Michael Collins (l'Irlandais !)

Michael Collins est - donc - un Irlandais né en 1964. Il est également coureur de fond longue distance (ce qui n'est pas un détail insignifiant vu le petit côté La solitude du coureur de fond de La Filière Émeraude).

Pour moi, il est un des maîtres de l'esquisse profonde (je sais, c'est un oxymore, mais pas tant que ça) psychologique. Par exemple, il reste à mes yeux l'auteur qui a le mieux exprimé le désespoir absolu (je crois que c'est dans Les Profanateurs, mais je n'en suis pas sûre). Le personnage central du livre, dans un moment de pur désespoir, pense quelque chose du genre : « Je me demandais pourquoi tous les superhéros américains portaient des collants moulants ». Il me fait parfois penser à un frère siamois de J.C. Oates.


La Filière Émeraude donc (oui, je multiplie les donc : solidarité avec la Grèce !)


Mot de l'éditeur : « "Si on a fait une connerie comme moi et si on n'a pas fini ses études secondaires, on ne demande pas son reste et on fout le camp d'Irlande. On appelait ça l'immigration." Grâce à la "filière émeraude", Liam se morfond clandestinement dans une chambre de motel sordide du New Jersey. Il découvre une vie languissante faite de sexe, de drogue, de frustration et d'épuisement. En compagnie de deux autres laissés-pour-compte, un jeune drogué et une adolescente enceinte, il décide de lever le camp... L'Amérique (ça m'en enduite en erreur) de Michael Collins n'est ni celle des gratte-ciel, ni celle des luxueux immeubles de Manhattan. Plutôt celle des taudis et des exclus du grand rêve américain. Avec des personnages complexes et décalés dont les errances s'entrechoquent, il offre une épopée américaine violemment ancrée dans le réel.

Revue de presse de Radio France : « La Filière émeraude est un roman douloureux, violent, rédempteur. Le vrai voyage qu'il raconte n'est pas entre deux continents ou à travers les espaces ouverts de la vaste Amérique : c'est celui d'un jeune homme qui descend dans l'enfer de la société et dans celui, plus cruel encore, de la mémoire ... Mais le long tunnel dans lequel Liam avance à tâtons, en frôlant la folie, débouche sur la lumière. Si l'écriture de Michael Collins a la crudité, la beauté brutale de la juste colère, la noirceur du récit n'est jamais le fruit du pessimisme. Collins croit en l'homme, à son salut. Pour lui, la résurrection est possible, et la rédemption certaine à qui garde l'espérance. L'avenir de Liam ne sera pas forcément le paradis. Mais il a franchi la première épreuve de ce jeu qu'est la vie. "Survivre, c'est le nom du jeu", écrit Collins. »


Je l'ai lu il y a un moment et n'avais pas rédigé de fiche de lecture...

Merci Luca d'avoir étanché ma curiosité.

Je vais pouvoir lire ce roman car ma médiathèque a trois titres de Collins.

J'ai vu également qu'Erick Zonca a adapté un de ses romans avec son film Julia que je n'ai pas vu. Tu connais ?

Ah je me suis fait avoir par l'homonymie ...ma bibliothèque n'a que La filière émeraude ( c'est déjà mieux que rien ) Je note et me promets de le lire

Natalia a écrit:

J'ai vu également qu'Erick Zonca a adapté un de ses romans avec son film Julia que je n'ai pas vu. Tu connais ?

Je ne connais pas. D'après ce que j'ai lu, j'ai plus l'impression que c'est M. Collins qui a participé à l'écriture du scénario. Mais quel M. Collins ? Ils sont pénibles, aussi, ces gens qui portent le même nom !

A priori et selon film de culte il s'agit bien de Michael Collins l'irlandais

La filière émeraude

Il s'appelle Liam et est irlandais. Pour une grosse bêtise commise il doit emprunter la filière émeraude qui l'emmène en Amérique....adieu la bourse d'étude et la course, adieu son Irlande. Il se retrouve dans un motel minable à travailler pour trois fois rien. Il est victime d'une étrange maladie qui le desquame. Là il fait la connaissance de Sandy, un jeune drogué, bagarreur et d'Angel une adolescente prostituée et enceinte.
Après quelques péripéties le trio va partir sur la route pour s'installer dans un camp perdu au milieu d'autres personnes sans travail, vivant dans le dénuement.
Liam prend sous sa coupe Angel, lui sert plus ou moins de grand-frère.
Sandy s'évertue à entraîner Liam à la course car il va y avoir un trophée à remporter avec de l'argent à la clef.
Liam court et garde en tête son pays, son chien et son père. Il ne lâche pas.

