tapies

Tapies était l’un des plus grand noms de l’art abstrait contemporain en Europe.




Antoni Tapies qualifie ses œuvres de « champs de batailles où les blessures se multiplient à l’infini ».

Son univers est composé éléments graphiques et plastiques ou la matière est reine. Antoni Tapies travaille des « matériaux pauvres » par collage, en associant parfois du sable, de la poussière par l’empâtement et grattage.

Il mélange le colorant et son médium, à l’aide d’outils mais souvent avec son corps. La typographie, la croix, les taches, les graffitis, prennent des formes variées, dans des espaces fermés, des murs, des volets, des portes.

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Tapies est un de ces peintres contemporains dont les œuvres m'ont le plus touché. Je le mettais sans hésiter avec les Soulages, Zao Wou-ki et Franz Kline. Je n'ai jamais eu le plaisir de voir un seul de ses tableaux. Un jour peut-être...

la nouvelle Graffiti de julio Cortazar est dédiée à Antoni Tapies, on en reparlera.

Citation :

«L’artiste doit tout inventer, il doit se lancer à corps perdu dans l’inconnu, rejetant tout préjugé, y compris l’étude des techniques et l’emploi des matériaux considérés comme traditionnels»,

l’appellation de peintre abstrait l’irritait. «C’est un peintre métaphysique au sens littéral,. Il passait au-delà du physique et autour. Par ce travail sur la matière, il donnait une pensée et une émotion à du matériau a priori inerte, et qui n’aurait pas existé sans l’intervention de l’artiste.» Tapiès était un intellectuel de premier ordre, un grand lecteur, passionné de pensée orientale. Mais c’était aussi un peintre engagé, dans une réalité bien plus terrestre que celle de la matière et de l’art.

«Tapiès a vécu sous le franquisme,. Son œuvre est marquée par une dimension d’oppression, de présence de la mort, avec une dimension tragique qu’on ne trouve pas chez d’autres matiéristes.» Comme ces toiles où l’on voit quatre grandes barres rouges qui sont en fait les doigts de prisonniers grattant des murs. «Il y avait une charge politique profonde dans sa peinture. Mais sans cette facilité qui consiste à faire de la peinture purement politique. C’était d’abord un travail d’artiste».

20 minutes.

Les "champs de bataille" d'Antoni Tapies

voyez le le diaporama du Monde

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Lliam7 a écrit:

Tapies est un de ces peintres contemporains dont les œuvres m'ont le plus touché. Je le mettais sans hésiter avec les Soulages, Zao Wou-ki et Franz Kline. Je n'ai jamais eu le plaisir de voir un seul de ses tableaux. Un jour peut-être...

J'aime beaucoup son travail sur la matière, les traces, les choses "brutes" ( la paille, le vernis, la peinture jetée, rayée, raturée, les empreintes, la présence d'écritures...), la présence de matériaux "pauvres", et souvent teintés de tragique, vu son expérience du franquisme...

il est malheureusement assez dénigré , ou peu mis en valeur dans l'art d'aujourd'hui tenté par la mode conceptuelle..

On peut voir pas mal de ses oeuvres dans la collection du musée de Céret dans les P Orientales, où vécurent aussi Matisse, et Soutine, et beaucoup d'autres moins célèbres. Céret n'est pas très loin de Perpignan..

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l’appellation de peintre abstrait l’irritait. «C’est un peintre métaphysique au sens littéral,. Il passait au-delà du physique et autour. Par ce travail sur la matière, il donnait une pensée et une émotion à du matériau a priori inerte, et qui n’aurait pas existé sans l’intervention de l’artiste.»"



En effet la peinture de Tapies n'a rien d'abstrait ( comme on entend par abstraction quelque chose d'intellectuel - on pourrait plutôt appliquer ce qualificatif à Mondrian)...
Les peintures de Tapiès étant profondément ancrées dans la matière, le sensitif, le toucher... qu'on a affaire à un 'art "concret", mais qui ne se veut pas figuratif...

ses toiles sont des sortes de murs à empreintes, à graffiti, le tout avec une magistrale habileté... on ne tombe quasi jamais dans la lourdeur..

Rechab a écrit:

En effet la peinture de Tapies n'a rien d'abstrait ( comme on entend par abstraction quelque chose d'intellectuel - on pourrait plutôt appliquer ce qualificatif à Mondrian)

Que Tapies n'aima pas le qualificatif certes, mais il ne demeure pas moins que l'abstraction n'est pas uniquement un concept intellectuel. Résumer ce mouvement à Mondrian ou Malevitch serait une erreur qui nierait Mathieu, Pollock ou Kline. Le collage et l'utilisation de différentes matières (sable, bois, gravier etc...) n'a rien à voir avec le résultat final qui n'est simplement pas figuratif. On a inventé l'idée d'abstraction paysagiste pour mettre des peintres comme Chu Teh Chun et Zao Wou Ki... C'est dire si c'est vaste et pas uniquement centré sur une seule vision.

Oui, je suis assez d'accord...

- c'est pour ça que je n'emploie jamais ce terme - mais toujours non figuratif, quand il n'y a rien de figuré , justement.
le souci est le fait que des gens, critiques historiens, mettent tout le monde dans le même sac, dès, justement qu'ils perdent leurs repères de représentation.

Par contre pour Mondrian, cela semble pouvoir s'appliquer selon ses propres écrits, puisqu'il dit clairement que le vertical est la projection ( d'un astre) et correspond à l'attitude verticale de l'homme, et l'horizontale le sol.

Les gestuels américains, font l'expérience du rapport du développement du geste, et de la couleur par rapport à une surface, Pollock évidemment, mais tous ceux qui se confrontent à de grands formats: par exemple Sam Francis...

Le terme abstraction ne me choque pas. C'est même plutôt aisé et recouvre une réalité lorsque je peins. Soit je fais du figuratif soit de l'abstraction, centrée sur le geste et la couleur. Je me souviens d'une émission sur Musiq3 où un compositeur contemporain expliquait que la génération moderne avait moins de difficulté avec les étiquètes car elle empruntait à chaque genre ce qui l'intéressait pour leur création. Je me situe tout à fait dans cette optique. Ensuite le terme abstraction est à prendre au même titre que musique classique qui recouvre une genre étendu mais qui ne devrait s'appliquer qu'à une époque donnée.