John Ford

un peu dommage d'ouvrir le fil sur John Ford avec Mogambo (ARTE) 20:40

de FORD Clark GABLE / Victor Marswell, Ava GARDNER / Eloise Y. Kelly

Eloise Kelly se rend en Afrique équatoriale sur l'invitation d'un maharaja pour participer à une partie de chasse aux fauves. Son hôte étant reparti prématurément aux Indes, Eloise est recueillie par Victor Marswell, organisateur de safaris. Elle devient sa maîtresse. Peu après arrivent Nordley et sa femme Linda, anthropologues britanniques. Une idylle

Le film date de 1954 et s'il présernte de beaux paysages de l'Afrique, il tombe souvent dans les clichés : l'Afrique, les noirs, et les femmes sont les principales victimes.

- L'Afrique, terre de safaris, regorge de gibiers sauvages, on croirait un documentaire pour jeunes enfants, lions, panthères, gorilles, zèbres, impalas et bien d'autres, dans une jungle qu'on dirait dessinée par le douanier Rousseau.

- les noirs, excellents serviteurs, peureux, mais bons auxiliaires. Les autres, ceux des tribus non domestiquées, font courir des risques au Blanc avec des traditions idiotes (l'épreuve de courage). Ils sont quand même imprévisibles, et il faut parfois embarquer vite fait dans une piroque pour leur échapper (mouvements d'humeur lesmeilleurs : contrôlés par un missionnaire (Père blanc comme la pureté de ses intentions). Dansent bien sur des rytmes saccadés.

- Les femmes : la moins godiche est une femme tout terrain qui a roulé ses avantages un peu partout : Ava gardner. Normal qu'elle tombe sous le charme du "séduisant" Gable, lui aussi tout terrrain. Elle ne connaît pourtant rien à l'Afrique et au camping.

L'autre, Grâce Kelly, confond un jeune hippopotame et un kangourou, tombe souvent, et notamment dans les bras du "vrai homme". Car le sien, anthropologue crédule et aveugle, n'assure pas sa fonction virile.

On a des couchers de soleil pour couples enlacés, une scène de confession pour adultère projeté, des troubles de conscience, et des animaux pris au piège.

Dans l'ensemble, le safari est raté, par certains côtés, le film aussi, malgré des acteurs mythiques, et quelques beaux déplacements de groupes.

la charge héroïque

Avec : John Wayne (Le capitaine Nathan Cutting Brittles), Joanne Dru (Olivia Dandridge), John Agar (Lt. Flint Cohill), Harry Carey Jr. (Lt. Ross Penell)...

La Charge héroïque est le deuxième volet de la trilogie de la cavalerie de John Ford, qui comprend Le Massacre de Fort Apache, tourné en 1948 et Rio Grande (1950). Comme leur titre générique l’indique, ces films devaient, pour le cinéaste, glorifier les hauts faits de l’armée américaine, jetée dans les affres des « guerres indiennes » alors que les États-Unis sortaient tout juste du conflit fratricide de la guerre de Sécession (1861-1865) et entamaient leur pénible conquête de l’Ouest du territoire.

Un objectif qui fit rétrospectivement de John Ford le chantre du racisme et de la « réaction » à l’américaine. La Charge héroïque explore pourtant des thématiques bien plus complexes que celles présagées par son incompréhensible titre français.

Une analyse bienveillante de critikat

"Elle portait un ruban jaune", tel est le titre americain, où par ce signe, la jeue fille annonce à tous qu'elle a un amoureux. Va savoir lequel, puisqu'il ya deux prétendants, au moins.

Ce western est un spectacle, beaux paysages devenus clichés mais toujours impressionnants, dans ce film à la gloire de la cavalerie : chansons entraînantes exaltant l'esprit de corps, reprises par l'infirmière en pleine opération chirurgicale. on se croirait chez les scouts à peine grandis. L'amitié virile survit aux blessures et aux rivalités amoureuses, le clairon sonne, on marche au pas que c'en est caricatural, salut militaire dès le matin, même la donzelle obéit aux ordres, militariste dans l'âme.

Quant aux Indiens hurleurs, braillards et gesticulant, agressifs sans raison, il est temps de s'en débarrasser. Ils font partie du paysage comme les buffles dont on mangerait bien une entrecôte.

j'ai donc regardé pendant 3/4 d'heure, non dupe d'un spectacle à l'idéologie réactionnaire. je laisse la parole à Pégase qui a sans doute été sensible aux chevaux : toujours galopant, poursuivis- poursuivant, ils mouillent leurs robes, sautent le ravin, se cabrent, bref rarement au repos. La cavalerie épuise son cheptel, et son spectateur.


l'article du cine-club de Caen

J'ai moi aussi regardé le début et décroché.

Film à la gloire des colons blancs, et pourtant, ceux-ci ne sont pas vraiment présentés sous leur meilleur jour : limite benêts. On retient les fameuses répliques-rengaines de JW, comme "ne vous excusez pas, s'excuser c'est être faible" ou "un whisky et y'a plus d'problème"...

Je me demande si cette simplicité caricaturale répond à un "éloge de la simplicité" du colon/fermier/soldat américain ou s'il s'agit, en filigrane, d'un regard critique du réalisateur.

Tu as regardé le film plus longtemps que moi, je n'ai pas entendu ces répliques.

le lien de critikat m'a paru bienveillant, dans un contexte où il s'agit de redorer le blason de l'armée.

Or nul personnage n'est critique, surtout pas le spectateur, pris dans le flot des images, avec un film qui n'a pas de temps mort. Qui peut être critique, mené par la fanfare ? on suit, on marche au pas.

Si le rire se voulait démystifiant, il ne concernerait pas le personnage truculent du second du capitaine, amateur de whisky : on a là un rire de connivence de qui veut jouer au héros, au chef, se braque sur une remarque insolente venue on ne sait d'où, puis qui caresse le chien.

Pour moi, et dans la partie que j'ai vue, on suit le galop de chevaux et les sonneries de clairon. A la télé on a peut-être un petit peu de recul, mais dans une salle ?

Pégase a écrit:

j’ai trouvé le film avec John Wayne, banal dans le sens où il n'y a pas d'histoire, enfin si l’officier (John Wayne qui va être en retraite..
En plus on montre toujours les indiens:Sioux, Apaches, .. comme les méchants alors qu'en réalité c'est le contraire.

pourtant sensible a de belles scènes cavalières comme la course folle de la diligence.

oui, dans d'autres films, ce sera la ruée des bisons, et quant aux Indiens, même si on fait de timides réserves sur le film, les cheyennes montre beaucoup d'empathie pour les premiers occupants de la terre americaine.

En 1878, refusant de vivre dans une réserve, plusieurs centaines de Cheyennes partent en direction du Dakota où ils espèrent trouver une vie meilleure.

une critique qui insiste à juste titre sur la beauté et l'interêt humain du film. La marche dans la neige est inoubliable.