Jean Marie Blas de Roblès.

Ses livres sont présentés sur cette page.

Là où les tigres sont chez eux (roman) a obtenu le Prix Médicis 2008, le Prix du Roman FNAC, le Prix Giono.

on en parle sur la page ci-dessus ; Il y a même une video.

moi, j'ai lu La Montagne de Minuit, chez Zulma,

ce récit embarque les acteurs et le lecteur au Tibet. A mon avis, les protagonistes n'y vont pas pour les mêmes raisons.

nous, on suit le récit, parce qu'une fois embarqués, on veut savoir où on va, et pourquoi

Jean Marie Blas de Roblès, la montagne de minuit, chez Zulma

Le récit est surprenant et à étages !

1/2

- Surprenant parce qu’ il fait des virages à 180° : on croit qu’il va dans un sens, et il fait demi-tour ! Ainsi des personnages semblent fiables et même intéressants, et au détour du chemin, on s’aperçoit qu’on leur a trop fait confiance. Bref, JMB de R nous apprend par le truchement de Rose, la maman du petit Paul, qu’il ne faut pas faire confiance à n’importe qui, serait-ce le voisin d’étage, gardien d’un établissement de jésuites, dont ceux-ci se débarrassent sans vergogne.

Dans cet épisode de renvoi du gardien, on appréciera la capacité de l’auteur à pasticher le langage jésuite, qui prétend être direct et franc avec beaucoup de rouerie.

- A étages puisque l’histoire semble être racontée par cette jeune maman, mais on s’aperçoit ensuite que la même histoire a été racontée par Paul, son fils devenu grand entre temps, et, troisième étage, qu’elle reprend son fils sur des points de sa narration.

Les retouches qu’elle apporte permettent de savoir le « fin fond de l’histoire », ie la personnalité de ce gardien d’établissement que Rose et Paul ont emmené au Tibet.

D’ailleurs, pourquoi aller au Tibet ? Faut le lire pour le savoir.

Spoiler:

Jean Marie Blas de Roblès, la montagne de minuit, chez Zulma.

2/2

En même temps ce récit démystifie le goût de certains lecteurs pour l’occultisme et les sociétés secrètes, les auteurs à la Dan Brown qui racontent n’importe quoi avec un tel culot qu’on serait, un court instant, tentés de les croire.

Un épilogue mentionne quelques mythes à la vie dure. Y a pas plus crédule qu’un lecteur, on devrait nous aussi prendre un crayon et noter en marge les fariboles qu’on nous sert trop souvent !! Dans tous les domaines.

Ceci dit, Blas de Roblès enfonce le clou dans l’épilogue, ce n’était pas nécessaire de le faire aussi explicitement et concrètement la leçon. Je cesse l’écoute.

aujourd'hui j'ai acheté : "Là où les tigres sont chez eux", je me régale d'avance de lire cet énorme pavé de 884 pages...

voilà, j'ai enfin pu commencer la lecture de "Là où les tigres sont chez eux"..Je suis un lecteur lent, il me faut réunir plusieurs conditions pour commencer un ouvrage, c'est comme un rituel, l'envie vous vous en doutez bien doit être présente, mais plus que cela il faut que je pénètre dans l'univers qui m'est proposé. Je ne conçois pas de lire en engloutissant des pages à toute vitesse, non, il faut que je les digère, que je m'en pénètre et une fois dans l'action, dans l'histoire, je puis avancer. Donc j'ai abordé la lecture, avec un à priori positif, non pas que le roman ait obtenu un prix, mais que l'action se passe ou se passe pour partie au Brésil, un pays que j'aimerai visiter, un pays ayant des liens avec le monde caraïbe que j'adore.
Et la passerelle s'est mise en place, oh ne nous affolons pas je n'ai lu que le Prologue pour l'instant : 18 pages, mais 18 pages d'images que j'imagine, avec des mots tels que :"métissée de noir et d'indien", mangue, papaye, feuilleton TV, mata" et je me retrouve chez moi dans la banlieue de La Havane sur la "plaqua" (la terrasse sur le toit) à admirer la végétation en sirotant un mojito. C'est aussi l'image de la situation sociale de la plus grande partie du peuple que nous renvoit le personnage de "Soledade" obligée de quitter son village pour nourrir sa famille, comme ces "palestinas" de l'oriente cubain qui viennent dans la grande ville pour gagner de l'argent et redescendre ensuite avec des sacs de vetements pour gagner des dineros dans le sud où tout manque....
Donc vous l'aurez compris je prend mes aises à cette lecture, et ce qui ne gâte rien j'aime la forme d'écriture...

