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| | Edith Wharton | |
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+8jude Dindon Syl Moon berne rotko Tchipette ekwerkwe 12 participants | |
Auteur | Message |
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ekwerkwe pilier
Nombre de messages : 780 Date d'inscription : 18/12/2006
| Sujet: Edith Wharton Dim 25 Nov 2007, 21:19 | |
| Je viens de lire Le fils et autres nouvelles, d'Edith Wharton, un recueil édité chez Gallimard dans la collection L'étrangère*. Les fameuses nouvelles sont trois: - Le pélican- Les lettres- Le filsElles mettent toutes les trois en scène des mères (ou des femmes maternelles) qui aiment et qui trahissent, ou qui aiment et sont trahies - des femmes pour lesquelles on ne peut qu'éprouver beaucoup de compassion, tant leurs défauts et leurs faiblesses se nichent au coeur de leur amour. Pourtant elles ne sont pas vraiment sympathiques, trop faibles, trop aveuglément consentantes pour ça - mais c'est au fond par inadaptation, par désir d'amour. C'est cela qui les rend si attachantes. Je crois que ce qui m'a le plus touchée est la délicatesse et la complexité des sentiments de ces personnages. Edith Wharton avait décidément une sensibilité peu commune. - Citation :
- "Dans une heure, il saura tout", se dit-elle avec une sorte d'exultation féroce. Et aussitôt elle se mit à voir la scène: dès que son mari serait de retour, elle avait l'intention de le faire appeler dans sa chambre et de lui tendre les lettres sans un mot. L'espace d'un instant, elle se délecta de ce tableau, puis son imagination l'écarta. La pensée d'humilier son mari l'humiliait. Elle préférait garder son image intacte: non, elle ne le verrait pas."
J'ai emprunté ce livre parce que, pour une raison qui m'échappe, il était classé en science-fiction ("Oh! Edith Wharton a écrit de la science-fiction?! Il faut absolument que je lise ça!"). Une erreur d'enregistrement, à l'évidence. Mais c'est sans un regret, et cela me conforte dnas mon envie de lire The House of Mirth, sur la liste depuis longtemps. *C'est sans intérêt mais je le dis parce que je ne connaissais pas, et je trouve que c'est un beau nom pour une collection, même si je pense que G. en fait seulement un collection de littérature étrangère. | |
| | | Tchipette Animation
Nombre de messages : 3927 Age : 61 Date d'inscription : 19/11/2007
| Sujet: Re: Edith Wharton Jeu 03 Jan 2008, 19:00 | |
| Ethan FromeUn jeune ingénieur arrive dans une petite ville du Massachussetts, au début de l'hiver. Logé chez l'habitant, il va s'intéresser au passé d'Ethan Frome. - Citation :
- Il y avait quelque chose de désertique et d'inabordable dans son visage et il avait l'air tellement raidi et tellement engrisaillé que je le pris pour un vieillard et que je fus surpris d'apprendre qu'il n'avait pas plus de cinquante-deux ans.
Par bribes, il va reconstituer la vie d'Ethan Frome, de sa femme Zenobia, et de Mattie Silver. - ekwerkwe a écrit:
Je crois que ce qui m'a le plus touchée est la délicatesse et la complexité des sentiments de ces personnages. Edith Wharton avait décidément une sensibilité peu commune.
Voilà c'est exactement cela : il y a la rudesse de l'hiver qui rythme ce court récit, et la beauté des paysages célébrés par Ethan et Mattie, et cette fatalité à laquelle on ne peut échapper. J'avoue l'avoir lu avec grand plaisir, le côté précieux cédant dès les premières pages, les dernières étant voilées par quelques pleurs (je suis une véritable fontaine, au cinéma comme en lecture, à ma grande honte). - Citation :
- Le fait que l'admiration, chez Mattie, se mêlait à l'émerveillement de ce qu'il lui apprenait, n'était pas la moindre part de son plaisir. Et il y avait encore d'autres sensations, moins définissables mais plus exquises, qui les unissaient dans un transport de joie silencieuse : la froide rougeur du couchant derrière les collines hivernales, les vols de nuages floconneux au dessus des pentes de chaume doré, ou les ombres intensément bleues des sapins sur la neige ensoleillée.
