Jérôme Leroy, le Bloc

Le Bloc par Jérôme Leroy Gallimard Série Noire 296 p.,

Sur fond d’émeutes de plus en plus incontrôlables dans les banlieues, le Bloc Patriotique, un parti
d’extrême droite, s’apprête à entrer au gouvernement. La nuit où tout se négocie, deux hommes, Antoine et Stanko, se souviennent. Antoine est le mari d’Agnès Dorgelles, la présidente du Bloc. Stanko est le chef du service d’ordre du parti.

un entretien avec l'auteur

Citation :

«Le Bloc» de Jérôme Leroy est plus qu’un excellent polar. C’est un cauchemar éveillé. Son auteur est un communiste qui écrit dans la presse de droite. Quelques bonnets de nuit se saisiront de ce drôle de CV pour lui reprocher de prendre ses délires «rouge-brun» pour des prophéties.

Pour ceux que ça tente...

le genre de polar français que j'aime beaucoup!

Le Bloc par Jérôme Leroy Gallimard Série Noire 296 p.,

Le tout emmené par le talent de Jérôme Leroy et son style efficace de narration, gardant la première personne et le présent dans le récit de Stanko, et une plus difficile, mais très réussie, seconde personne tout au long des confidences d’Antoine, procédé qui souligne habilement la distanciation de cet intellectuel perdu.
Un roman de qualité qui ne peut que captiver le lecteur, bien au-delà du suspense que l’intrigue véhicule. Recommandé

dit E.B

compte rendu de ce livre sur le site de polar noir

Comme un fauteuil Voltaire dans une bibliothèque en ruines chez Mille et une nuits, rassemble de petites nouvelles qui annoncent le futur.

A vrai dire, ce n'est pas très rassurant

L'individu est menacé dans son hédonisme ( toujours de bons crus chez Jérôme Leroy), soit par des collègues bien intégrés qui ne supportent pas les dissidents, soit par des envoyés spéciaux du Système (habillés de noir, ce qui n'est pas bon signe) : ces derniers éliminent les déviationnistes du bonheur individuel.

La société totalitaire nous met au fond de sa poche, avec toutes ses technologies qui jouent le jeu d'un fil à la patte : l'ordinateur, le portable, indispensables au service du Patron, transforment l'utilisateur en domestique. Essayez de vous en débarrasser, et vous serez exclus du système social (à coups de fusil harpon si vous êtes en bord de mer )

Ces petites nouvelles font trois ou quatre pages, sans fioritures, elles sont "expéditives", si vous voyez ce que je veux dire

Elles sont aussi expédiables sur demande.(MP)

j'entends - et je lis, plein de bonnes choses sur le bloc ; sans citer tout le monde, j'en reste à "Marianne" :

Citation :

C'est le roman noir qui va électriser l'automne. Chronique d'une France en décomposition, plongée au coeur d'un parti qui ressemble à s'y méprendre au Front national, «le Bloc», de Jérôme Leroy, à paru le 6 octobre, explore sans interdits la psyché d'extrême droite.

tout l'article de Marianne.

Hé hé j'attends avec curiosité l'avis de besta sur Le bloc

je ne sais pas si c'est le site adéquat pour le petit conte reçu, neanmoins je poste ici quelques mots sur:

la jeune fille, le choc pétrolier et la mort, in comme un fauteuil Voltaire

Ce conte de Jérome Leroy tient du bizarre et des récits d’effroi.

Cette table ronde où Charlie déploie ses théories, toujours curieuses, n’est pour lui qu’un petit passe-temps pour épater ses compagnons nocturnes, qui la plupart prendront les choses à leur juste valeur, s’amuser et oublier.

Mais connaissons nous ce qui se passe dans un esprit plus faible ? Pour l’inspecteur d’impôts Parick Morel, qui en plus souffrait du foie, cette histoire l’avait bouleversé : il avait pris comme légitime cette croyance absurde qui fut la cause du massacre de sa compagne et de son suicide
après.

Il ne s’agit que d’une histoire, cependant on se demande si les scientifiques ne sont pas loin de trouver par la manière de chips de maîtriser l’homme,et de le rendre soumis au pouvoir...