Ce n'est pas un triste roman même si la misère, la drogue, la peur de l'isolement et la détresse sont bien présents et décrits. Michael Collins semble avoir partager ces moments là tant il est juste dans les descriptions des pensées des personnages et de leurs actes.
J'ai beaucoup aimé le personnage d'Angel

C'est comme le dit Luca un auteur à lire et suivre

Natalia a écrit:

C'est comme le dit Luca un auteur à lire et suivre

Ça me fait bien plaisir !

hé bé les filles, vous avezl'enthousiasme communicatif ! j'ai noté pour plus tard

et moi,sans avoir le livre, avec ces notables résumés, je m'en contente,j'ajoute un peu d'imagination, de poivre et de sel.
merci

Vous êtes sympas les filles
je vais poster sous peu sur Les âmes perdues que j'ai bien plus encore apprécié

j'ai en vue un troisième roman à lire qui se trouve dans ma bibliothèque

Une petite ville d'Amérique, le soir d'Halloween. Une fillette est retrouvée morte sur le bord de la route enfouie sous des feuilles mortes. Nous sommes à la veille d'une rencontre très importante de football, la petite ville risque d'être sous les feux de la rampe, les édiles se frottent les mains de bonheur en pensant à la somme d'argent que cela signifie.
Le hic c'est que le responsable est le quaterback de l'équipe sur qui repose la future victoire.
Le maire et le commissaire de police confient l'enquête avec charge de l'enterrer à Lawrence qui vit seul depuis le divorce et ne peut voir que très rarement son fils. La maire lui promet le poste de commissaire.
Lawrence va cependant aller jusqu'au bout de son enquête et révéler beaucoup de faits.

Michael Collins dépeint ses personnages avec beaucoup de soin, les salauds comme les femmes qui élèvent seules leurs enfants. On y côtoie le mensonge, l'appât du gain, la trahison, la bigoterie et la vie morne et vide des villageois.

Il y a beaucoup de rebondissements, de manipulations, de mensonges, une intrigue costaud

Un roman haletant, une vraie bombe, à lire, et qui se dévore

Rhoooooooooooooooo ! tite Nat, tu m'as encore mis l'eau à la bouche, je vais le commander !

hé hé j'ai emprunté La vie secrète de E. Robert Pendleton selon mon p'tit doigt il est également très bien !

je raconterai

Natalia a écrit:

je raconterai

Volontiers ! Car chez moi, il attend patiemment sur une étagère.

les âmes perdues
Le soir d'Halloween, le corps d'une petite fille est retrouvé, heurté par une voiture qui n'a laissé que des traces de pneus dans un tas de feuilles mortes. Stupeur et malédiction s'abattent sur cette petite ville du Middle West qui, grâce à son équipe de football, allait enfin sortir de sa torpeur. Si le joueur vedette de l'équipe est impliqué dans ce meurtre, la ville n'a plus d'avenir.
Michael Collins est né en Irlande et c'est peut-être ce qui lui donne un point de vue si étrangement lucide sur la vie américaine. Il décrit ses exagérations et ses absurdités avec un style froid et précis, brillant. "

Oui, mais c'est aussi le "rêve américain" mis en pièce par un loser, policier de son état.
Tout y est, l'Amérique profonde, le maire et le commissaire prêts à tout, du moins à étouffer l'affaire pour ramasser les dollars qui tomberont ... à coup sûr ! Le suspect n° 1 étant un jeune sportif prometteur en diable, qui va les sortir de l'ombre où ils végètent.
Lawrence, ce policier qui n'a qu'un prénom (!) se débat tout au long de l'histoire entre sa vie privée compliquée -sa femme l'a quitté et il ne voit + guère son petit garçon- et son travail où il a commis l'erreur d'accepter d'aider le maire à étouffer l'affaire.
Lawrence est statique, désespéré, mais statique : il se laisse porter, pendu aux basques du maire et du commissaire, tout ce qu'il fait, il le fait mal !
Heureusement (?), il y a un autre meurtre, des rebondissements ! ça bouge après un certain nombre de pages où il ne s'est pratiquement rien passé de notable. Et c'est à ce moment que j'ai eu l'impression que l'auteur "se dépêchait", comme si il avait hâte de terminer son livre ....
Malgré tout, ce bouquin n'est pas de ceux que l'on abandonne en route : poésie, descriptions pointues de l'Amérique profonde, les mauvais sont à la limite de la caricature et c'est drôle ! le style est maîtrisé. Mais ce flic n'en est pas un, il ne fouine pas, ne suis pas de piste la truffe au ras du sol, ne s'accroche pas ... c'est un antihéros et un anti-Maigret.

c'est tout simplement un roman noir ysandre

oh ! mais, tite Nat, ce n'est pas le premier que je lis ! mais je peux dire ce que je pense ... et je ne l'ai pas trouvé mauvais, j'ai cependant émis quelque réserves. J'en lirai d'autres, parce que je te l'ai déjà dit, je ne veux plus me fier à un seul ! et c'est le premier que je lis de lui.

houuuuu ! je m'explique comme un pied malgré une deuxième édition pour rajouter la fin !
je voulais dire : ce n'est pas le premier roman noir que je lis ! ouf !

su rle conseil de Luca le premier que j'ai lu de lui c'était La filière émeraude sur lémigration
j'ai lu aussi La vie secrète de E. Robert Pendleton celui-ci est un super bouquin aussi sur l'écriture et ses affres

je prendrai surement le deuxième, tite Nat, parce que sur l'écriture et ses affres. Cependant, j'évite de lire plusieurs titres à la suite du même auteur. Alors je l'intercalerai !
figures-toi que je voulais refaire le plein à la médiathèque aujourd'hui, mais ils sont fermés ! Comme ils n'ont pas la neige était sale de Simenon, j'ai essayé de le trouver en grande surface... pfuittt ! non plus ! j'irai demain dans une petite librairie d'occasions que j'ai découvert récemment près de ma p'tite ville.