Thierry Maricourt

Thierry Maricourt romancier, essayiste, animateur d'atelier d'écriture est un auteur qui est proche des anarchistes. C'est d'ailleurs lors d'un salon de littérature Off que je l'ai rencontré plusieurs fois. Il écrit sur des sujets de société, toujours à l'écoute du prolétariat.

Le coeur au ventre, édition Agone, 112 p

Dans ce roman Thierry Maricourt décrit le parcours d'une jeune femme alcoolique qui se noie dans notre société qui l'emprisonne et veut la formater. C'est un livre bouleversant de justesse, un regard perçant sur notre société.IL faut aussi souligner qu'il est rare que l'on parle de l'alcoolisme au féminin.

Un personnage inquiétant qui tout au long du roman m'a étonnée : est-il fou ? est-il cruel ? est-il seulement sot ? L'histoire se déroule dans le monde rural où il se promène sans qu'il ne semble intégrer le monde " réel ".

Citation :

" Sous la pluie et le vent, j'étais heureux. Mes cheveux se couchaient sur ma tête, les mèches étaient des barrettes de chocolat. La flotte ruisselait dans mon cou, je frissonnais. Je me mêlais aux éléments, ils me transportaient. Un but : me dissoudre sous la pluie. Marcher, dans ces conditions, devenait un moment de bonheur pur. Des oiseaux m'escortaient quelques minutes, avant de s'enfuir quand je haussais les mains vers eux. Mais tôt ou tard je rebroussais chemin. La musique s'estompait et je me perdais. "

Citation :

«On ne sort jamais de prison », écrit Thierry Maricourt. Auteur d'essais et de romans, emprisonné lui-même à deux reprises, il évoque dans ce récit le parcours d'un détenu amoureux d'une femme et sa rupture avec elle. Rupture dont le séjour carcéral amplifie la douleur

Un roman encore une fois poignant qui plonge dans les profondeurs humaines dans la solitude de la cellule. J'ai cru voir en Adèle, un fantôme, une ombre.

J'ai de la chance, il m'a dédicacé tous les livres que je lui ai achetés.

Effectivement, il a écrit sur henri Poulaille, un recenseur de la littérature prolétarienne ; chez Manya : Henry Poulaille : 1896-1980;

tu pourras aussi lire un autre titre pour enfants : Tout au bout de mon jardin -- Thierry Maricourt ; illustrations de Anaïs Ruch 2010 Chant d'orties




En cherchant un peu je m'aperçois que plusieurs titres m'interessent. Merci Natalia pour cette découverte (en tout cas pour moi). On va le cultiver, ce jardin maricourt

Merci Rotko.Je suis contente de t'avoir donné l'envie de le lire. Personnellement çà fait un moment que je lorgne son livre Les nouvelles passerelles de l'extréme droite.

Pour la littérature jeunesse, j'ai peut-être fait une sottise en ouvrant un sujet dans cette section?

J'ai rajouté Maricourt sur ma liste, je viens de m'apercevoir que ma bib possède "Ceux qui ne mentent jamais" (Gingko, 2010).
En regardant sur le catalogue, j'ai également vu qu'il avait publié en 1994 un "Dictionnaire des auteurs prolétariens de langue française, de la Révolution à nos jours", chez Encrages.

Natalia a écrit:

Pour la littérature jeunesse, j'ai peut-être fait une sottise en ouvrant un sujet dans cette section?

ah, mais pas du tout ! et chacun fait comme il veut.
Nestor regroupe parfois des fils en doublons, c'est tout

Super Iza ! je n'ai pas lu les titres que tu cites. Il écrit aussi de la poésie.

Un extrait de Ateliers d'écriture: un outil une arme ( éditions licorne 2003 )


La lecture, comme un maigre espoir, à l'instar des « autodidactes » d'hier, d'aujourd'hui ou vraisemblablement de demain, qui se saisissent de cette activité aisée d'accés et gratuite pour tenter de modifier le sombre avenir qui se profile devant eux. Lors d'un débat, on nous a un jour demandé le rôle des bibliothèques dans cette découverte de la lecture. Nous avons répondu que nous n'y avions quasiment jamais mis les pieds avant... d'écrire des livres qui exigeaient des documents que nous ne possédions pas et que personne, à notre connaissance, n'avait à son domicile.

Pourquoi ? Parce que, comme pour les participants en situation d'exclusion de nos ateliers d'écriture, ces lieux nous paraissaient emblématiques d'une culture que,d'instinct, nous nous refusions faire nôtre.

Parce qu'ils étaient pour nous,à tort mais nous l'apprendrions plus tard,des temples du Savoir, dans lesquels nous pensions ne pas avoir notre place. Idem pour les théâtres ou les musées...

Leur fréquentation ne figure pas dans les habitudes des habitants des grandes cités. (Il est certain que la fréquentation de ces lieux ne peut qu'encourager la lecture, d'autant plus lorsqu'elle débute à un jeune âge. Soulignons ici, aprés les débats récents autour de cette question, combien nous sommes attachés à la gratuité, pour tous, de ces lieux. Le problême des droits d'auteur ne saurait être résolu par le prêt payant dans les bibliothèques publiques.( Le fait que nombre d'entre elles réclament déjà une adhésion payante nous semble aberrant.)

Non, ce ne fut pas dans les bibliothèques mais grâce à ces magazines, « people » avant la lettre, qu'achetait notre mêre, que nous nous mîmes à dévorer tout ce qui était imprimé : Nous deux, Confidences,Ici Paris, etc. La lecture - et les yeux qui s'ouvrent sur le monde et Ies questions qui affluent, sans ordre aucun, qui chamboulent tout.