As tu lu "Là où les tigres sont chez eux" Rotko, vraiment je te le conseille, pour moi c'est un vrai régal. Je fais connaissance avec les divers personnages Eléazard, son ex épouse, sa fille, "l'aleijadinho" et l'oncle Zé ils commencent à prendre vie pour moi et je suis transporté au Brésil par un auteur qui sait s'effacer derrière ses personnages (ce que je ne sais pas encore faire, loin de là).

J’interrompt ma lecture pour vous la faire partager un instant :
« …Le soir tombait sur Alcantara, une sorte de grisaille inquiétante, plus épaisse et plus noire que le ciel couvert qui avait assombri l’après-midi. La pluie menaçait pour cette nuit. Eléazard pressa le pas, attentif à éviter les excréments de zébu qui piégeaient par endroits les ruelles mal pavées. Il prit à gauche, derrière l’église Sao Matias, et se trouva bientôt dans la rua da Amargura, la rue de l’Amertume, ainsi nommée parce que le vicomte Antonio de Albuquerque, l’ancien propriétaire du palais qu’il longeait maintenant, avait coutume de faire étendre ses esclaves dans la boue afin que son épouse et ses filles puissent traverser à pied sec en se rendant à l’office du dimanche. Du linge mité pendait aux larges fenêtres qu’une herbe malfaisante s’ingéniait à disjoindre pierre à pierre ; il ne restait plus que des fragments épars et fissurés de ces gracieux azulejos à décor bleu et blanc qui avaient embelli autrefois l’une des plus belles demeures de la ville. Que la lèpre du temps achève son travail, songea Eléazard, qu’elle écaille jusqu’au bout ce témoignage obscène de la barbarie des hommes. »

---Je trouve beaucoup de poésie dans ces phrases, un soucis du détail, une force convaincante....

je continue la lecture du Blas de Robles, j'ai profité du temps libre à l'hopital pour avancer, je suis de plus en plus enthousiaste à suivre cette écriture et les personnages tres divers du roman. On y découvre plusieurs histoires qui se chevauchent au gré de la lecture je vais les énumérer au stade de ma lecture : Celle du correspondant de Presse Eleazard Von Wogau vivant au Brésil qui étudie la vie d'un savant jésuite vivant à l'époque de la réforme protestante au hasard des guerres de religion. Celle de l'ex-épouse de Eléazard, Elaine, une scientifique que nous suivons dans une expedition, celle de la fille de Eléazard, Moéma une jeune fille qui brûle la chandelle par les deux bouts, celle de Nelson et de son ami le camionneur l'oncle Zé, celle du savant jésuite Athanase Kircher que nous suivons dans les pérégrinations de son époque...Ce sont comme des pistes diverses, des chemins parallèles dont on ne sait s'ils finiront par se croiser...Lecture agréable et prenante....

bien content que ce livre te plaise, je le note pour une prochaine lecture. Heureux aussi d'avoir de tes nouvelles et que Blas de roblès te fasse passer le temps agréablement, vu le décor

tiens bon la corde, Bill !

Merci mon ami, ce livre est une bonne et vraie rencontre...

un personnage effacé et discret en ce debut de livre est Soledade, la petite servante brésilienne d'Eléazard que j'ai évoquée un peu plus haut. C'est l'image de la petite latina que l'on retrouve comme je l'ai dit également à Cuba, le pont avec Cuba une nouvelle fois est établi par le choix du surnom que donne Soledade au perroquet d'Elezeard, elle l'appelle Xango, Xango est un dieu de la religion condomblé au Bresil, à Cuba c'est un oricha de la religion santeria, c'est le dieu du tonnerre et de la foudre dans les deux religions qui ont énormément de similitudes....

