorte à m’«impressionner» de cette figure. Et j’ai beaucoup lu ce que Renoir a écrit lui-même sur son travail.

Le fait qu’il vénérait Véronèse pour sa capacité à construire des tableaux alors que lui était piètre dans la construction, mais excellent dans le portrait d’enfants, de femmes. Sa manière de peindre les fleurs, surtout les pétales de fleur, est fascinante. Très peu de couleurs sur la palette, mais quelle efficacité! Tout cela a nourri mon personnage.

Présenté pour les Oscars :
 
ce sera Renoir, de Gilles Bourdos, chronique de la fin de la vie du grand peintre, avec Michel Bouquet dans le rôle du maître et Christa Théret dans celui de son dernier modèle, Andrée Heuschling, qui deviendra, sous le nom de Catherine Hessling, la compagne et l'interprète de Jean Renoir.

Le film de Gilles Bourdos a attiré plus de 500 000 spectateurs en France et rapporté plus de 2 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis, l'une des meilleures performances de l'année pour un film français.

j'avais vu la bande annonce il y a qq temps, et elle m'avait donné envie de le voir.