Stefanu Cesari

Stefanu Cesari est un jeune et talentueux poète corse qui a déjà publié trois recueils : Mimoria di a notti en 2003 chez Albiana, Forme animale en 2008 chez A fior di carta, et le dernier, Genitori , aux Presses littéraires en 2010.

Le blog de Stefanu Cesari : http://gattivi-ochja.blogspot.com/


Genitori, Stefanu Cesari, Les Presses littéraires, mai 2010, 49 p.

Genitori est un très beau recueil de textes poétiques bilingues accompagnés de quelques photographies que Stefanu Cesari a dédié à ses parents et, semble-t-il,  plus particulièrement à son père.
Une vingtaine de textes déclinés en corse et en français dialoguent entre eux et avec cinq photographies de manière distincte et dans une présentation très élaborée. Une poésie mystérieuse et  révélatrice qui s'inscrit dans le champ sémantique du sec et de l'humide, de la mort et de la vie. Des textes qui muent une solitude en dialogue, retrouvant l'eau perdue de la  parole, et qui renouent le fil reliant chacun d'entre nous à des mondes disparus, à des êtres qui se sont tus. Des mots qui portent la vie comme un héritage.
Des textes poétiques d'une simplicité bouleversante, à l'image de la magnifique photo en couverture : un simple verre de pyrex qui soudain fait sens , comme  illuminé  par l'ombre environnante.
Un bel objet-livre à regarder, à lire et à relire...




(critique complète et 3 extraits :
http://l-or-des-livres-blog-de-critique-litteraire.over-blog.com/article-genitori-de-stefanu-cesari-73823141.html

Le moindre geste / U minimu gestu, Stefanu Cesari,
Colonna édition, 130 p., 24 €

Ce magnifique recueil poétique très dense et abouti articule sur un format 20x20 cinquante textes, dans leur version corse et française et vingt-cinq reproductions en couleur et en pleine page d'oeuvres picturales de Badia recourant à diverses techniques.
Une collaboration du poète et de l'artiste très fructueuse qui permet à Stefanu Cesari de confirmer son talent dans un ouvrage de grande ampleur qui  a reçu le Prix du livre corse 2013.

(oeuvre de Badia)

Indò vo eti pisatu a casa ci hè l'acqua sutt'à a parata.
a sera, a so canzona, à rampaconu.
vo ch'ùn durmiti, vi lachemu sempri à quiddu mumentu albinu,
sapendu ch'eti à stà quì, ad aspittàcci. senza lagnàvvi, mancu una volta.
 
hè vera. ci 'mpannumenu cù li nosci falta, par travirsà u bagnaghju, è ci liani com'è u
sangu.
spicchènduci, nienti ci veni.
daretu à no, una pìccula fiara, di matinata, tini accesu mentri chè no partimu
 
 
Là où vous avez bâti cette maison, l'eau sous la colline.
sa chanson rampe, le soir. vous ne dormez pas.
on vous laisse, toujours au même point de l'aube
sachant que vous resterez, là, à nous attendre, sans redire
 
c'est vrai. on s'habille d'une faute, elle nous lie comme le sang, à travers les herbes folles.
le moment venu, un doigt passe sur la bouche,
une petite flamme,
vous laissez la lumière allumée le temps que nous partions

à noter le beau blog, où publient des auteurs essentiellement corses: