Lucrecia Martel , la femme sans tête

Avec Maria Onetto, Claudia Cantero, Inés Efron.

synopsis

Veronica est au volant de sa voiture quand, dans un moment de distraction, elle heurte quelque chose. Les jours suivants, elle semble disparaître, doucement étrangère aux choses et aux personnes qui l'entourent. Subitement, elle avoue à son mari qu'elle a tué quelqu'un sur la route. Ils retournent ensemble sur les lieux de l'accident mais n'y découvrent que le cadavre d'un chien. Pourtant, peu après, un cadavre est découvert...

le Monde encense le film :

Citation :

La principale qualité de ce film qui se dérobe au rationnel est de chercher une forme visuelle à la déstabilisation de l'héroïne. Nous sommes dans un univers de pluie, d'orages, dans l'obsession des éléments liquides. Veronica vient d'acheter un maillot de bain à son époux, le cadavre est trouvé dans un canal d'évacuation inondé

Citation :

La réalisatrice filme des images décadrées, sans recul, quelquefois floues, aux transitions parfois décalées. Le charme irréel de ses films vient de ce sentiment d'incertitude du personnage principal face à ce qu'elle voit et vit, qu'elle communique au spectateur. Dérèglement visuel accompagné de glissements auditifs, de sons mal réglés.

Citation :

Veronica est la proie d'un fantôme appelé dictature, et son épreuve illustre la culpabilité de ceux qui habitent l'Argentine d'avoir laissé se perpétrer ce régime criminel en toute impunité

Sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes en 2008

une video sur l'Express, moins enthousiaste.

DVDrama : Lucrécia Martel signe ici encore un superbe film totalement maîtrisé de bout en bout.

j'ai vu le film, sans aucune référence, j'avais oublié la notice, et j'ai été desarçonné : "l'accident" au début du film paraît totalement irréel, on ne voit pas l'avant de la voiture abîmé, il y a ellipse sur l'abandon de la voiture, on sait seulement par des réflexions plus tardives qu'elle est au garage etc.

Même incertitude sur les parents de la conductrice, non identifiés dans une grande réunion familiale, sur le statut professionnel de la jeune femme etc.

Les images sont parfois comme brouillées, sans doute vues en caméra subjective, la passivité du personnage comme la lenteur du film déconcertent.