David Grossman [Israël]

Pour Nicyrle: merci pour ces magnifiques extraits, tu sais choisir et rendre l 'èmotion
je l'ai commandé , on verra si mes amies me l'apporteront.

De rien Amadak... Je pense que ce livre devrait te plaire, j'espère que tes amies le trouveront.

Une femme fuyant l'annonce, de David Grossman, a été élu meilleur livre de l'année 2011 par la rédaction du magazine Lire.

Construit comme une tragédie antique, Une femme fuyant l'annonce est un roman bouleversant où le grand écrivain israélien semble prophétiser la mort de son propre fils, tué dans un blindé aux dernières heures de la guerre du Liban.

petit article de l'Express.

Je viens de lire que son roman Le livre de la grammaire intérieure ( que je ne connais pas encore ) a été adapté au cinéma sous le titre La grammaire intérieure de Nir Bergman qui a reçu le Grand Prix du Festival du film de Tokyo en 2010.

Il a l'air bien ce roman j'ai trouvé ça sur le site de l'éditeur Seuil 1967, Beit-haKerem, un quartier populaire de Jérusalem. L'Histoire et les canons de la guerre des Six-Jours résonnent au loin mais Aharon Kleinfeld ne les entend déjà plus. Second enfant solitaire d'une famille de réfugiés juive-polonaise, cet adolescent de quatorze ans qui vient de fêter sa bar mitzvah vit replié sur lui-même, protégé du monde extérieur qu’il juge menaçant.

je ne mets que le début car je trouve qu'ils en disent trop

Je suis aux avant-postes de la lecture pour « une femme fuyant l’annonce » (Seuil), devançant de peu Besta et Amadak ; c’est pourquoi je voudrais en dire un mot sans jeter trop de lumière sur l’intrigue.

Le premier chapitre « Prologue 1967 », met en scène trois personnages : Ora, Ilan et Avram, qui, enfants, ressentent des troubles dont il font état, à mots couverts.

A peine a-t-on fait connaissance avec eux que le deuxième chapitre, « le voyage, 2000 » p.60 introduit une rupture où interviennent d’autres personnages, et où semblent oubliés les premiers. Il en résulte pour le lecteur un moment de flottement ; il peut durer plusieurs pages.

Qu’on se rassure, tout se remet progressivement en place : on comprendra que plusieurs années ont passé, que la petite fille du début, Ora, est devenue une femme, dont les liens avec Ilan et Avram ont évolué.

Le 2é épisode « le voyage, 2000 » développe le thème du « prologue » initial, sous le signe du malaise : celui qui naît, diffus, entre les personnages, et n’épargne personne, malaise vraisemblablement dû à la société elle-même, et à l’état de guerre entre Israël et les « territoires ».

Soyez tranquilles, le livre est intéressant et s’il ne nomme pas directement les choses, c’est parce qu’on doit les appréhender progressivement.

J’arrive à la page 130.

désorienté aussi Rotko.

le début laisse entrevoir une certaine complicité, sinon de l'amour entre Ora et Avram. Ilan semblant un personnage secondaire.

Retrouver après Ora mariée à Ilan m'a fait douter d'avoir compris le début. Heureusement, les choses se clarifient au fur et à mesure du roman.

En fait, il me semble qu'Ora était amoureuse des deux hommes sans savoir comment choisir. D'ailleurs on s'en aperçoit vers la fin. Sans compter le fait de se sentir coupable (Ora et Ilan) envers ce qui est arrivé à Avram. Je me demande, et pas trouvé de réponse, si Ora n'a pas menti lors du tirage au sort.

Le malaise est bien dû à la guerre, mais aussi à l'éducation de Ora.

Une femme fuyant l'annonce (suite).

Je ne sais pas encore ce qu’il en est de l’éducation d’Ora, mais j’ai noté qu’Ilan a été élevé dans un milieu militaire puisque emmené par son père dans la caserne qu’il commandait p 51.

Si l’auteur nous a pris à contre-pied entre le prologue et « le voyage 2000 », il nous distille les informations régulièrement, mais au compte-gouttes, donnant d’abord des indices au lecteur attentif, puis les confirmant explicitement par la suite.

Grossman joue en virtuose, dans le récit d’Ora, de la juxtaposition des temps : l’allusion au passé/ le récit au présent.

Le dévoilement progressif des implications sentimentales et politiques des protagonistes, essentiellement le trio du départ, n’est pas un artifice gratuit : il est justifié par les craintes d’Ora, hantée par un deuil ancien dans le prologue, et appréhendant une perte possible qu’elle pense conjurer par son départ et son récit.

