Nancy Mitford

L'amour dans un climat froid


Délicieusement féroce...

L’histoire nous est narrée par Fanny, jeune fille aristocratique, assez sage visiblement. On la verra rencontrer un homme qui deviendra son mari, un être insignifiant et désagréable au possible : Albert. Mais cette mince intrigue est secondaire.

Ce qui importe : la galerie bariolée et pittoresque de relations, amies et famille qu’elle décrit. Nous sommes en Angleterre dans les années 30 et côtoyons ce monde de gens riches, oisifs, égotistes et parfaitement inutiles à la société humaine : la gentry.

La haute !


Entre les toqués (comme son oncle Matthew qui passe son temps à tester des cures), les excentriques (comme son amie, Polly, sylphide glaciale qui séduit le veuf libidineux qui la fait fantasmer depuis l’enfance), les commères (comme sa tante cancanière, superficielle et surexcitée par le gratin international), on a la sensation d’être happé dans un tourbillon d’ivresse verbale, caustique et original.

Ajoutez-y des personnages outranciers, comme ce jeune gay esthète faisant tourner la tête à toutes les rombières (eh oui !) et vous aurez un troupeau de profils loufoques et détestables !

C’est fabuleusement écrit, malgré la prédominance des dialogues.

Cela m’évoque la verve de Vita Sackville-West ou de Dorothy Parker. Une même pétillance, une même légèreté et surtout de la drôlerie, de l’absurdité comme seuls savent en produire les Anglais.

On est loin de la rigidité Française.

Un carnaval à ne pas rater...

Crevette a écrit:

L'amour dans un climat froid

344 pages, Editeur : 10 X 18

Crevette a écrit:

un être insignifiant et désagréable au possible : Albert.

Toute ressemblance avec notre Albert est à écarter.

Je n'aurais pas parlé de la verve de Dorothy Parker, mais plutôt de son esprit mordant et de ses remarques acerbes ; c'est sans doute une affaire de définition.

rotko a écrit:

Je n'aurais pas parlé de la verve de Dorothy Parker, mais plutôt de son esprit mordant et de ses remarques acerbes ; c'est sans doute une affaire de définition.

En quoi la verve te gêne t-elle ?




D'ailleurs, il faut ajouter que ce livre est à lire après La poursuite de l'amour.

Ce que je n'ai évidemment pas fait.

J'aime bien la verve, mais je ne l'ai pas vue chez dorothy parker.

Pour moi la verve suppose une abondance de mots, une exubérance etourdissante dans le langage comme chez Rabelais ou fréderic Dard pour couvrir un large eventail, des trouvailles, un comique d'accumulation, des mots créés, des images foisonnantes etc. alors que chez Dorothy parker je vois une constante maîtrise du trait, de la remarque ironique...

Mais ce n'est pas grave, elle peut aussi inventer des situations cocasses par exemple.

rotko a écrit:

Pour moi la verve suppose une abondance de mots, une exubérance etourdissante dans le langage comme chez Rabelais ou fréderic Dard pour couvrir un large eventail, des trouvailles, un comique d'accumulation, des mots créés, des images foisonnantes etc.

Ciel !

Ca, c'est de la définition !