Alexander Payne,

Sideways 2004

de Alexander Payne (2005) avec Paul Giamatti, Thomas Haden Church, Virginia Madsen,

Miles, un écrivain raté récemment divorcé, et son ami Jack, un acteur sur le point de se marier, décident de faire ensemble la route des vins dans la vallée de Santa Ynez, en Californie. Jack est un séducteur qui veut goûter une dernière fois à la liberté, Miles un perpétuel angoissé qui compte bien savourer de bonnes bouteilles ...

Les deux amis sont fort différents, et leurs réactions contrastées font que chaque épisode de leur périple achoppe sur un échec des plans dragues de Jack. Une remarque suffit à Miles pour casser une ambiance de flirt. C'est donc un comique assez subtil qui règne dans les trois quarts du film, laissant ensuite la place à des épisodes plus mouvementés.

La traduction oublie parfois les sous-entendus des interlocuteurs passionnés de vins californiens. Ainsi cette appréciation d'une jeune femme à son partenaire : "une présence excessive d'alcool nuit au goût du fruit"

L'amitié entre les deux voyageurs est aussi un des charmes du film, très alcoolisé.


Une mention speciale pour Virginia Madsen, fervente et compréhensive.

The Descendants

Matt King (Dgeorge Clooney) est sorti brutalement du "coma" figuré par le coma réel de sa femme. Il prend alors la vie en pleine figure : son couple qui n'en était plus vraiment un, ses deux filles rebelles (dont l'étonnante Shailene Woodley), les amis qui savaient tant de choses que lui ignorait, etc. Matt est dépassé par les événements. Et toute sa force réside dans le fait qu'il accepte le fait d'être dépassé. "Laisse tomber Bonnemine" pourrait être sa devise. Ce faisant, il laisse la place à la tristesse et à la colère de ses proches. L'épouse clouée sur son lit d'hôpital en entendra de toutes les couleurs. Tant pis, elle l'a bien mérité, les mourants ne sont pas des saints pour autant. Peu à peu, dans l'espace laissé vacant, les deux fillettes se déploient, prennent de la consistance, sortent de leur colère et entrent dans un deuil partagé. La scène finale est un pur bonheur.

Il y a cette scène bouleversante, sorte d'articulation dans le film, dans laquelle Matt et le copain de sa fille (se présentant comme le prototype du benêt) font connaissance et se jaugent. Tous deux ont vécu un drame qui les dépasse. Alors inutile de faire les gros bras ni d'en faire des tonnes. On se regarde et on hoche la tête pour faire voir qu'on s'est compris.

Clooney est une nouvelle fois magistral dans ce rôle. Le What Else élégantissime laisse la place à un "péquenot" aux pantalons taille haute, aux chemises douteuses et au cheveu négligé, tout en tristesse pudique et en émouvant ridicule. Il nous fait passer du rire aux larmes comme des crêpes.

Hawaï étonne : on y retrouve bien sûr les plages et les palmiers, mais le ciel est parfois gris. La vie des hommes y est finalement la même que partout ailleurs. Et on découvre aussi cette intéressante histoire d'héritage colonial et une culture plus riche que l'idée jet-set que l'on s'en fait.

Un bon moment de cinéma.

Bande annonce.