Christian Rouaud, Tous au Larzac.

Très bons échos de ce film, avec une salle pleine et des applaudissements à la fin. Ma source était intarissable...

Tous au Larzac, du documentariste Christian Rouaud, vient pour édifier les plus jeunes générations et rafraîchir la mémoire des anciennes, en commémorant comme il se doit ce sanctuaire de l'utopie réalisée, qu'on eut vite fait de réduire au pittoresque patoisant du slogan "Gardarem lo Larzac".

La nature originale de cette lutte, qui préfigure le vaste mouvement des "indignés" contemporains, est arrêtée dès le début du mouvement et ne variera pas : elle est non violente, locale et solidaire. Ce dernier point n'est pas le moindre, eu égard à l'hétérogénéité des opposants, autochtones et "émigrés", grands et petits propriétaires, paysans et gauchistes, parvenant à maintenir l'unité démocratique du mouvement. Ce qui change, en revanche, avec le temps, c'est la dimension de la lutte.

l'article du Monde.

pour voir des videos.

Après les recommandations que j'ai reçues, je ne pouvais qu'aller voir le film.

Ce fut dans une petite salle, au pays de Jean Rouaud, sans lien de parenté avc le réalisateur Christian Rouaud.

Avant la séance une jeune fille passait dans les rangs, proposant des bonbons !

Tous au Larzac, un documentaire bien filmé, beau à regarder, et très réussi au montage.

Souvent je déplore que l'intervention de plusieurs narrateurs ou témoins brouille les pistes dans un documentaire, à cause d'un mauvais montage : d'où un enchaînement maladroit et une confusion préjudiciable au propos.

Rien de tel ici, les acteurs/temoins se succèdent dans une parfaite clarté, commel'histoire de ces onze années de conflit entre les paysans qui voulaient garder leurs terres et leur travail, et un Etat qui voulait la réserver à son armée.

L'affaire n'était pas gagnée. Les paysans ont dû faire face et riposter aux harcèlements, aux intimidations, aux attentats. Tout était en leur défaveur : offres financières, jugements devant les tribunaaux, déconsidération organisée par les politiques et la presse.

Mais ils ont su gagner l'opinion, tenter des actions spectaculaires non violentes, mais efficaces, éviter les pièges. La base a su rester en général solidaire, et il fallait des hommes d'envergure pour fédérer des pro-Larzac si divers.

La "leçon" de Larzac reste très actuelle, comme opposition à un Etat tout-puissant peu soucieux des interêts des gouvernés.

Selon mes sources, celles-là mêmes qui m'ont vivement recommandé le film, le même esprit gouverne l'action des opposants à l'aéroport de notre Dame des landes.

oui mais je ne peux en dire plus

Tous au Larzac,

interessant de voir aussi les différences qui pouvaient séparer les paysans traditionnels des étudiants, ou des ouvriers, et de voir comment ils ont évolué humainement et politiquement.

Pour moi, il est evident que le film a une valeur citoyenne qui dépasse les clivages culturels et/ou sociaux.

Tout est dit de manière très simple et accessible par les paysans du cru, qui ont manifesté au fil des différents épisodes une grande ouverture d'esprit, et une ingeniosité qui relève de la verve populaire. Cer si le propos en lui-même est grave, le film ne manque pas d'humour !!