M A Shaffer et A Barrows

Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates





Le titre français n'est pas une fantaisie de l'éditeur mais un raccourci du titre original : The Guernsey literary and potato peel pie society.


En 1946, Londres se remet difficilement des séquelles de la guerre.

Juliet, romancière et chroniqueuse vit dans un monde relativement aisé où son indépendance d'esprit et de comportement ne choque personne.
Elle reçoit un jour une lettre d'un habitant de Guernesey qui lui demande des renseignements sur un écrivain qu'il admire particulièrement.
De lettres en mots, Juliet découvre peu à peu un monde qui a du faire preuve de fantaisie et d'ingéniosité pour surmonter l'occupation allemande. Il a fallu s'inventer une vie littéraire pour cacher un repas de cochon rôti totalement prohibé par l'occupant.

Au fil des lettres qu'échangent tous les protagonistes de cette histoire délicieusement anglaise, on découvre un monde terrible dans lequel, pour survivre, les insulaires, abandonnés par l'Angleterre, ont dû envoyer leurs enfants au loin, couper tous les arbres, brûler les livres, manger des animaux domestiques.

C'est à la fois frais, tendre, fantaisiste et grave : un valet fou de Sénèque, un fermier contestant Catulle, les relations entre Oscar Wilde et une très vieille dame, un porcher et un aliéniste discutant de Shakespeare ...

Certains romans ont une destinée particulière. Celui-ci n'aura pas de successeur puisque son auteur principale, MA Shaffer, américaine est morte peu avant sa parution. Elle avait mis près de 10 ans à le rédiger, aidée à la fin par sa nièce A barrows.

un titre original ! c'est édité par France-Loisirs et chez NIL.
Traduction de Aline Azoulay-Pacvon. 2008.

L'éditeur dit en avoir vendu 160 000 exemplaires depuis la parution en avril, dont 100 000 cet été. (Le Monde)

Elle doit avoir plein de thune...

Bernique a écrit:

L'éditeur dit en avoir vendu 160 000 exemplaires depuis la parution en avril, dont 100 000 cet été. (Le Monde)

Sans l'aide des grosses batteries des critiques qui encensent en choeur les navets de la rentrée...
Le bouche à oreille fonctionne parfois pour la bonne cause. Ce livre est un vrai bijou. Je l'ai déjà offert cinq fois...

rotko a écrit:

Elle doit avoir plein de thune...

Pas sûre que ça serve à grand chose là où elle est !

je viens de le terminer !

Biographie de l'auteur

Spoiler:

Mon avis :

Un délicieux moment de lecture et surtout, ces échanges sous forme de lettres m’ont enchantée.
Guernesey, ses habitants au cœur généreux, et surtout l’art de parler des privations, des souffrances de beaucoup d’îliens avec délicatesse et pudeur. Une très belle histoire, et un grand talent de l’auteur..

Cécile a écrit:

pfff, j'ai trouvé ce livre mièvre au goût de guimauve et cousu de fils blancs
tout un patacaisse pour pas grand chose, un truc proche de l'arnaque, seule la couverture du livre est intéressante et participe à l'escroquerie

Comme quoi tous les gôuts de sont dans la nature

en effet et c'est amusant de voir comment nous pouvons avoir des ressentis différents sur des lectures. c'est ce qui fait le charme des échanges.

Je l'ai trouvé amusant et bien ficelé.
Le thème est intéressant (les îles anglo-normandes pendant la guerre)
Pas un chef d'oeuvre, mais un livre qui se lit bien.

Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows, qui s’était vendu à 174 000 exemplaires à la mi-août, atteint désormais, selon son éditeur, 310 000 ventes pour un tirage de 344 000 exemplaires.

. Il obtient le même succès que l'élégance du hérisson

Cécile a écrit:

pfff, j'ai trouvé ce livre mièvre au goût de guimauve et cousu de fils blancs
tout un patacaisse pour pas grand chose, un truc proche de l'arnaque, seule la couverture du livre est intéressante et participe à l'escroquerie

Je ne suis pas loin de partager l'avis de Cécile, en étant un peu plus indulgent : ça se laisse lire facilement, il y a de l'humour mais plein de bon sentiments (beurk) et des personnages peu subtils.

Rien à voir avec un chef d'oeuvre qui traite aussi de Guernesey tout au long du XXème siècle : Sarnia de G.B. Edwards (The Book of Ebnezer Le Page en Anglais), qui raconte la vie d'un homme simple et à travers lui l'évolution de cette île qui est devenue maintenant une énorme banque.

Sarnia. Je l'ai lu; c'est en effet un très beau livre!

Nymphéa a écrit:

Sarnia. Je l'ai lu; c'est en effet un très beau livre!

Moi aussi je l'ai lu : on passe du rire aux larmes (ou pas loin) et j'ai aimé la fraîcheur de l'écriture, l'originalité de celle-ci bien qu'au début il faut suivre le cheminement de tout ce courrier (vive la poste)

Je l'ai lu il y a deux mois et j'ai trouvé l'histoire insignifiante.

Des personnages sans consistance, une trame sans relief, une succession de lettres sans lien réel entre elles, j'ai eu beaucoup de peine à suivre tous ces personnages.

Un livre très décevant pour ma part.

Excuse moi Loizo; tu parles de "Sarnia" ou du livre dont il était au départ question sur ce fil, soit " Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates"?

Nymphéa a écrit:

Excuse moi Loizo; tu parles de "Sarnia" ou du livre dont il était au départ question sur ce fil, soit " Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates"?

Je parlais du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates.

Un très bel échange épistolaire qui m'a embarqué dans l'univers d'après-guerre.
Ecriture légère et attendrissante.
Quelques petites notes d'humour, quelques petites révélations, une trame très sympathique.
Un bon moment...

J'aurai aimé une intrigue plus consistante ou une énigme qui tienne en haleine.

Je viens d'en terminer la lecture.

Je n'ai nullement l'impression d'avoir lu un chef d'œuvre, ni un petit bijou, mais j'ai passé un agréable moment de lecture.

J'ai trouvé les personnages attachants, et à mon avis c'est que qui fait le succès de ce livre. Fantasques, pas très réalistes, mais pas "manquants d'épaisseur" comme dit plus haut.

Le style épistolaire est parfois un peu pauvre, un peu répétitif, mais l'humour - et bizarrement les parties consacrés aux horreurs de cette guerre - contrebalancent ces défauts.

Une amie vient de me le refiler, étant donné que je vais aller dans les Iles Anglo-normandes au mois d'août

Je me demande juste si je fais mieux de le lire avant, pendant ou après mon séjour là-bas

En tous cas, ça fait longtemps qu'il m'intrigue et je me réjouis de le lire.

Ça y est: je viens de le terminer
C'est le genre de livre qui vous laisse tout triste quand c'est fini

Comme Bernique, je l'ai trouvé délicieusement anglais et je ne comprends pas ceux, parmi vous, qui trouvent les personnages insignifiants et la narration plate. Au contraire, j'ai adoré la façon dont l'histoire se tisse entre les différents narrateurs, chacun ayant son style et sa propre perspective des événements.

Alors c'est vrai que les gentils sont vraiment très gentils et les méchants très méchants, mais ça rend le livre gai et léger, un peu comme un dessin animé de Walt Disney. On pourrait le traiter de naïf, à la rigueur.

Mais comme Begnini dans son film La vie est belle, ce livre réussit à parler de l'Occupation, des nazis, des camps etc... tout en étant gai, drôle et émouvant.

Je pars à Guernesey dans moins d'une semaine et je me réjouis déjà. Je n'imagine évidemment pas retrouver tous ces personnages, mais ça m'a donné un aperçu d'une destination dont je ne connais rien (mais alors: rien!)

Vous aurez certainement droit à un compte rendu exhaustif à mon retour

Je viens de le terminer, c'est un petit livre amusant et distractif. Pas un chef d'œuvre, c'est vrai, mais une suite d'anecdotes légères sous forme de roman épistolaire. Derrière la légèreté, en filigrane, l'évocation de la guerre, de l'occupation allemande, des bombardements, des camps.
Entre deux pages de Middlemarch et autres lectures plus sérieuses, ça repose...

L'occupation les a vraiment marqués, là-bas, dans les îles Anglo-normandes.
J'y suis allée l'été dernier et, tant à Guernesey qu'à Jersey, il y a des plaques commémoratives tous les 3 mètres, au sujet de l'occupation.
Sur une des îles, Aurigny, il y avait même des camps de concentration.
Et, alors que la guerre s'est terminée le 8 mai pour tout le monde, eux n'ont été libérés que le 9 mai.
Comme si tout le monde les avait oubliés ou s'en foutait.

Tout ça pour dire que les Epluchures de Patates, c'est peut-être un roman guilleret et rigolo, mais qui s'appuie sur des faits qui pourraient tout à fait être véridiques, comme par exemple les travailleurs Todt qui s'échappaient et qui étaient parfois recueillis et cachés par des habitants qui risquaient la déportation pour cela.

A Jersey, on peut visiter des Tunnels de guerre, construits par les nazis (qu'ils ont fait construire par les esclaves des brigades Todt), avec toute une exposition sur cette époque.

En anglais only:
http://www.jerseywartunnels.co.uk/