Sur Le Bloc : c'est bien écrit, bien pensé et fouillé sur les mécanismes d'adhésion à un parti, des idées d'extrême droite.
Je suis quand même mitigée dans l'ensemble, par les côtés évidents de ce que montre l'histoire.
On sera plus ou moins touché, je pense, selon la conscience politique que l'on a.

la jeune fille, le choc pétrolier et la mort

Amadak ayant bien résumé le thème de cette courte nouvelle je reviens sur Charlie, prof d'histoire qui a des théories sur beaucoup de sujet, ce soir là il s'agit de l'après premier choc pétrolier en 1973. Les enfants occidentaux nés après cette année auraient une puce électronique afin de les soumettre aux lois du marché.

La fin est assez surprenante car ne peut on se demander s'il n'y aurait pas du vrai dans cette théorie loufoque.

En lisant cette nouvelle je me suis demandée comme Amadak si certains " fous des sciences " ne travailleraient pas en cachette sur de tels projets. Après tout manipuler les masses devient un enjeu pour politiques et grosses firmes. On voit de plus en plus de puces électroniques partout, les bracelets pour certains détenus, certains pays comme l'Angleterre ont même pendant un moment songé à inoculer des puces sur les enfants sous prétexte de pouvoir les localiser à tout instant.

C'est encore de la SF heureusement

Une sympathique nouvelle, merci rotko

Je découvre cet auteur dont j’ai seulement entendu parler mais, alors que j’aime beaucoup le genre de la nouvelle, je dois dire que ce n’est pas La jeune fille, le choc pétrolier et la mort qui me donnera envie de lire l’ensemble du recueil ; peut-être tenterai-je une autre œuvre, un roman par exemple, mais avec une certaine hésitation.
Science-fiction ? L’histoire racontée n’est guère inventive. D’autre part, le récit linéaire, chronologique, sans aucun effet de surprise, m’a déçue, y compris à la fin. J’attends d’une nouvelle une construction plus élaborée qui « piège » le lecteur sans qu’il s’en rende compte, surtout quand il s’agit d’anticipation.
Je m’interroge aussi sur le sens de cette histoire : l’auteur veut-il dire qu’il n’y a rien à faire, qu’il est déjà trop tard ? Je ne perçois aucune piste de réflexion qui permettrait au lecteur d’aller plus loin que l’anecdote, assez banale finalement.
Rien de spécial sur le style non plus, qui ne me paraît pas témoigner d’une « griffe » originale.
Je suppose que beaucoup de Grains vont me trouver très sévère, mais tant pis

Pas de problème.

Ces courts récits relèvent de la SF, ils ne visent pas, je crois, à ouvrir de nouvelles pistes, mais à pointer le conditionnement et le fichage dont nous sommes de plus en plus l'objet.

rotko a écrit:

Pas de problème.

Ces courts récits relèvent de la SF, ils ne visent pas, je crois, à ouvrir de nouvelles pistes, mais à pointer le conditionnement et le fichage dont nous sommes de plus en plus l'objet.

Soit, quoique si on pense à Orwell, entre autres, 1984 ou La ferme des animaux sont à l'évidence plus que des écrits d'anticipation et le second s'apparente à une longue nouvelle. Reste aussi qu'au regard de ce que moi j'attends d'une nouvelle , je ne trouve pas celle-ci très aboutie.

le Bloc

Jérôme Leroy, 47 ans, 20 livres en bandoulière, prend un pied joyeux et sombre à élaborer cette quasi-France… distante d’un miroir ?

«Tu te demandes vraiment, cette nuit, ce qui mérite le plus ton respect ou ton sacrifice. Une société où neuf couples sur dix, en sortant du cinéma, avant même de s’adresser la parole, rallument leur portable, ou celle où une jeune fille voilée est capable de se faire exploser à un poste-frontière au nom de son peuple et de sa foi ?»

Un roman plein d’une humanité dense et dangereuse, un bloc fissuré.

tout l'article de libé.

Le Bloc

premières impressions favorables

on comprend vite à quel parti ou Front renvoie le romancier, en faisant intervenir, des barbouzes, des casseurs de militants syndicalistes, ou des embrouilles financières multiples, sans parler d'un récent souci de respectabilité.