Le seul bémol : l'édition que j'ai est dans la collection "L'imaginaire Gallimard" et la quatrième de couverture dévoile absolument tout le livre!!! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Edith Wharton Ven 04 Jan 2008, 06:12 | |
| J'ai beaucoup de plaisir à l'ecouter lu par Lambert Wilson en roman cassettes aux éditions Ducaté. On entend d'abord le récit de l'ingénieur arrivant dans starkfield et voyant régulièrement Ethan Frome, avec sa silhouette cassée dans la bourgade. Au fil des jours d'hiver, il va fréquenter Ethan le taciturne jusqu'à ce qu'une tempête de neige l'oblige à s'abriter dans la ferme d'Ethan, et connaisse ainsi son histoire. - Citation :
- Ethan Frome, il a passé trop d'hivers à Starkfield
disent les gens. Victime d'une mauvaise femme, Ethan rêve d'une fraîche idylle et se retrouve pris au piège : - Citation :
"Il était prisonnier de la vie et la seule lumière qui pouvait l'éclairer était en train de s'éteindre". Vraiment un beau récit que je déguste à petites doses auditives, en feuilleton, 2 cassettes au total. Me reste une séance. | |
| | | berne pilier
Nombre de messages : 2144 Date d'inscription : 11/11/2006
| Sujet: Re: Edith Wharton Ven 04 Jan 2008, 15:26 | |
| Les paysages d'hjver sont comme des tableaux .J'ai habité en montagne dans une vieille ferme ;les souvenirs me reviennent c'est tout à fait ça - Citation :
- Le matin d'hiver était clair comme du cristal.L'aube rougeoyait dans un ciel pur;les ombres en lisière du chantier étaient bleu foncée et, par dela les champs d'une blancheur scintillante,des lambeaux de forêt pendaient en l'air ,au loin,comme des fumées
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Edith Wharton Ven 04 Jan 2008, 19:01 | |
| j'ai fini d'écouter la dernière cassette, et cette audition donnait un caractère inéluctable au récit : on peut interrompre une lecture, mais non une audition, on laisse la cassette se dérouler, et on attend.
Ethan Frome est une tragédie où le paysage lié à la saison joue un rôle déterminant, à tel point qu'on connaît les chemins et les parcours, comme si on avait habité là.
La construction de cette histoire est parfaitement maîtrisée et fait naître l'émotion. Les personnages frappés par la pauvreté ont des sentiments et des coeurs délicats avant que le sort ne s'acharne sur eux.
Une excellente lecture. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Edith Wharton Ven 11 Jan 2008, 07:40 | |
| Je voudrais bien essayer d'écouter Proust sur cassettes comme le fait Sphynx, parce que mon expérience avec Modiano (seulement des passages de Dora Bruder) et Edith Wharton a été concluante.
J'ai apprécié chez Ethan From le récit de scènes en temps direct, l'histoire conçue comme récit oral, et une langue traduite très soignée ;: les imparfaits du subjonctifs s'inséraient naturellement dans les phrases, un vrai bonheur. | |
| | | Moon Animation
Nombre de messages : 8306 Age : 34 Localisation : Seattle Date d'inscription : 16/12/2006
| Sujet: Re: Edith Wharton Sam 09 Fév 2008, 14:06 | |
| J'ai lu The Touchstone d'Edith Wharton dans la langue originale et si l'on y gagne quelque chose puisqu'il n'y a plus d'intermédiaire entre l'auteur et le lecteur, j'ai l'impression d'être passée un peu à côté des descriptions les plus fines d'Edith Wharton qui nous raconte l'histoire d'un homme rongé par la culpabilité et qui n'en prend conscience que petit à petit. Pour les anglophones, un des plus beaux chapitres : - Spoiler:
As Glennard, in the raw February sunlight, mounted the road to the cemetery, he felt the beatitude that comes with an abrupt cessation of physical pain. He had reached the point where self-analysis ceases; the impulse that moved him was purely intuitive. He did not even seek a reason for it, beyond the obvious one that his desire to stand by Margaret Aubyn's grave was prompted by no attempt at a sentimental reparation, but rather by the vague need to affirm in some way the reality of the tie between them.
