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| | Jean-Claude Pirotte | |
| | Auteur | Message |
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Feral pilier
Nombre de messages : 304 Age : 46 Localisation : Dans l'étang Date d'inscription : 19/08/2011
| Sujet: Jean-Claude Pirotte Lun 21 Nov 2011, 19:45 | |
| Un beau prix Apollinaire de poésie cette année pour Jean-Claude Pirotte, poète de vie et d'engagements.
Il fut un temps en cavale et vagabond pour échapper à une condamnation dont il se clamait innocent.
Poezibao pour une biographie et des extraits de ses oeuvres
Je ne parlerai qu'à voix basse à mes fantômes familiers et de nos pas dans les allées incertaines du vieux vieux temps nul ne pourra suivre la trace
les reflets au bord des étangs de nos misérables carcasses s'évanouissent comme passent les frêles amours les nuées
les étincelles de la grâce je ne parlerai qu'à voix basse et le coeur à peine battant à mes ombres dépossédées par le mirage des années incertaines du vieux vieux temps
in La boîte à musique
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| | | Feral pilier
Nombre de messages : 304 Age : 46 Localisation : Dans l'étang Date d'inscription : 19/08/2011
| Sujet: Re: Jean-Claude Pirotte Mar 06 Déc 2011, 16:29 | |
| "Autres séjours fait suite à Revermont. Aux images du Jura se substituent peu à peu celles des abords de la mer du Nord, où séjourne l’auteur. Comme Revermont, Autres séjours évoque, à la façon d’un journal en poèmes, le paysage intime qui s’assombrit, alors que la lumière marine l’éclaire d’un halo crépusculaire. Mais ce n’est pas tout : un prochain volume suivra, intitulé Le très vieux temps, où l’enfance rejoint et apaise le grand âge. La vie n’a pas de fin, même si le monde et la littérature agonisent. "
Source : chez Marincazaou
Extrait
c’est toujours l’hiver quand je viens ici le polder scintille sous la lune et la furtive marée de décembre attend du ciel un éclat de lumière
je peux entrer me recueillir dans la chambre la marée me suit le vent me précède et les étoiles clignotent entre les nuages plus échevelés que la vieille Gorgone
plus bouleversants que la Légende dorée plus lointains et plus proches que les enfances dont nous pensions avoir épuisé les charmes les mystères et les folies impénitentes
et le vent qui fait battre le cœur au rythme des portes mal assurées s’introduit jusque dans les livres ouverts où sa soudaine présence émeut
les héroïnes des romans oubliés restaure la mécanique rouillée des songes et démantèle une existence pauvre afin de la remplacer par une autre
secouée de soues inédits et d’espoirs animée de nouvelles inattendues et de souverains envols prometteurs comme si la vie était une terre remembrée
qui n’est pas en voie d’épuisement et qu’au soleil des emblavures le temps propice aux longs repaires devait épanouir les solitudes et révéler l’envers du monde
in Autres séjours | |
| | | Rechab pilier
Nombre de messages : 41 Date d'inscription : 27/04/2012
| Sujet: extrait du "promenoir Magique" Dim 01 Juil 2012, 18:12 | |
| En me payant "le Promenoir Magique " ( éditions de la Table Ronde )... j'en ai "pris pour longtemps", avec ce "pavé" de plus de mille pages..., de J Cl Pirotte, dont voici de petits extraits
j'allais sur les falaises de Fort-Bloqué des gamins délurés décrochaient des coques avec un couteau, c était le printemps je suivais la côte jusqu'au Courégant entre le ciel bleu et l'océan bleu où roulaient des langues d'écume blanche le lointain profil de l'île de Groix était suspendu et tremblait un peu
je pensais, le ciel n'est jamais si pur qu'à l'approche des grandes marées, alors les mouettes crient avec plus d'éclat parce qu'elles croient aiguiser la mer
le temps c'est une perte de temps et la vie c'est pareil .je n'y suis pour personne à commencer par moi-même tant pis si la pluie chante doucement dans la rue dans novembre et l'aube qui ne voit rien de rien, la pluie elle peut chanter je sais qu'elle n'est pas une jeune fille ni la veuve d'un dieu ni l'âme d'une dernière nuit d'amour
à la fille qui lui dit viens l'homme promet sa chemise les néons luisent dans le noir et le filet d'eau du trottoir, le bossu qui passe en boitant ne peut jamais se retourner à cause de sa bosse et puis aussi du fardeau des années mais les bossus deviennent rares les tout derniers sont clandestins comme dans la chanson si tu vois un bossu pense à ton destin
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une part importante du marché se lisse les plumes au soleil a main vide ne retient le sable ni l'étoffe des mots distraits
une brusque ondée de printemps rétracte les cours de la bourse et l'indice des valeurs françaises est plaqué sur le tarmac mauve avant de couler à l'égout
je n'ai jamais rencontré Perros à Douarnenez mais pourtant c'est comme s'il n'avait pas cessé de me parier devant la mer d'Henri Thomas que je n'ai pas vu non plus par excès de timidité (car j'habitais non loin de Quiberon) je connais la patrie et la voix un peu sourde comme on sait le parler d'un père qui vit à l'autre bout du monde mais à proximité du cœur
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c'était la jeunesse et comme chacun m la croyais furieusement intouchable, tu ne t'inquiétais ni de Dieu ni des flammes tu portais des cravates de soie dans les rues étourdies par l'été tu trouvais tout à fait naturel d'être enveloppé de lumière et cependant déjà sans l'avouer tu rejoignais tes premiers morts on n'a jamais le temps l'hiver décoiffe ses villes au marché les petites pommes sont vieilles il faudrait raconter à l'ami qui est loin que ce n'est pas le froid qui nous épuise
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| Sujet: Re: Jean-Claude Pirotte | |
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| | | | Jean-Claude Pirotte | |
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