D’autre part elle doit faire cette reconstitution pour Avram, à la fois absent d’épisodes anciens, et directement concerné par les actuelles frayeurs d’Ora.

Les mises à jour sont entourées de précautions, pour ne pas heurter l’interlocuteur, on voit bien que certains mots, certains noms ou prénoms, sont avancés prudemment.

Il faut bien pourtant éclairer la situation, - ce que pense aussi le lecteur.

Je connais pas du tout cette auteur , quel livre vous me conseillez de lui que vous avez bien aimé ou indispensable
Merci d'avance .

je l'ai decouvert avec l'enfant zig-zag qui m' a paru d'un accès facile, ce qui n'est peut-être pas le cas de toutes ses oeuvres. Parcours le fil, tu auras une image plus complète

je confirme ce que dit Rotko, l'enfant zigzag est facile d'accès. c'est néanmoins une très belle histoire, un livre que j'ai beaucoup aimé (ce n'est que mon humble avis).

merci d'avoir pris le temps de me conseiller un livre , je vais me le procurer le plus rapidement possible et donne mon humble avis .

Il n'y a pas d'humble avis surtout sur Grain de sel*, rotko le confirmera, j'en suis sûre. Tous les avis ont leur intérêt parce qu'ils expriment un ressenti personnel et ils ouvrent souvent des perspectives qu'on n'avait pas forcément envisagées ; bref, pour un forum culturel, c'est une richesse née de sa diversité, avis partagé par beaucoup de Grains, sinon tous .

oui, Nicyrle, chacun a sa place sur le forum.

« une femme fuyant l’annonce » (Seuil),

Il me reste une vingtaine de pages pour finir ce livre que je trouve très réussi, récit complexe parce que la situation et les personnages sont eux-mêmes complexes.

En même temps je serai heureux de le finir : il demande une lecture intensive : inutile de penser à le lire dix pages par dix pages. Il faut de bonnes doses régulières, c’est nécessaire.

Le récit baigne aussi dans un climat d’appréhension, rien que par le titre, et on sait que certains personnages, Ora, Avram, Ofer, éprouvent un fort sentiment de culpabilité, pas facile à dire, et plus facile de cacher.

Les voix s’y entremêlent, avec virtuosité, jouant sur un passé, ressuscité au présent, pour permettre à chacun des interlocuteurs principaux (essentiellement Ora et Avram) de se réapproprier Ofer sur le sort duquel on éprouve de l’inquiétude.

C’est de plus l’histoire des amours d’Ora, d’une vie familiale compliquée, par un contexte de guerre, évidemment, mais aussi parce qu’Ora est confrontée à un monde d’hommes ;

« Si elle avait eu une fille, elle aurait corrigé certains de ses propres défauts. Elle s’en ouvre à Avram, mais il ne comprend pas, pas comme elle souhaiterait, pas comme autrefois « à demi-mot, par un froncement de sourcils ». Des choses qu’elle avait essayé de rectifier grâce aux garçons, sans jamais y parvenir. » p. 341.

Ce roman est riche, et le parcours de la terre d’Israël par les randonneurs, pendant leurs confidences, n’est certainement pas anodin. Le traducteur aurait pu faire une note sur la signification des lieux.

à propos de David Grossman

Citation :

Il est marié et père de trois enfants, Jonathan, 28 ans, Ruth, 18 ans et Uri, qui a été tué au combat le 12 août 2006 au Liban, peu de temps avant son 21e anniversaire.

courageux d'écrire sur le thème d'Une femme fuyant l'annonce!

Citation :

j'ai lu les 20 premières pages de une femme fuyant l'annonce et je trouve qu'il demande beaucoup plus qu'on lui fasse confiance que sur l'enfant zigzag. c'est vraiment une lecture complètement différente. une écriture aussi.

oui, c'est le premier épisode qui met en présence les enfants. On ne sait pas exactement pourquoi ils sont là, sinon qu'ils ils souffrent d'un malaise général. L'un des enfants est fils de militaire.

Ce premier épisode fera comprendre plus tard la proximité de ces personnes entre elles : il faut donc attendre la suite, avec dans l'idée que les enfants grandissent et peuvent changer, autant dans la vie, que dans un roman.

J'ai eu celui-ci également en cadeau (Une femme fuyant l'annonce), ça sera une lecture que je prévois...Je ne sais pas encore quand !

rotko a écrit:

Citation :

j'ai lu les 20 premières pages de une femme fuyant l'annonce et je trouve qu'il demande beaucoup plus qu'on lui fasse confiance que sur l'enfant zigzag. c'est vraiment une lecture complètement différente. une écriture aussi.

oui, c'est le premier épisode qui met en présence les enfants. On ne sait pas exactement pourquoi ils sont là, sinon qu'ils ils souffrent d'un malaise général. L'un des enfants est fils de militaire.