The ironical promiscuity of death had brought Mrs. Aubyn back to share the narrow hospitality of her husband's last lodging; but though Glennard knew she had been buried near New York he had never visited her grave. He was oppressed, as he now threaded the long avenues, by a chilling vision of her return. There was no family to follow her hearse; she had died alone, as she had lived; and the "distinguished mourners" who had formed the escort of the famous writer knew nothing of the woman they were committing to the grave. Glennard could not even remember at what season she had been buried; but his mood indulged the fancy that it must have been on some such day of harsh sunlight, the incisive February brightness that gives perspicuity without warmth. The white avenues stretched before him interminably, lined with stereotyped emblems of affliction, as though all the platitudes ever uttered had been turned to marble and set up over the unresisting dead. Here and there, no doubt, a frigid urn or an insipid angel imprisoned some fine-fibred grief, as the most hackneyed words may become the vehicle of rare meanings; but for the most part the endless alignment of monuments seemed to embody those easy generalizations about death that do not disturb the repose of the living. Glennard's eye, as he followed the way indicated to him, had instinctively sought some low mound with a quiet headstone. He had forgotten that the dead seldom plan their own houses, and with a pang he discovered the name he sought on the cyclopean base of a granite shaft rearing its aggressive height at the angle of two avenues.
"How she would have hated it!" he murmured.
A bench stood near and he seated himself. The monument rose before him like some pretentious uninhabited dwelling; he could not believe that Margaret Aubyn lay there. It was a Sunday morning and black figures moved among the paths, placing flowers on the frost-bound hillocks. Glennard noticed that the neighboring graves had been thus newly dressed; and he fancied a blind stir of expectancy through the sod, as though the bare mounds spread a parched surface to that commemorative rain. He rose presently and walked back to the entrance of the cemetery. Several greenhouses stood near the gates, and turning in at the first he asked for some flowers.
"Anything in the emblematic line?" asked the anaemic man behind the dripping counter.
Glennard shook his head.
"Just cut flowers? This way, then." The florist unlocked a glass door and led him down a moist green aisle. The hot air was choked with the scent of white azaleas, white lilies, white lilacs; all the flowers were white; they were like a prolongation, a mystical efflorescence, of the long rows of marble tombstones, and their perfume seemed to cover an odor of decay. The rich atmosphere made Glennard dizzy. As he leaned in the doorpost, waiting for the flowers, he had a penetrating sense of Margaret Aubyn's nearness - not the imponderable presence of his inner vision, but a life that beat warm in his arms...
The sharp air caught him as he stepped out into it again. He walked back and scattered the flowers over the grave. The edges of the white petals shrivelled like burnt paper in the cold; and as he watched them the illusion of her nearness faded, shrank back frozen.
Du coup suite à la lecture de vos différents messages, j'ai bien envie de lire Ethan Frome. | |
| | | Syl pilier
Nombre de messages : 1553 Age : 61 Localisation : Belgique Date d'inscription : 23/01/2008
| Sujet: Re: Edith Wharton Sam 09 Fév 2008, 16:21 | |
| Eh bien, Moon, moi aussi j'ai bien envie de le lire. Superbe, cet extrait ! :yes: | |
| | | Dindon pilier
Nombre de messages : 2737 Date d'inscription : 20/07/2008
| Sujet: Re: Edith Wharton Lun 25 Aoû 2008, 11:17 | |
| Fièvre romaine
Une petite merveille constituée de 7 nouvelles. Merveille qui corrobore tout ce que vous avez noté sur la délicatesse de Wharton, son extrême finesse, sa sensibilité exacerbée. Une sorte de géographe du cœur humain. Du cœur féminin.
Première nouvelle : Une femme mariée et mère, engluée dans le moule conventionnel de son temps, a un amant. Amant adoré qu’elle a fréquenté en cachette. Mais voilà ! Il tombe gravement malade. Il est gardé par sa vieille fille de sœur.
Notre héroïne doit donc trouver un prétexte pour approcher l’homme qu’elle aime, face à une ennemie aigrie, ratatinée et qui la hait, car elle tout a deviné.
Nous lisons donc le dialogue entre les 2 femmes : celle qui a envie de voler au premier étage dans les bras de son élu, et celle qui lui barre la voie, entretenant une conversation insipide, mondaine, bienséante, éludant les brûlantes questions du cœur affolé (comment va-t-il ?).
