Andréa Maria Schenkel ( allemagne )

Andréa Maria Schenkel est née en 1962 à Rogensburg.

Je viens de lire son premier livre La ferme du crime paru chez acte sud / actes noirs. Ce roman a été nommé meilleur livre criminel du printemps 2006 par les libraires allemands. Il a semble-t-il été adapté au théâtre en 2008.
A partir d'un fait divers survenu en 1920 à Tannôd, l'assassinat d'une famille entière, l'auteur a transposé les crimes dans les années après-guerre en 1950.

La narratrice ayant passé ses premières vacances après-guerre à Tannôd , elle décide d'y retourner lorsqu'elle lit dans le journal que Tannôd a été le théâtre d'une terrible tragédie.
A la façon d'un reporter, elle va tour à tour rencontrer les voisins, le curé, l'instituteur, l'amie etc ...
Le hameau est très pieux. Le monde paysan est parfois cruel, plein de rancoeur, de secrets, de on-dit...
Un père, une mère, leur fille et ses deux enfants ainsi que la fille de ferme, tout juste arrivée, vont être odieusement assassinés.

Andréa Maria Schenkel parvient à faire entrer le lecteur dans la psychologie ( parfois honteuse, triste, dure) des personnages.Elle sait utiliser les ambiances pour que ce livre laisse un sentiment de malaise. La tragédie, grâce à l'introduction des différents regards des " témoins " de la vie de la famille assassinée, fascine, interroge sur la solitude, la perversité, le silence, et la responsabilité de chacun au bout du compte.

Andréa Maria Schenkel a écrit deux autres livres parus également chez Acte sud / acte noir : Un tueur à Munich et Le bunker.

le tueur et la ferme sont dans ma mediathèque.

je me réjouis que vous redonniez vie au forum polar avec de nouveaux auteurs

Oui à la mienne aussi. Je vais emprunter Le tueur de Munich un peu plus tard. C'est chouette, si tu les lis et d'autres grains aussi nous pourrons échanger nos points de vue,

Pour ma part j'ai lu son Bunker et j'ai été un poil déçue. J'ai trouvé sa construction assez maladroite, ça m'a empêché d'accrocher à cette histoire de séquestration. L'avantage c'est que le roman est très très court.

Ah flûte alors ! Bon ce n'est pas grave, j'emprunterai Le tueur de Munich.

La Ferme du crime est aussi un roman très court.

la ferme du crime est effectivement un bon polar, qui intrigue, notamment par des effets de déploration : on lit des prières, on en devine l'auteur dans le livre, c'est aussi une lamentation collective bien compréhensible.

Au départ, ie jusqu'à la moitié du livre, le crime est "en creux" : on devine qu'il s'est passé (ou va se passer) un fait horrible, mais sans indication précise ; les différents protagonistes parlent de la dernière fois où ils ont vu les habitants de la ferme etc.

Cela fait penser à de sang froid de truman Capote par les récits successifs des habitants.

En même temps, on en apprend beaucoup sur la période, la vie du village, les relations des habitants.

C'est donc une manière de raconter originale. Elle ménage naturellement le suspens puisqu'on découvre progressivement ce qui s'est passé, sans complaisance dans l'horreur.

Tannöd, c'est la même histoire que ce film ?
Tannöd

ou encore Tannöd

On le dirait bien Bridget Jones. Je savais que cette histoire avait été mise en scène pour le théâtre mais je découvre ces films. Tu en as vu un ?

Non, je ne l'ai pas vu (c'est un film, mais 2 liens qui en parlent)

Cependant, si je connaissais l'existence du film, je ne savais pas qu'il dérivait d'un roman.

Comme quoi...

Attention Bridget ce livre est adapté d'un fait divers survenu en 1920 donc il se peut que les films en soient inspirés aussi.
J'avoue que je suis curieuse et que j'aimerai bien voir un de ces films.

caroline a écrit:

Pour ma part j'ai lu son Bunker et j'ai été un poil déçue. J'ai trouvé sa construction assez maladroite, ça m'a empêché d'accrocher à cette histoire de séquestration. L'avantage c'est que le roman est très très court.

oui, une narration tripartite entre la ravisseur et la ravissante sequestrée, puis en alternance avec ces deux points de vue, l'intervention d'un texte en italique dont la source n'est pas identifiée au départ.

Tout est vu en temps direct, ie les moindres détails du présent sont rapportés, sans qu'il y ait toujours une raison légitime à leur accumulation.

Récits fiables ? on en doute, car l'un des narrateurs s'interroge sur sa possible folie, et les "sorties de route" sont fréquentes.

Intervention du passé dans le présent, hallucinations ou suites invraisemblables, rien n'est rectiligne chez ces narrateurs tordus qui se donnent ou reçoivent des coups > J'entends le gong et mets fin à la reprise