Jean Anglade

Etonnant et déroutant, rien ici sur cet auteur populaire !?

je connais la pomme oubliée qui a fait le régal d'une personne âgée à qui je l'avais offert.

Elle ne cessait pas d'en dire la sagesse. A tel point que je me suis dit sottement que le livre convenait à des personnes d'âge respectable, et que je devais lire autre chose.

Mais tu vas rectifier mes erreurs d'appréciation, hein, Hexagone

Suite à ton post je suis allée voir sur wikipédia et je suis étonnée par sa production mais je ne la connais pas et compte sur toi pour combler cette lacune Hexagone

Je suis très attiré par un genre de littérature dont le succès ne se dément pas, il s'agit de la Littérature du terroir.
J'apprécie énormément des auteurs comme Henri Vincenot, Bernard Clavel et Pierre Magnan dans le genre Polar-Terroir du sud-est.
Il se trouve que je n'avais jamais rien lu de Jean Anglade. Je sais qu'il est un pilier de l'édition du genre et que chacun de ses ouvrages est un succès.
Me voilà donc, au sortir de la bibliothèque municipale, muni du Roi des Fougères.
C'est un etit livre d'une centaine de pages, cela ne prête pas à conséquence.
A peine commencée la lecture est terminée, et alors...
Alors, Jean Anglade à les clefs du succés et du talent.
C'est d'un style très clair, très fluide, facile à lire sans être trop facile ni niais.
Il aborde dans cet ouvrage l'histoire d'un petit martiniquais de 10ans vivant dans un quartier populaire de Clermont-Ferrand.
Son père est wattman à la compagnie de la ville. Le petit Zébédée est très fier de son père qui est le seul martiniquais, donc noir de la cité.
Il constitue une curiosité, nous sommes dans les années 40.
Zébédée n'hésite pas à monter à bord et à co-piloter le tramway avec son père.
Pamphile, le père, a un défaut. Il aime biberonner des lampées de rhum pendant le service.
C'est sans compter sur la surveillance d'un inspecteur de la compagnie qui prend Pamphile en flagrant délit et le sermone vertement.
Cette scène d'humiliation ayant lieu sous les yeux de Zébédée, ce dernier prend la poudre d'escampette, révolté par le comportement soumis de ce père qu'il idôlatrait.
Zébédée envoyant tout paître, part se réfugier sur un des nombreux volcans d'Auvergne.
Au cours de cette ascension, il fera la rencontre d'un ermite troglodyte et mysanthrope.
Il va découvrir la vie bucolique de ceux qui se sont retirés de la modernité, ceci avec ces avantages et ces inconvénients.
Force doit rester à la loi et les gendarmes retrouverons bientôt le petit Zébédée qui regagnera son foyer, tandis que le roi des fougères sera emmener manu militari, menottes aux poignets, comme un vilain coup du sort à cet esprit épris de liberté.
C'est bref, c'est un joli conte sur la liberté, l'indépendance, la nature.
Cela aurait mérité un traitement et un dévellopement plus appuyé, il y a matière à construire un joli livre.
Anglade outre la nature et la liberté y évoque briévement le racisme, mais de manière trop frivole.
Je lirai sans doute d'autres livres de Jean Anglade, ne serait ce que pour me forger une opinion plus précise.
Quoi qu'il en soit, Le roi des fougères, est d'une agréable fraîcheur.
J'y ai appris un proverbe auvergnat que je ferai mien avec plaisir, je vous le livre :
"Quand faut baiser le cul du chien, tant vaut mieux aujourd'hui que demain"

A mon avis l'absence de Jean Anglade sur GDS* tient au fait qu'il est certainement catalogué " Littérature du terroir" donc pour les vieux. Un peu comme Vincenot qui n'est pas très lu de nos jours. Il y a pourtant de jolies choses dans ses romans. Peut être cela sonne t-il un peu trop Jt de 13 heures sur TF1 ?
Une époque révolue, l'apologie d'une civilisation lente.

Je ne crois pas que tu puisses donner àl'absence d'un auteur sur GDS* des raisons objectives et déterminantes.

Sur cet auteur, je t'ai donné mes impressions, ce qui explique pourquoi j'ai choisi d'autres lectures.

Quant à la civilisation lente, elle est représentée sur GDS* par Pierre Sansot, Vincenot y est grâce à toi, et je le connaissais par les chemins de fer , Pierre Magnan aussi, côté polar et chômage, Bernard Clavel est l'objet d'un véritable culte.

En revanche, autre fil, il a été question de Lartéguy à propos de Marco Polo, c'était un beau billet d'Aristarque, avant GDS*, mais ses récits "guerriers, bravoure et terre brûlée", ne font pas partie de mes thèmes favoris...

Elles ne sont pas objectives, mais je me posais la question de savoir pourquoi un auteur qui vend des centaines de milliers de livres ne se trouve pas sur un forum tel que GDS.
Cela m'a paru étrange, un peu moins pour Lartéguy qui a eu son heure de gloire il y a longtemps.

GDS* ne se veut pas le reflet du marché commercial du livre, mais le champ des lectures des grains.

Beaucoup de très grands auteurs en sont absents ; jusqu'à ces jours-ci, Malraux n'avait pas de fil, par exemple. Or j'ai lu 4 à 5 de ses romans. Stendhal n'a pas la place qu'il meriterait etc.

Grâce à Amadak et Tchipette on va faire des découvertes d'auteurs sud americains

J'ai lu plusieurs livres de Jean Anglade, pour cause de proximité territoriale, puisque nous sommes natifs de la même région: ça ne m'a pas laissé, un souvenir impérissable, pas de mauvais souvenirs non plus, juste de la littérature de détente.

