Je viens de découvrir un écrivain voyageur français : Gilles Lapouge.
Né en France, Gilles Lapouge émigre rapidement en Algérie, dans le port kabyle de Dellys puis à Oran. Il ne retourne dans son pays d'origine qu'en 1937 pour entrer au lycée d'Aix-en-Provence, puis à celui de Digne. En 1943, il passe une licence d'histoire géographie. En 1947, il retourne pour un an et demi en Algérie et travaille pour les quotidiens Oran Républicain et Alger Républicain. Trois ans plus tard, il s'exile au Brésil et devient rédacteur et grand reporter du O Estado de Sao Paulo. En 1953, il revient en France et collabore avec Le Monde, le Figaro littéraire et Combat. Mais en 1957, le journal brésilien lui demande de devenir son correspondant en Europe et de réitérer leur collaboration. Il accepte. Il effectue parallèlement de nombreux voyages surtout en Inde et en Finlande. A partir de 1970, il commence à publier des romans comme 'Utopies et civilisation', un essai sur les mythes. En 1987, sa 'Bataille de Wagram' remporte les prix des Deux Magots et neuf ans plus tard, c'est 'L' Incendie de Copenhague' qui s'illustre pour le prix Cazes. 'Le Bois des amoureux', sorti en 2006 est en lice pour le prix Goncourt et le prix Renaudot. L'année suivante sort un essai intitulé 'L' Encre du voyageur'. Gilles Lapouge est un globe-trotter polyglotte dont l'incroyable talent d'écriture est reconnu partout.
J'ai terminé "[i]L'encre du voyageur"[/i] une très belle oeuvre sur l'écriture et les voyages.
" De l'Inde, nous nous rappelons le sourire. Ce ne sont pas des hommes qui peuplent ce continent, ce sont des sourires, autour desquels flottent des visages et parfois, le visage défaille, on ne distingue plus, dans ces rues pullulantes, que des sourires, des sourires sans commencement ni fin, entourés d'un halo ou d'un spectre, comme une empreinte archéologique abandonnée par le visage qui fut. Les indiens ne rient pas. Ils sourient. Le plus désenchanté des mendiants, quand on ne lui donne pas l'aumône, remercie d'un sourire. Ce sourire est limpide, simple, cruel..."