Eva Ionesco, My Little Princess.

My Little Princess.

Citation :

« Je suis restée en dessous d'une vérité qui n'aurait pas été acceptable au cinéma, précise la cinéaste. La jeune Anamaria Vartolomei, impeccable Lolita âgée de 10 printemps, interprète le modèle devenue une star malgré elle dans un film bien accueilli à la Semaine de la critique de Cannes.

Ne manquez pas d'aller sur cette page pour bien comprendre l'affaire.

Synopsis
Hannah et Violetta forment un couple hors du commun : mère insaisissable et fillette en quête d'amour maternel, artiste fantasque et modèle malgré elle. Lorsqu’Hannah demande à sa fille si elle veut être son modèle, tout bascule dans la vie de Violetta, qui vivait jusque là avec sa tendre grand-mère. D’une enfance banale, elle devient égérie du milieu branché parisien...

Mon avis
Un film dur, et qui le devient de plus en plus au fur et à mesure que le film avance. Un film d'autant plus dur pour moi que, d'une certaine façon, le personnage d'Hannah me fait penser à ma propre mère. Non pas que ma mère soit photographe. Non pas que ma mère ait fait faire de la pornographie à ses enfants. Dieu merci. Et Hannah n'a pas la maladie de ma mère. Mais cela mis à part, elles ont beaucoup de points communs... Même haine des hommes. Même façon de leur rejeter la faute pour tout et pour rien. Sa fille est hystérique ? C'est de la faute des gênes du père, car les hommes sont "agressifs et dégénérés". Même dévotion à l'art. "Je suis une aaaaartiste." Même mépris de ce qui touche au quotidien. Une fois que la grand-mère meurt, Hannah est incapable de nourrir sa fille correctement ; de quoi se rappeler cette période où je ne mangeais que des pâtes midi et soir... Même excentricité, même volonté de se démarquer du commun. "Qui a envie de faire partie des médiocres ?" Leur athéisme est identique, leur égoïsme aussi. Elles ont la même mauvaise foi. Elles ont toutes deux un problème avec le sexe, tout en valorisant, chacune à leur manière, l'exhibition. Je pourrais continuer longtemps ! elles se ressemblent jusqu'au physique. Au bout des dix premières minutes du film, mon chéri me regarde, horrifié : "Mais c'est ta mère !" Et lorsque la fille fait une crise d'hystérie, je vois mon moi passé. Et lorsque la fille s'enfuit par la fenêtre au son des "Je t'aime" de sa mère, je me revois pliant bagage pour ne jamais revenir... Mais assez parlé de moi. =o Je voudrais souligner que si ce film aurait pu avoir des allures de procès, la réalisatrice a réussi à conserver une certaine distance, ce que j'admire vraiment. Le personnage de la mère apparaît moins comme une "méchante" que comme un personnage bizarre, difficile à cerner, ce qui ne fait pas moins d'elle un poison humain.

Citation :

« Je suis restée en dessous d'une vérité qui n'aurait pas été acceptable au cinéma, précise la cinéaste.

Il me semble que l'effet est d'autant plus réussi. L'outrance empêche souvent de "faire passer" le message. Et mine de rien, on sent, en regardant le film, que la vérité est encore pire que ce qu'on nous donne à voir.

Pour conclure j'admire aussi la performance des deux actrices principales. Anamaria Vartolomei, notamment, joue à merveille le passage de l'innocence à la perversion ; la transformation est juste hallucinante.

Merci Kervinia. J'avoue que je n'ai pas osé aller voir le film tant le sujet me paraissait casse-g... Mais d'après ce que tu dis, il est abordé avec une certaine finesse. Je ne sais pas si je parviendrai à changer d'avis malgré tout.

A mon avis, le compte-rendu de kervinia situe bien le problème : c'est la personnalité de l'artiste qui est en cause et ses rapports avec sa fille, et non pas l'art ou les photos elle-mêmes - dont on avait parlé ici sur GDS*.

Ces rapports adultes-enfants sont complexes, et si Eva Ionesco parvient à dire ce qu'elle a sur le coeur, et à faire jouer son actrice sans l'exploiter dans la perversion - ce que tout le monde lui reconnaît, à ma connaissance, le film mérite d'être vu et analysé.

La publicité tend à transformer les petites filles en mini lolitas dans le seul souci, evidemment, de trouver un marché.

Citation :

publication de photographies d'une fille de 10 ans, dans des poses suggestives, dans la magazine Vogue. Choqués, des pédiatres et professionnels de l'enfance mettaient en question cette « civilisation de l'excitation »

Citation :

Une marque française de lingerie (ou plutôt de « loungerie », c'est un concept) Jours après Lunes, et sa collection pour les fillettes de 4 à 10 ans. La marque « franchit-elle la ligne jaune ?

Citation :

Les soutiens-gorge rembourrés. C'est là un autre sujet de controverse

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À quoi rêvent les jeunes filles d’aujourd’hui ? Sont-elles plus féminines que leurs aînées ? Leur sexualité a-t-elle changé ? Existe-t-il une vraie complicité entre filles et mères ? Certaines adolescentes sont-elles gagnées par la violence ?… À travers 25 questions décisives, le sociologue Michel Fize, propose une réflexion sur ces nouvelles adolescentes qui cherchent tant bien que mal à conjuguer libération et conformisme, indépendance et séduction, ultra-féminité et égalité des sexes.

Citation :

Aujourd'hui, les les fillettes quittent le monde de l'enfance vers 8/9 ans

Michel Fize, chez Armand Colin.