Albert a écrit:

J'ai lu plusieurs livres de Jean Anglade, pour cause de proximité territoriale, puisque nous sommes natifs de la même région: ça ne m'a pas laissé, un souvenir impérissable, pas de mauvais souvenirs non plus, juste de la littérature de détente.

Je pense que c'est ce qu'on lui reproche .

hé bé ! moi ce n'est pas ce que je lui reproche le plus ! j'avais lu un ou deux romans de lui :une pomme oubliée et un autre dont le titre m'échappe. J'avais apprécié les découvertes qu'ils m'apportait, son terroir, sa façon de décrire la nature, et puis... je viens de lire l'écureuil des vignes.... le titre est joli... comme un écureuil ! mais comment peut on écrire un bouquin aussi dépourvu d'âme ?

L'Écureuil des vignes est un roman de Jean Anglade publié en 2004.
Résumé[modifier]

Vers 1830, Sylvain, 9 ans, est écureuil pour son père vigneron et tailleur de pierres à Volvic, c'est-à-dire qu'en faisant rouler la cage où il est, il actionne une grue. Mais l'asthme l'empêche de continuer. Il devient officier de santé en 18 mois et va travailler dans les Combrailles. En 72, il épouse Hermine. En 79, elle veut divorcer mais il s'y oppose. En 80, elle tente de le noyer. Il se réfugie dans une abbaye trappiste cévenole.

bon ! voilà le résumé de Wiki. Je pourrais m'arrêter là. Apparemment, le mec de Wiki n'a pas été fusillé non plus par le livre !

Il va travailler dans les Combrailles. Très belles descriptions des paysages. Il est passionné par son métier d'officier de santé, il le fait avec ... non ! pas avec amour, justement ! c'est bien ce que je lui reproche ! il fait tout par devoir ! sa mère, très catholique, lui a enseigné des préceptes dont ils ne peut se défaire. Etudiant pour être officier de santé, il rencontre une jeune bonne- soeur qui s'offre à lui. Il est paralysé par la cellule où elle l'entraine, par le Christ sur le mur, il s'enfuit. Pas triste, le mec !
Il se déniaise avec une prostituée. Quand il débute dans les Combrailles, il se loge chez une jeune veuve. Même motif, même punition ! il la repousse par devoir !!!
Il reste ainsi célibataire jusqu'à 56 ans. Il se fait une clientèle difficilement, à cause des rebouteux et autres accoucheuses qui lui font de l'ombre. Il y a quelques anecdotes intéressantes : il accouche une chèvre, il est apprécié par ses patients, il ne se fait pas payer, il ressent, (quand même) un certain bonheur à aider les pauvres, les vieux, les très malades. Mais ce type n'a pratiquement pas de relations, d'amis ... il est froid ! un handicapé du sentiment !
Il rencontre, à 56 ans, une jeune femme de 36 ans. Elle est belle, "dévergondée" un peu...pour l'époque, a vécu à Paris, une vie très libre, est artiste peintre. Il en tombe amoureux, l'épouse. S'effraie souvent des ses... appétits au lit ! ça ne lui semble pas très... sain.
Elle finit par tomber amoureuse d'un facteur de vielle, le trompe. Nous n'avons même pas droit à une séquence de [/b]l'amant de lady Chatterley[b] tellement cet auteur semble coincé !
Elle veut divorcer. Lui non ! dame ! sa sacro-sainte religion l'y oppose. Elle finit par tenter de le noyer dans la baignoire après lui avoir fait boire du champagne pour fêter je ne sais quoi...
il résiste, la laisse sur le carreau et appelle les gendarmes en l'accusant de tentative d'assasina. Bizarrement, elle ne réfute pas l'accusation. Est jugée puis guillotinée.
Il vend sa maison, tous ses biens et entre chez les trappistes, se défait du peu d'âme qu'il avait et meure.
J'arrive quand même à me demander si Jean Anglade ne l'a pas fait exprès, de décrire un homme qui a traversé la vie sans rien laisser de lui, pas même un enfant. Qui n'a même pas su aimer la femme qu'il avait choisie, pas fait ce qu'il fallait pour être heureux. Si ! il a aimé vraiment une petite chatte qu'il avait recueillie. Et puis ...Juste ce métier qu'il faisait bien, par devoir, pas par amour ! un véritable handicapé du coeur.
j'aime pas ce livre !

Je fais remonter le sujet puisqu'il se trouve qu'en ce moment je travaille au Musée de la Coutellerie à Thiers et que tout le monde me parle du livre "Les Ventre Jaunes" en références aux émouleurs et je voulais savoir si quelqu'un avait lu ce livre et pouvait me dire si il était bien !

En Auvergne, entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, le monde à la fois dur et attachant des couteliers de Thiers. Les "Ventres jaunes" sont la fierté de l'artisanat auvergnat. Ces hommes au savoir-faire unique ont donné à la coutellerie de Thiers sa noblesse et sa renommée internationale.
Maurice Pitelet, dit " Tchoucossa ", appartient à cette communauté d'artisans joyeuse et de tendance libertaire.
Marié à Hortense, père comblé de trois garçons, il souhaite transmettre le flambeau à l'un de ses fils. De 1883 à 1911 s'égrènent les années laborieuses de la famille Pitelet avec ses coups d'éclat, ses drames, ses destinées imprévisibles, au gré de la plume malicieuse de Jean Anglade.

Les Ventres jaunes ressuscite les gestes et la grandeur de ces ouvriers qui, " mariés à leur planche, beaucoup plus qu'à leur femme ", ont légué à l'Auvergne l'un de ses plus beaux emblèmes : le laguiole.

je ne l'ai pas lu, il a reçu des avis très favorables. Le livre a donc été réedité aux presses de la Cité en 2006. Ce serait bien que tu nous en parles, le sujet est intéressant, et le livre, estimé.