Odilon Redon

Je constate l'absence de ce grand artiste dans l'index, c'est un scandale que je m'empresse de corriger.
Le Grand Palais proposera bientôt une ample expo sur Odilon Redon, maître du noir fusain symboliste, puis génial créateur de rutilances colorées inégalables.
Je déteste les peintures de bouquets de fleurs, SAUF ceux de Redon, qui me scotchent au sol (on peut aussi admirer ceux de Manet, d'accord ).
Et alors, les panneaux de l'abbaye de Fontfroide !

oui, Redon doit y être mais à l'occasion d'exposition. tu as bien fait d'ouvrir le fil.

Hors sujet : oui, Nestor a débloqué ta signature.

mars – juin 2011.

Odilon Redon. Prince du rêve. Grand Palais, 3, avenue du Général-Eisenhower, Paris-8e


il s'en tient à la conception de l'art d'après Baudelaire et Delacroix : l'imagination, les mythes, les symboles, les chimères. Donc, l'album de 1879 se nomme Dans le rêve, le deuxième, en 1882, A Edgar Poe, l'écrivain que Baudelaire a traduit.
Suivent d'autres ensembles, Les Origines, La Nuit, puis, entre 1888 et 1896, trois séries à partir de La Tentation de saint Antoine, de Flaubert, entre lesquelles s'intercale en 1890 l'album Les Fleurs du mal - encore Baudelaire. On y voit apparaître des figures impossibles, hybrides de fleurs et d'yeux, d'invertébrés et d'humains, de chevaux et de serpents

dit le Monde.

Merci pour l'info, rotko. Je sens que je vais passer par le Grand Palais en avril

Eh mais en tant que décadente, ça m'intéresse

Si ça t'intéresse et que tu y vas, dis-le-moi, on pourrait contempler Redon ensemble

Bon, c'est la tête pleine d'étoiles que je vous écris car j'en reviens.

Que dire sur cet esthète qui manie aussi bien le monochrome noir que la polychromie, le fusain que l'aquarelle, la lumière que les ténèbres ?

On reste très ému quand on a lu les Flaubert (et ses étourdissantes tentations de Saint Antoine) et autres Edgar Poe, par les hommages imagés que Redon leur rend.

Apprécié de Mallarmé, Huysmans et tant d'autres, il est unique par une capacité à suggérer sans imposer, grâce à un style suave, apparemment discret mais terriblement pregnant.

Je retiens ses nombreux profils humains qui évoquent Pisanello (oui, on ne peut lui nier un terreau classique), ses portraits d'enfants (acmé de son art !), son travail de la couleur qui est au moins aussi lumineux que celui des impressionnistes (quels sont ces idiots qui les opposent ?), l'extrême sensibilité dans le rapport à la nature (l'arbre est omniprésent dans ses compositions) et au motif floral (qui semble être vital pour le peintre), la dimension onirique, certes, mais poussée au paroxysme d'un mysticisme christique (nombreux christs)...

Un homme profond.

Habité par un monde merveilleux où l'on côtoie les chimères et les anges. Un monde non exonéré de tourments, de questionnements.

Comme avec cette série sur les origines de la vie.

Monde primordial non habillé de chair, constitué de sphères porteuses d'yeux scrutateurs...

Intériorité.

Avec ses portraits aux yeux clos. Imperméables aux phénomènes.

Il y a de la virginité dans les univers de Redon, du commencement et de la lutte, de la genèse, de l'anté-diluvien et de l'aspiration au beau, au sublime, à l'éther...

A noter : une terrifante représentation de l'idée du diable. Je me suis enfuie...

La matière opprime, rabaisse et nous épaissait, mais les artistes comme REDON sont là pour nous rappeler que d'autres continents attendent notre exploration : le songe, le sommeil, les créatures idéales, et la part de nous-même qui refuse la médiocrité du visible.


ODILON REDON...


MERCI...