La Promesse de l'aube

Hier soir, j'étais au théâtre du Petit-Saint-Martin pour La Promesse de l'Aube un roman autobiographique (1960) de Romain Gary superbement adapté, mis en scène et joué par Bruno Abraham-Kremer.

Hommage de Gary à sa mère, une ex-actrice juive russe qui rêve pour son fils d'un avenir glorieux en France. De Vilna à Nice, elle fera tout pour qu'il devienne un "Mench" un homme quoi ! Dans cette France qu'elle magnifie et où elle en est certaine, elle le lui annonce : "Tu seras un héros, tu seras général… ambassadeur de France". Le jeune Romain endosse les rêves de sa mère. Tour à tour, enfant blessé dans son orgueil ou adulte ayant tenu sa promesse, à l'heure où elle n'est plus, il raconte... Comment en 1938, élève-officier dans l'armée de l'Air, sa promotion est refusée car il est naturalisé de trop fraîche date. Ce qu'il invente pour ne pas décevoir sa mère... Comment il devient écrivain, trop tard hélas ! pour que cette mère extraordinaire le constate. Et la dernière preuve d'amour qu'elle laissera à son fils parti se battre contre le nazisme est simplement incroyable, à la hauteur du personnage dingue, loufoque, mais passionné qu'elle était.

Le texte, sensible, intègre des pointes d'humour et Bruno Abraham-Kremer en a saisi toute l'essence dans un jeu à la fois sobre et totalement maîtrisé. Il nous tire une larme avant de faire fleurir un sourire ou de déclencher un vrai rire.
A voir vite, cela se donne jusqu'au 28 avril. Avant le 2e tour de scrutin pour la présidentielle, c'est un bon antidote à la xénophobie.

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