Wharton nous décrit magistralement les sentiments ressentis par l’amoureuse : réserve sociale d’abord, gêne timide, puis frustration, rage et pour finir, défaite ! La femme mariée finit terrassée sous le poids de sa « faute », incarnée par les reproches muets de la vieille bique. Elle ne verra pas son amant. Ne saura rien sur son état.
La vieille fille la raccompagne au taxi : « ma chère, merci de votre déplacement.... ».
Un pur délice littéraire pour ce combat violemment silencieux.
Les autres nouvelles sont nuancées et il y en a une bien émouvante pour les littéraires. Celle d’une femme, petite-fille d’un immense philosophe, qui passe sa vie à garder sa maison-musée, puis à écrire sur lui, jusqu’au jour où elle réalise qu’elle n’a pas vécu, ou plutôt qu’elle n’a vécu que pour les chimères du passé. Et tombe la terrible métaphore : « cette bibliothèque n’est qu’un tombeau ».
De quoi méditer sur l’amour des idées au détriment de l’expérience de la vie.
Rassurez-vous, Wharton ne nous laisse pas sur cette note d’amertume : un jour, entre dans la maison-musée un amateur passionné par le philosophe, qui saura dire à la petite-fille que non seulement elle n’a pas fané ses quarante années de jeunesse, mais que son abnégation l'honore...
Très beau. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Edith Wharton Mar 26 Aoû 2008, 04:27 | |
| clic ! chez les heureux du monde, l'imaginaire, Gallimard c'est l'histoire d'une orpheline qui se heurte à la haute société new yorkaise pleine de principes et corrompue. Avant de lire Ethan From que je recommande, je m'étais imaginé qu'Edith Wharton pondait des bluettes sentimentales. En fait elle sait jeter sur la société un regard caustique. les nouvelles de fièvre romaine semblent être une bonne prise de contact avec cet auteur qu'on rapproche souvent de Jane Austen. | |
| | | Dindon pilier
Nombre de messages : 2737 Date d'inscription : 20/07/2008
| Sujet: Re: Edith Wharton Mar 26 Aoû 2008, 07:29 | |
| Ah non ! C'est acéré ! Elle m'évoque Dorothy Parker, par exemple, quoique le style soit différent et encore plus ironique.
Jamais je ne lirai de la guimauve. | |
| | | Dindon pilier
Nombre de messages : 2737 Date d'inscription : 20/07/2008
| Sujet: Re: Edith Wharton Mar 26 Aoû 2008, 07:30 | |
| A bien y réfléchir, il y a une triade particulièrement talentueuse et décapante : Wharton - Parker - Austen.
Ethan From est du même genre ? | |
| | | jude pilier
Nombre de messages : 854 Date d'inscription : 08/02/2009
| Sujet: Re: Edith Wharton Mar 24 Fév 2009, 17:52 | |
| Oui, Ethan Frome est à part ,dans ce livre le paysage est comme le dieu omnipotent de tout le roman. C'est celui que j'ai lu en premier, et j'ai eu du mal à le relier aux autres. Mais c'est un petit bijou, Wharton y montre un milieu différent de celui de la bourgeoisie New-Yorkaise ou Bostonienne c'est un roman plus âpre, modeste mais poignant. | |
| | | Monique Rannou pilier
Nombre de messages : 670 Date d'inscription : 21/04/2008
| Sujet: Re: Edith Wharton Jeu 12 Mar 2009, 22:58 | |
| J'ai découvert Edith suite à une interview de Laura Kasischke (oui, encore elle). J'ai donc lu Ethan Frome. Comme cela a été mentionné, c'est vraiment dommage de tout savoir avant de commencer le roman (nouvelle ?).
Je suis un peu moins emballée que vous. L'intérêt pour moi réside dans la date à laquelle le roman a été écrit. Sinon, j'ai apprécié le style, et l'omniprésence de la nature, qui m'a un peu rappelé l'ambiance des nouvelles d'Annie Proulx (Rotko sera d'accord avec moi, non ? ).
