Figure incontournable de la littérature fantastique Américaine, idole de King et de bien d'autres.
Curieusement trop méconnue, en dehors des cercles étroits des amateurs de frissons.
Nous avons toujours habité le châteauAvec son habituelle écriture simple, fluide et sans fioritures, Shirley nous fait suivre l'histoire de deux soeurs vivant avec leur oncle, dans un château, un peu éloigné des villageois et ceint d'une barrière de sécurité.
Nous apprenons petit à petit qu'elles ont perdu toute leur famille : parents, frères, etc, lors d'un repas.
Tous empoisonnés à l'arsenic.
Aussitôt, Constance, fine cuisinière est accusée d'avoir déversé le fielleux produit sur les framboises. Mais elle est blanchie et relâchée.
Reste son étrange soeur... Celle qui mène le récit.
Le doute plane.
Les habitants parlent : une meurtrière ? Une malade ?
L'atmosphère de peur qui s'empare du lecteur va crescendo. Il suffit d'opposer les réactions de suspicion et d'effroi de la populace cancanière au sang froid et à l'impassibilité de cette jeune fille.
Je ne dis rien de la fin, mais ce genre d'histoire, où le drame est passé mais pourtant omniprésent, fait froid dans le dos.
Un opuscule anxiogène, malsain, et divinement maîtrisé.
Cette reine de l'épouvante est à la littérature ce que Hitchcock fut au cinéma.
Il l'admira d'ailleurs.