Bonjour,
Je souhaite vous faire découvrir une auteure afro-américaine : Zora Neale Hurston. Elle est née le 7 janvier 1891 et est décédée le 28 janvier 1960. Elle est l'une des têtes de fil de la renaissance littéraire qui prit naissance à Harlem. Ce mouvement coïncide avec l'âge d'or du jazz.
Elle a suivi des études d'anthropologie. Une bourse lui permet d'aller en Floride afin de récolter des informations sur le folklore des Noirs du Sud. En 1928, elle part à la Nouvelle Orléans où elle se soumet à une cérémonie d'initiation vaudou afin de pouvoir pénétrer cette culture occulte ancrée dans la tradition africaine.
La vie et l'oeuvre de Zora Neale Hurston s'articule autour de cette richesse de la culture noire. En 1936, elle se rend à la Jamaïque, puis en Haïti, pour récolter d'autres informations sur le vaudou. C'est là qu'elle rédigera "Une femme noire".
Ce roman est le premier roman explicitement féministe de la littérature afro-américaine. Il retrace l'errance d'une jeune Noire qui veut échapper à une vie toute tracée. Les dialogues sont magiques : "Cette femme, jla hais comme du poison. Empêche-la dvenir à la maison. L'air d'une Blanche ! Avec une peau couleur carotte et des cheveux aussi près dson crâne que 99 de 100 ! Puisqu'elle déteste si-tellement les Noirs, l'a pas besoin dnot' pognon dans sa vieille gargote..."
L'écriture du texte est fluide et colorée : "Une fois qu'elle avait choisi ses idoles et leur avait bâti des autels,il était inévitable qu'elle vienne les y adorer. Il était inévitable qu'elle accepte les inconsistances et la cruauté de sa divinité comme tous les bons croyants le font de la leur. Tous les dieux qu'on vénère sont cruels. Tous les dieux prodiguent une souffrance sans raison. Sinon on ne les adorerait pas. A travers la souffrance aveugle, l'homme connaît la peur et la peur et la plus divine des émotions. C'est la pierre de l'autel et le début de la sagesse. Les demi-dieux se vénèrent dans le vin et les fleurs. Les vrais dieux exigent du sang."