Ce qui m'a géné, c'est le caractère caricatural des personnages (surtout la méchante morue). Ca m'a un peu évoqué "Le destin de Mr.Crump" de Ludwig Lewisohn (1926), en moins glauque. | |
| | | LiseCC pilier
Nombre de messages : 89 Localisation : New York Date d'inscription : 12/03/2009
| Sujet: Re: Edith Wharton Lun 16 Mar 2009, 11:27 | |
| Edith Warthon reste ma grande favorite dans les auteurs américains ( fin 19 - et 20 me siecle) Je suis d'accord avec toi, elle a un humour parfois féroce, et un oeil de lynx. Je crois qu'elle s'est cuirassée très jeune, grace à cette ironie, contre sa condition de femme dans la société riche New Yorkaise de son temps, afin d'obtenir sa liberté d'auteur, puis sa liberté de femme, tout simplement.
Sa vie n'a pas toujours été rose.
Jusqu'à l'année dernière il était relativement facile, contre dollars sonnants et trébuchants, de visiter sa maison de campagne située à Lennox, Massachusetts, The Mount. Elle a été mise en vente depuis et achetée par un particulier. A chaque visite, je comprenais mieux ses écrits, son style et jusqu'à ses personnages.
Pour la petite histoire : E. Wharton avait un point commun avec Virginia Woolf : toutes deux balançaient les feuilles de leurs manuscrits par terre au fur et à mesure qu'elles les remplissaient de mots, de sons, de parfums et d'odeurs. | |
| | | jude pilier
Nombre de messages : 854 Date d'inscription : 08/02/2009
| Sujet: Re: Edith Wharton Lun 16 Mar 2009, 15:28 | |
| Cette visite doit être géniale... Cela t'a-t-il fait penser à la maison dépeinte dans "Sur les Rives de l'Hudson" (Hudson River Bracketed), dont le titre original est un style architectural de la Nouvelle Angleterre... Mais tu dois le savoir. Dans ce livre, l'héroïne, c'est la maison ! | |
| | | LiseCC pilier
Nombre de messages : 89 Localisation : New York Date d'inscription : 12/03/2009
| Sujet: Re: Edith Wharton Lun 16 Mar 2009, 17:05 | |
| OUi, quand on viste ( visitais ) The Mound, on sentait l'importance de La Maison dans la vie de E.Wharton.
Elle possédait aussi un appartement sur Central Park, à Manhattan et j'ai eu en main, il y a trois ans, le plan de cette maison, qui etait longue et etroite, en pierre de l'Hudson ( brun rougeatre) et qui existe encore.
Wharton etait très qualifiée en décoration. Aujourd'hui elle serait devenue une architecte de talent, peut-être. A la fin du 19 ieme siecle, et descendante de la fameuse lignée des Jones, de New York ( Un des derniers descendants, JP Morgan , de la Banque Morgan-Chase, actuellement, hé hé ..) elle n'était pas supposée travailler, ni avoir un métier, alors qu'elle était très intelligente, travailleuse, cultivée.
La pièce qui servait de bibliothèque dnas sa maison de campagne faisait plus de 50 metres carrés, garnie de rayonnages sur deux murs de 4 metres de hauteur, avec petit escalier de bibliotheque... fabuleux ! Elle ouvrait par deux grandes portes fenêtres sur une large terrasse surplombant les jardins.