je pensais qu'Athanase Kircher, savant jésuite du XVII° siècle était un personnage inventé par l'auteur, c'est faux il a réellement existé et Blas de Roblès nous romance sa vie. Pour se faire une idée de Kircher voir ici

Je suis le seul à causer là...Mais tant pis je vous livre ce que je pense (ce qui ne devrait pas empecher la ou les personnes ayant lu ce tres beau bouquin de s'exprimer...)...
Alors puisque l'on y est livrons nous : tout d'abord beaucoup de personnes sur ce forum lisent énormément, cent fois plus que moi qui ai tendance à me centraliser sur des bouquins d'histoire universitaires ou sur la prehistoire, j'ai lu des romans classiques mais cela fait tres longtemps que je n'en lisais pas, et là c'est ma veine car le roman de Blas de Roblès est intermediaire entre les ouvrages dont je suis accoutumé et le pur roman. Ainsi le personnage de Kircher : un savant écclectique, un touche à tout s'apparentant à l'idée d'un "humaniste" du XVII° siècle, passant d'un sujet aussi farfelu que de dénombrer les cheveux sur la tête d'un être humain, enchaînant sur le décryptage des hieroglyphes, celle du microscope ou la conception d'une lanterne magique ancêtre du cinema...C'est un touche à tout se prenant tres au serieux et provoquant l'admiration de ses contemporains même lorsqu'il se plante comme pour la lecture des hieroglyphes...Alors ma question aux habitués, aux férus de la lecture pourrait être humblement la suivante : -Qu'est ce qui fait que l'on est plus attiré par un roman que par un autre...?
Je vais donner la mienne de reponse en me servant de mon experience sur ce livre :- Je pense qu'il est necessaire d'avoir une certaine complicité avec le ou les personnages, de s'y retrouver, j'ai trouvé beaucoup de points communs avec Eleazard, dans les mésaventures de sa vie sentimentale, dans son regard sur les femmes, dans son vécu par rapport à sa progéniture difficile (une gamine bien compliquée comme j'y ai eu droit...)..Voilà c'est un petit bout du voile mais il y en a d'autre comme le goût de l'exotisme, du metissage, des pays chauds, des natures exhubérantes, etc....etc....
A vous Cognac Jay....

On te lit avec interêt, mais on doit programmer ses lectures, sinon on est vite débordé.

Je lirai ce récit dont tu donnes une très bonne idée ; pour l'instant, je suis "surbookiné", avec en plus des problèmes techniques à résoudre.

Sois tranquille, tu ne prêches pas dans le désert, et ton livre, par exemple, est sur le portail.

Tu sais bien que je manie l'aiguillon et non le goupillon du titillement afin de faire réagir (si faire se peut..) dans un but sain et humanitaire...

je n'avais pas vu la vidéo sur le site de l'auteur, je viens de la decouvrir, elle rend le livre obligatoire à lire...!

Au fait c'est Kircher qui nous a transmis le manuscrit de Voynich....Indéchiffré à ce jour....

Dialogue entre Roetgen (prof français au Brésil) et Joao (pêcheur brésilien analphabète) :
---Roetgen : "Nous avons des trains à grande vitesse, des Airbus et des fusées, Joao, des ordinateurs qui calculent plus rapidement que nos cerveaux et contiennent des encyclopédies complètes. Nous avons un grandiose passé littéraire et artistique, les plus grands parfumeurs, des stylistes géniaux qui fabriquent de magnifiques déshabillés dont trois de tes vies ne suffiraient pas à payer l'ourlet. Nous avons des centrales nucléaires dont les déchets resteront mortels pendant dix mille ans, peut être plus, on ne sait pas vraiment....
Tu imagines ça, Joao, dix mille ans! Comme si les premiers Homo sapiens nous avaient légué des poubelles assez infectes pour tout empoisonner autour d'elles jusqu'à nos jours! Nous avons aussi des bombes formidables, de petites merveilles capables d'éradiquer pour toujours tes manguiers, tes caïmans, tes jaguars et tes perroquets de la surface du Brésil. Capables d'en finir avec ta race, Joao, avec celle de tous les hommes! Mais, grâce à Dieu, nous avons une trés haute opinion de nous-mêmes."