Forum littérature, roman, polar, poésie, théâtre, BD, SF, auteurs et livres du monde entier sur le forum littéraire et tous les arts, cinéma, peinture ...
Une table conviviale pour parler des livres, des spectacles, et goûter aux plaisirs des mots. |
| | Schoeller, L'Exercice de l'Etat. | |
| | Auteur | Message |
---|
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Schoeller, L'Exercice de l'Etat. Lun 23 Jan 2012, 06:05 | |
| La salle était pleine (j'y ai vu plein de conseillers municipaux) pour voir ce film qui m'a laissé sur ma faim. J'ai eu l'impression de ne rien y apprendre sur les emplois du temps, la quête des points de sondage, les copinages, les embrouillaminis de la communication, les démentis forcés, les pantouflages, les changements de ministère comme de chaises musicales etc. On me dira que les acteurs sont excellents, mais n'avons-nous pas de bons comédiens sous les yeux, qui croient à leurs rôles au point de rempiler sans cesse, d'avaler leurs chapeaux, de renier les ides qu'ils voulaient servir ? Voici, pour être plus constructif, l'article du monde, avec photos, videos, et bons commentaires | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Schoeller, L'Exercice de l'Etat. Lun 23 Jan 2012, 06:39 | |
| une des difficultés du film, selon moi, serait l'usage de dialogues très rapides, souvent allusifs, entre les différents protagonistes, qu'ils s'entendent ou ne puissent pas se sentir. Cela m'a gêné d'autant plus que j'avais un voisin à la respiration bruyante, était-il asthmatique ou enclin à la ronflette ? je n'ai pas osé le regarder sous le nez | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Schoeller, L'Exercice de l'Etat. Dim 29 Jan 2012, 07:02 | |
| l’Exercice de l’Etat, de Pierre Schoeller (11 mentions aux César). Je suis étonné. | |
| | | Luca pilier
Nombre de messages : 2880 Age : 112 Date d'inscription : 15/06/2011
| Sujet: Re: Schoeller, L'Exercice de l'Etat. Mar 21 Fév 2012, 17:50 | |
| J'ai failli le rater !
Je le trouve brillant et glaçant.
J'ai apprécié l'opposition entre cabinets (bureaux) luxueux, condamnés à rester figés, abritant l'inutilité de leurs occupants ("brasser du vent", dit Josépha) et la maison du chômeur-stagiaire-chauffeur, dont la construction est en panne sèche alors que la (vraie) vie pourrait y trouver refuge. Avec le beau silence de Kuypers lorsque Saint-Jean le presse de dire ce qu'il pense : j'ai vraiment eu l'impression qu'il ne pensait vraiment rien, tant les deux mondes sont scindés : d'un côté un riche conservatisme moribond, de l'autre une pauvre galère survivante.
Autre opposition : toujours ces luxueux cabinets (bureaux) avec les cabinets plus triviaux (WC) dans lesquels Saint-Jean reçoit une grande nouvelle, le pantalon sur les chaussures. La grande nouvelle est à la hauteur de l'homme et du trône sur lequel elle le cueille.
Entre les deux, une articulation : la scène dans la caravane, avec le dialogue de sourd entre Saint-Jean et Josépha, pour ceux qui se seraient perdus dans les couloirs. Un genre de "Vous êtes ici". La jeune femme parle de la vie de la plupart d'entre nous. Mais Saint-Jean est bien incapable d'entendre, noyé dans son univers d'hommes qui "brassent" des dossiers importants en même temps qu'ils sont totalement maternés. Comment attendre de ceux-là qu'ils gèrent un pays alors qu'ils sont totalement déconnectés de la vie : le thé chaud arrive par magie sous la main qui saisit la cuillère, la voiture est toujours là et la porte s'ouvre par la même magie, une petite armée s'occupe de réserver le cadeau d'anniversaire de la "femme de", de régler les problèmes administratifs de la "fille de". On s'attendrait presque à ce qu'une main serviable lui donne la bouillie, à ce grand homme de pouvoir.
Ces hommes d'état vivent entre eux, se font travailler les uns les autres (malgré les discordes, ils sont bien tous dans le même bouillon fade qui nécessite quelques montées artificielles d'adrénaline pour se donner l'impression de vivre). Une action en circuit fermé : comme des éoliennes qui font tourner leurs ailes pour faire du vent pour faire tourner d'autres éoliennes.
Olivier Gourmet est particulièrement impressionnant dans ce rôle d'homme qui renonce à tout, qui avale toutes les couleuvres, petit bout par petit bout, en feignant désespérément de ne se rendre compte de rien. Fascinante ambivalence de cet homme qui est bien assez intelligent pour tout comprendre mais qui est comme scindé : ce qu'il comprend ne semble jamais arriver à sa conscience.
Ce que je n'ai pas aimé : ça ne redore pas la pilule des hommes d'état. Mais au moins, c'est fait d'intelligente manière.
Dernière édition par Luca le Dim 08 Avr 2012, 06:36, édité 1 fois | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Schoeller, L'Exercice de l'Etat. Mar 21 Fév 2012, 18:38 | |
| d'accord, mais je pose la question naïve :
as-tu appris quelque chose ? c'est en quoi je suis passé à côté du film : il a d'excellentes critiques, mais je n'ai rien découvert. | |
| | | Luca pilier
Nombre de messages : 2880 Age : 112 Date d'inscription : 15/06/2011
| Sujet: Re: Schoeller, L'Exercice de l'Etat. Mer 22 Fév 2012, 12:17 | |
| D'un point de vue politique, je n'ai effectivement rien appris, à part l'impression d'une infinie vacuité (bien plus grande que celle que j'imagine spontanément, et la réflexion est intéressante). Mais je ne suis pas certaine que le film m'aurait plu si c'était le cas. Son propos est sans doute plus d'explorer les couloirs de l'homme que ceux des ors de la république.
Une récolte "marrante" sur Wikipédia, à propos de Saint-Jean : - Pour prouver à Aristodème et aux Éphésiens la supériorité du christianisme sur le culte des idoles) : sommé de boire une coupe de poison, il en avale le contenu d'un trait et n'en est absolument pas incommodé, tandis que les deux goûteurs désignés pour tester ce poison s'écroulent foudroyés en quelques secondes (ils seront ensuite ressuscités par le saint). - Lors d'une fête en dévotion à la déesse Artémis, que vénéraient les habitants d'Éphèse, Jean monta sur la colline où se trouvait une grande statue de la déesse et commença à haranguer la foule païenne. Celle-ci, furieuse, tenta de le lapider, mais toutes les pierres frappèrent la statue qui fut mise en pièces, puis les pierres se retournèrent contre ceux qui continuaient à les lancer. À la prière de Jean, la terre trembla et engloutit les plus vindicatifs, mais après que la foule eut supplié Jean et fait appel à sa miséricorde, ils ressortirent tous des antres de la terre, vénérant le saint et demandant le baptême. - Jean fut arrêté et conduit au temple d'Artémis devant un officier impérial qui l'accusa de magie maléfique et voulut le mettre à mort. Jean se mit à prier Dieu, et le temple s'effondra sans porter atteinte à aucune vie humaine. Etc.
Le St-Jean de Schoeller est bien moins inoffensif : il ne ressuscite personne d'autre que lui-même. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Schoeller, L'Exercice de l'Etat. | |
| |
| | | | Schoeller, L'Exercice de l'Etat. | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|