The Mound est construit comme une maison-château à la française, à l'exemple du petit trianon. | |
| | | jude pilier
Nombre de messages : 854 Date d'inscription : 08/02/2009
| Sujet: Re: Edith Wharton Lun 16 Mar 2009, 21:19 | |
| Continue... L'importance des livres, de l'art... La 5th Avenue, je l'ai ressentie dans "Les New-Yorkaises" et "The Golden Bowl".. Conjuguée à l'œuvre de Henry James, celle d' Edith Wharton est un voyage dans la culture "éclairée" américaine du XIXème-XXème siècle. Où habites-tu Lise ? | |
| | | LiseCC pilier
Nombre de messages : 89 Localisation : New York Date d'inscription : 12/03/2009
| Sujet: Re: Edith Wharton Lun 16 Mar 2009, 21:27 | |
| J'habite dans l'état de New York, mais pas à New York, à coté de la capitale, Albany. Nous sommes à environ 1 heure de route du Mount, et à 3 petites heures de Concord, Massachusetts, petite ville dont je vous parlerai très bientôt, berceau des grands penseurs américains du 19 ieme s., tels que Emerson, Thoreau, etc... Et bien sur, les campus qui entourent Boston.. et puis, ah.. l'océan. Inconditionelle de l'Amerique.. hum hum.. de la Nouvelle Angleterre, je devrais dire. Ici, ça sent bon la France ( arrétez-moi, car si je commence avec les "hommes et femmes de Concord, MA", je ne m'arrêterai plus .. )
Dernière édition par LiseCC le Lun 16 Mar 2009, 21:32, édité 1 fois | |
| | | LiseCC pilier
Nombre de messages : 89 Localisation : New York Date d'inscription : 12/03/2009
| Sujet: Re: Edith Wharton Lun 16 Mar 2009, 21:30 | |
| ah parlant de H. James : il avait sa chambre au Mounds, avec sa salle de bain privée...... On peut facilement faire un bond dans le passé, imaginer les longues journée d'été, de travail, de conversations cultivées, d'écriture, dans ce décor... ces gens vivaient une vie de rêve ... | |
| | | jude pilier
Nombre de messages : 854 Date d'inscription : 08/02/2009
| Sujet: Re: Edith Wharton Lun 16 Mar 2009, 22:10 | |
| My God, je suis une inconditionnelle de la vie de rêve, de la Nouvelle - Angleterre... Entre James, Wharton, Banks, Irving, King, Thoreau, etc, etc, je rêve de partir vivre dans ce merveilleux bout du monde... J'ai hâte que tu nous donnes ta vision de cette région , ainsi que des nouvelles de la littérature d'hier et d'aujourd'hui... | |
| | | Harelde pilier
Nombre de messages : 7283 Age : 49 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 18/09/2008
| Sujet: Re: Edith Wharton Jeu 15 Avr 2010, 08:08 | |
| Le Temps de l'Innocence.
Second livre de la lecture commune d'avril 2010. Je viens de le terminer et il me laisse une impression mitigée. Faut dire que je l'avais abordé plein d'entrain : on m'avait dit qu'Edith Wharton était la fille artistique d'Henry James que j'apprécie tout particulièrement. Et effectivement, il y a un petit quelque chose. Le cadre est très proche et met en scène la riche société de la côte Est de la fin du XIXe siècle : sa vie, son oeuvre et ses préjugés. Comme dans les Européens (d'Henry James), une enfant du pays revient après un très long séjour en Europe. Si long qu'elle est toute imprégnée de sa culture si différente de celle du nouveau monde. Elle est donc étudiée, épiée, jugée sans ménagement par la société new yorkaise aux idées si étriquées. Ellen (c'est le nom de l'expatriée) est vue comme une femme aux moeurs légères, probablement dévergondée et superficielle (elle s'intéresse aux arts et montre peu de goût pour les mondanités). Tout le monde la fustige sauf un jeune homme, fiancé puis marié à la cousine (May) de celle-ci. Alors que je crains que ne s'installe un bon mélo, des choix plus cornéliens apparaissent et bouleversent un peu le scénario pour le rendre intéressant.
Mais Edith Wharton est une bavarde. Elle cause, elle cause et j'ai trouvé que le rythme du livre s'en ressentait. J'ai trouvé que les romans d'Henry James et de Jane Austen étaient plus alertes, un peu moins narratifs... Avec le Temps de l'Innocence, je me suis parfois un peu ennuyé, même si l'impression finale reste bonne. Mais cette lecture ne me donne pas une folle envie de dévorer un autre Edith Wharton. | |
| | | Rosie pilier
Nombre de messages : 316 Date d'inscription : 19/01/2010
| Sujet: Re: Edith Wharton Ven 16 Avr 2010, 08:29 | |
| Je manque un peu de temps aujourd'hui, mais je tiens à dire que j'ai fini de lire le recueil des 3 nouvelles inédites d'Edith Wharton. Pour ma part j'ai aimé la lire, tout comme j'ai aimé chacune des histoires. La plume d'Edith Wharton est à la fois fluide et douce.
J'ai eu une préférence pour "Les lettres", nouvelle beaucoup plus aboutie que "Le pélican". Quoi qu'il en soit, j'ai été prise dans le tourment du suspense de ses histoires au travers de son écriture et chaque fin révèle une certaine brutalité émotive.