Le monde observé La Courneuve constitue-t-il la seule réalité ? Se cantonne-t-il aux murs de la cité ? La vie est-elle forcément triste ? Pourquoi chacun,ici, tire-t-il le diable par la queue, alors qu'ailleurs comme la télévision le révèle chaque jour avec outrance - les richesses s'affichent ? Le monde est il divisé entre riches et pauvres ? Pourquoi ? Serait-ce inéluctable ? Irrémédiable? Au nom de quelle logique ? De quelle justice ? Comment tenter de renverser cet ordre des choses ?

Dés lors, les questions n'ont cessé de surgir. La lecture - qui assied tout savoir - ne fournit finalement que peu de réponses, mais aide l'appréhension de ces questions en en soulevant de nouvelles. La lecture ouvre des chemins, les balise, entraîne son usager vers des paysages toujours nouveaux. Découvrir, bientôt, que d'autres individus, autour de soi ou plus loin, hier ou aujourd'hui, se posent des questions semblables, qu'ils se regroupent, discutent et avancent non des réponses, mais des ébauches de réponses.

Un texte interessant qui montre bien l'évolution des lectures chez un individu donné.

Chacun suit un parcours, pas forcément rectiligne, par phases pour certains.

Rien à redire à cela

La parole en chantant ( show-businesse et idéologie ) Thierry Maricourt, éditeur EPO .

Je n'ai pas de visuel.Il s'agit ici d'un essai qui incite à "écouter" et voir différemment certains chanteurs comme Charles Aznavour, Gilbert Bécaud, Céline Dion, Claude François, Johnny Halliday ou encore Vanessa Paradis et d'autres encore.


Je vous transcris la quatrième de couverture. ( soyez cools lisez j'ai froid aux doigts )

Citation :

Qui, aujourd'hui et en Europe, est épargné par ce qu'on appelle la chanson de variété ? Qui échappe à un genre présent partout : non seulement à la radio ou à la télévision, mais également dans les magasins ou les rues ? La variété nous concerne tous car elle nous atteint tous. Pourtant, très rares sont les études qui lui sont consacrées. Le genre est déconsidéré. La variété ne serait-elle qu'une scorie d'un art déjà souvent qualifiée de mineur, la chanson, cette soi-disant lointaine parente de la poésie?

La variété nous concerne tous car elle est partout présente. Ne pas lui accorder plus d'attention est regrettable car elle contribue, plus que d'autre facteurs, au façonnage des mentalités. Un discours à la fois éclectique et homogène se dégage des répertoires des chanteurs et chanteuses de variété. C'est celui-ci que Thierry Maricourt tente de cerner dans ce livre.

Edit Je crois que cet essai est épuisé. J'ai pu l'acheter en rencontrant T.Maricourt

Je reviens sur Le coeur au ventre présenté dans le premier post.



En parler en une ligne ne rend pas hommage à ce court roman qui évoque avec force l'alcoolisme d'une jeune femme de 25 ans.

Elle rentre chez elle, saoûle, apeurée : ne pas se cogner, ne pas faire de bruit, éviter la voisine du premier, éviter les regards et jugements réprobateurs.

Elle est tellement mal physiquement, et pourquoi cette peur chevillée au ventre, pourquoi rien ne va plus dans sa caboche ?

Juste veiller à garder contenance. A cause des regards qui pèsent sur elle.Qu'ils ne disent pas qu'elle rentre ivre tous les soirs.Ce n'est pas la vérité. Elle rentre ivre de temps en temps seulement.Comme ce soir, par exemple, quand le froid, vraiment, est trop méchant.D'autres ont un homme pour les câliner, pour les rassurer.Elle...
Elle a peur.

Son travail ? Non il ne lui plaît pas, c'est de l'alimentaire, d'ailleurs pourquoi ne pas prendre un congés ? Elle ne côtoie pas ses collègues, n'a pas les mêmes préoccupations qu'eux. Des ami(e)s ? Quelques pochards qu'elle croise et qui de temps à autre finissent dans son lit, au risque de se faire frapper voire pire : " Pas même un petit ami, un galant régulier qui l'accueillerait trois jours chez lui, qui lui prêterait sa clé, juste des lourdingues de temps à autre, quand la solitude est trop épuisante, quand le corps réclame son lot de caresses." La tendresse ça n'est pas pour elle.

Pourquoi ces rêves qui reviennent toujours dès qu'elle ferme les yeux ? " Elle a dix ans, elle est en compagnie de sa grande soeur et de ses parents(...)Les bagages s'accumulent. Elle passe une valise à sa soeur et pivote du buste. Sa mère lui en tend une autre. Elle recommence. Elle recommence encore. La scène semble sans fin. Combien de bagages l'auto engloutit-elle ? "

Partir, ne plus avoir peur. Oublier les scènes d'un passé qui la boursoufle. Mais non, elle sort dans la rue, elle a pris des résolutions. Pour s'assurer que tout ira bien, son placard de cuisine est plein de bouteilles et de cigarettes. Non elle est forte, elle n'y touchera

pas, comme elle n'ouvrira pas le paquet de cigarettes qui est dans son sac à main.

Et puis ...elle est à l'hôpital ! Un trou noir ! Elle sent le vomi, ses yeux font peur, elle a une tête de mouchoir sale...vite fuir rentrer chez elle, s'enfermer, boire un verre histoire de se redonner du courage.