Les allusions sont donc identifiables, je ne les ai pas toutes saisies, car non familier de cette famille politique : car interviennent des liens de père à fils, des histoires de gendres etc.

Le pari à tenir pour Leroy : utiliser le vocabulaire et les pensées de ce mouvement sans qu'on le prenne pour argent comptant. De ce coté, l'auteur gagne son pari, et je le crois même assez prudent pour avoir, par de légers écarts, empêché une identification trait à trait, qui lui aurait valu un procès, par exemple.

Il y a de l'action, un panorama d'alliances possibles, parfois en cours sur le terrain.

Certains retours en arrière, sur les désastres économiques et humains, d'Usinor à Denain, expliqueraient une colère qui a fait embrasser ce mouvement à des "floués" de l'économie libérale.

Citation :

Ca ne me gène pas l'appellation raciste. Je sais bien qu'il y a des races, tout le monde le sait. c'est une putain d'évidence que tout lemonde refuse. Le Vieux, il y a quelques années, il l'avait dit à la téloche. Faut voir ce qu'il s'était pris dans la tronche, non mais je te jure.

[...]

les idées de Roland Dorgelles avaient gagné, et c'était plutôt bon signe : bientôt les Français se rendraient compte que l'actuel président nous avait piqué nos idées et que l'original Dorgelles valait mieux que la copie incarnée par le clown de l'Elysée. Que même si on avait eu l'impression, à un moment de perdre du terrain à cause de lui et de se faire voler nos électeurs, ça n'allait plus durer.

Je quitte le Bloc pensant avoir fait le tour du sujet, dans l'alternance des chapitres : l'un avec le TU vise un certain Maynard, gendre du Vieux, et donc époux de sa fille qui reprend le flambeau; L'autre avec un Je, récit de Stanko, l'ancien bloquiste actuellement victime d'une chasse à l'homme.

les itineraires comme les pensées et actions de ces deux personnages nous sont bien connus, avec les décryptages que j'ai abandonnés, car finalement cela ne me concerne guère.

J'aurais aimé savoir qui est derrière cet interlocuteur qui s'adresse à Maynard, ce qui n'est pas explicite.

Par ailleurs la violence des mots comme des actions, une certaine vulgarité aussi dans les propos haineux, m'ont fatigué, à la longue.

Plutôt que l'insistance sur les machinations internes, dont on a saisi dès le début la teneur, des scènes d'action un peu "enlevées" auraient sans doute dissipé l'impression marécageuse de ce cloaque.

Norlande, Jérôme Leroy, Syros jeunesse, Paris,

la fiancée de Breivik, le tueur norvégien de l'ïle d’Utaya, n'est autre que Clara Pitiksen, la fille de la ministre des Affaires étrangères de Norvège.

Quel manque de discernement ! se dit-elle, après coup...

présentation.

l’une des réussites du recueil : Jérôme Leroy place les créatures malfaisantes dans des situations inédites, jouant des codes en vigueur pour mieux tirer son chapeau aux grands maîtres de l’horreur. Notez bien, Dernières nouvelles de l’enfer est un livre-citations qui s’adresse avant tout aux amateurs d’univers trashs et barrés. Chaque texte commence par une épître adressée à un auteur/réalisateur (Lovecraft, Romero, Carpenter…) : au lecteur informé de saisir les multiples références et deviner en croisant les informations contenues dans le titre et la dédicace, le thème ou la chute du récit.

entre 40 et 50 nouvelles de trois pages, rarement plus, et qui font surgir des "effets spéciaux".

Attention au chat, en hommage à Edgar Poe. Il a des pouvoirs certains, fait la chattemite, et pourrait bien servir d'apparence à d'autres êtres.

Mon amour, ma réplicante : une ville futuriste, on n'y plaisante pas avec le boulot, et Blade runner devient d'utilité publique. Tant pis pour le narrateur (son voisin mange une brochette de rats).

Manoeuvre électorale : le fait-divers fait diversion, et on lâche une brochette (vivante, celle-là) de tueurs psychopathes pour fairemonter le sentiment d'insécurité. Ils font du bon boulot. Bravo pour leprocédé.

Zombie, où est ta victoire ? dédié aux Marx Brothers.