Les trois nouvelles traitent d'un thème cher à un auteur à la fois privé trop tôt d'un père adulé, meurtri par une relation conflictuelle avec une mère égoïste et frivole, puis victime d'un mariage désastreux et infécond. D'ailleurs, la materniné est un thème expertement développé dans le long roman "La Récompense d'une mère"
Le pélican : il se trouve que cette dernière est très courte et qu'il relève d'une histoire monotone d'où s'écoule une chute amère et cynique. Pourquoi monotone ? Il se révèle que le temps file dans l'histoire comme des mêmes années, inlassablement répétitif, racontant l'intrigue d'une veuve élevant seule son fils qui décide de travailler en donnant des conférences à travers le pays afin de subvenir au besoin de son enfant. C'est là que les années s'écoulent et Mrs Mayot ne rechigne pas à la tâche, clamant haut et fort que son fils doit poursuivre ses études et que cela coûte cher... Oui, mais je vous le dis, les années s'écoulent, le temps n'a pas d'âge, mais l'humain en a un...
Je reviendrai exprimer quelques mots sur "Les lettres" et "le fils" - deux nouvelles beaucoup plus longues et plus abouties dans ce qui lui est cher. | |
| | | Rosie pilier
Nombre de messages : 316 Date d'inscription : 19/01/2010
| Sujet: Re: Edith Wharton Sam 17 Avr 2010, 10:44 | |
| Les lettres : Est la nouvelle qui m'a le plus touchée au travers de l'histoire d'une jeune femme. Celle de Lizzy West, institutrice, donnant des cours à Paris, à la jeune Juliette, fille de Vincent Deering ; un peintre américain dont elle s'entiche. Cependant, ce dernier est marié, et ils se verront en cachette ; jusqu'au jour où son épouse vient à décéder subitement. Dès lors, Vincent doit se rendre aux États-Unis afin de régler quelques affaires liées au décès, tout en promettant à Juliette de lui écrire. Au départ, les échanges des deux amoureux sont des plus romantiques ; jusqu'au jour où Lizzy ne reçoit plus aucune nouvelle. Là, commence une sorte d'errance, voire d'inquiétude, et Lizzi prise de panique continue à lui écrire pendant quelque temps. Mais il ne répondra pas. Il ne répondra plus... Mais le temps les fera se rencontrer à nouveau... La jeune femme se montrera pour le moins inflexible ; et les lettres, un sujet qui revient, un sujet récurrent et vivant, car c'est bien là toute la partie la plus intense et la plus bouleversante de sa vie...
On ne peut pas dire que l'auteur décrit nettement le profil psychologique de ses personnages, mais il s'insinue en le lecteur au travers du vécu de chacun. Enfin, c'est ce que j'ai constaté dans chacune de ces/ses nouvelles. Mais plus intensément dans "Les lettres" - c'est un peu comme si vous observiez tout le long chacun des traits des personnages afin de percer ce qu'il s'en dégage d'eux. Pour ce qui me concerne, j'ai trouvé que l'analyse était d'une belle finesse. Je pense que ce qui m'a le plus touchée était au travers de ces mots : la sensibilité, l'indifférence, la duperie ; dans cette nouvelle (Les lettres).
J'ai eu un gros pincement au cœur...
Quant à la prose d'Edith Wharton, j'ai trouvé qu'il en ressortait bien un côté anglais, d'ailleurs, c'était beaucoup plus souligné dans "Le fils".
Je reviendrai dire un mot pour "Le fils" ...
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Edith Wharton Sam 17 Avr 2010, 18:16 | |
| - Rosie a écrit:
- Je reviendrai dire un mot pour "Le fils" ...
Mais bien volontiers ! ce que tu dis des lettres m'interesse au plus haut point parce que je mets ce récit en rapport avec le temps de l'innocence que j'ai beaucoup aimé. je ne partage pas l'avis d'Harelde, - Citation :
- Edith Wharton est une bavarde. Elle cause, elle cause et j'ai trouvé que le rythme du livre s'en ressentait.
Une fois que Rosie aura mis son grain de sel sur le fils , je ferai le bavard sur le temps de l'innocence. Il y a peu je croyais qu'Edith Wharton commettait des récits sentimentaux faciles : pur préjugé ! j'aurai découvert, grâce à GDS*, et notamment à Nymphéa, un véritable écrivain, avec des analyses fouillées des comportements humains, tant collectifs qu'individuels. | |
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