Ce premier épisode fera comprendre plus tard la proximité de ces personnes entre elles : il faut donc attendre la suite, avec dans l'idée que les enfants grandissent et peuvent changer, autant dans la vie, que dans un roman.

c'est la question que je me suis posé pendant ces 20 pages. il y a ce côté intrigue que l'on retrouvait dans zigzag avec une écriture beaucoup moins légère (si je peux me permettre de dire ça de zigzag). en même temps, le thème je pense ne permet pas trop d'écarts.

je suis pressé de lire la suite mais ma folie polar du moment m'en empêche.

J'ai fini"femme fuyant l'annonce" je suis encore sous l'impact . Un livre passionant, je dirais de la grande littérature. Pas facile ,je l'avoue, mais une fois que nous sommes intégrés dans la plénitude de l'histoire, peu à peu, nous comprenons, les personnages, la vie et les risques d'un pays toujours en guerre, la beauté de ce pays, si bien décrite. Peu de fois j'ai vu un si beau vocabulaire, mérite d'un traducteur exceptionnel.
Nous échangerons nos avis dans lecture accompagnée, je l'espère.

Je le mets en chantier ce week-end......un conseil pour en profiter au maximum, ne pas perdre le fil?

Ah c'est une lecture commune aussi...

mimi54 a écrit:

Je le mets en chantier ce week-end......un conseil pour en profiter au maximum, ne pas perdre le fil?

oui, et faire confiance a l'auteur ! lire par grandes tranches.

les protagonistes, après l'épisode de l'enfance, suivent un itineraire de randonnée, mais ils retracent aussi les étapes de leurs vies, de leurs attachements.

Ils sont donc en evolution, et il faut accepter leur cheminement, les decouvertes qu'ils font sur eux-mêmes et leur apport à autrui.

Le lecteur se met donc à leur ecoute.(donc être disponible.)

rotko a écrit:

mimi54 a écrit:

Je le mets en chantier ce week-end......un conseil pour en profiter au maximum, ne pas perdre le fil?

oui, et faire confiance a l'auteur ! lire par grandes tranches.

les protagonistes, après l'épisode de l'enfance, suivent un itineraire de randonnée, mais ils retracent aussi les étapes de leurs vies, de leurs attachements.

Ils sont donc en evolution, et il faut accepter leur cheminement, les decouvertes qu'ils font sur eux-mêmes et leur apport à autrui.

Le lecteur se met donc à leur ecoute.(donc être disponible.)

grandes tranches c'est à dire? 80-100 pages à la fois? Plus?

80 ça devrait aller.

il faut cheminer par étapes avec les personnages.

cette lecture m'a pris du temps, il a fallu que je revienne en arrière souvent, pour ne pas perdre le fil, l'histoire commence à prendre de l'éclat pour moi après les 200 pages.
il compte 665.

Beaucoup de grains ont parle de ce roman, que puis-je dire encore?

Les autres livres de David Grossman sont peut-etre (je ne les connais pas) plus difficiles, mais «L'enfant zig-zag »me faisait penser aune bande dessinee.. Un conte. Un livre tres sympa qui peut etre lu par les jeunes et les moins jeunes. Tres agreable a lire car ce livre est fantaisiste et loufoque.
A quelques jour de son bar mitsva, Amnon Feyerberg, avec diminutif Nono est embarque dans un train pour arriver a Haifa chez un oncle ennyeux a mourir.

Et c’est dans ce train que commence la suite de ses aventures rocambolesques. Tout est declenche par la question « Qui suis-je » qui aussi un mot de passe pour un voyage vers soi-meme.
Le titre est deja une initiation a la reponse « Qui suisje » - Nono est un enfant zig-zag, un enfant hors du commun. Au cours de ces 48 h en traversant le pays d’Israel en compagnie de gens zig-zag comme lui. Il vit dans une situation aussi peu commune avec son pere, agent de police acharne dans son travail jusqu’au paroxisme avec le secret de la mysterieuse disparition de sa mere. Il y a Gaby la secretaire et l’amie devouee du pere, un personnage tres attachant.

Nono apprend que c’est de ses racines qu’il tien le « zig-zag » de son caractere et qu’il grandit assez fort pour faire le chemin qu’il juge bon. Il apprend a accepter l’inaceptable et a faire confiance surtout a lui-meme et a ceux qui l’aiment.
L’histoire a souvent de rebondissements, procede de l’auteur, que j’ai trouve tres agreables.
Une histoire qui se deroule un peu hors du temps et qui a la fin heureux d’un conte. On la lit le sourire aux levres.