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| | alfredo arias, Tatouage | |
| | Auteur | Message |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: alfredo arias, Tatouage Mer 08 Déc 2010, 05:22 | |
| Eva Peron et Miguel de Molina Ils se presentaient l'un à l'autre comme "le pédé" et "la pute du régime" On le surnommait « La Miguela », Miguel de Molina, chanteur gay qui eut la malchance de vivre sous le régime de Franco, échappa aux persécutions que lui infligeait la dictature en s’évadant dans le merveilleux du music-hall. Pour survivre, il lui fallut s’exiler au Mexique et en Argentine. À Buenos Aires, il devint le protégé d’Eva Peron. Dans Tatouage, Alfredo Arias évoque la façon dont ces deux destins se croisent dans le tourbillon de l’histoire, éclairant ainsi une facette peu connue d’Eva Peron aux côtés d’un chanteur qui fut à sa façon le précurseur d'un art raffiné et peut-être la préfiguration de David Bowie. C'est une représentation merveilleuse qui joue sur le spectacle et sa parodie, où les personnages se démultiplient, où la tragédie pointe sous le masque de la farce. Danse et chant, jeu de mîmes, si ce spectacle passe près de chez vous, allez-y ! j'ai beaucoup apprécié. des précisions sur la mise en scène | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: alfredo arias, Tatouage Mer 08 Déc 2010, 06:41 | |
| Mélange d'espagnol et de français, de réel et de légende, de poésie et de vulgarité, la pièce-spectacle d'Alfredo Arias renvoie au personnage mythique d'Eva Peron | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: sur alfredo Arias Mer 08 Déc 2010, 20:34 | |
| Son succès au Rond-Point a ravi les Français, il a été aussi en Argentine et j'ai trouvé un bon entretien : Bien qu’il ait fait sa vie depuis plusieurs décennies à Paris et qu’il soit l’un des metteurs en scène très recherché de la scène européenne, chaque visite en Argentine le place dans une situation singulièrement délicate. "Je me suis identifié comme Argentin de langue française et c’est difficile de s’unir à la langue étrangère sur le plan émotionnel, dit-il. Avec les années, je me suis rendu compte que je m’étais réfugié dans une autre culture, la culture française. A cause de ça, à Buenos Aires, dire des choses en espagnol, ça me touche et me fragilise énormément. Il y a peu, je suis allé chez le médecin pour un rhume et il m’a demandé : «d’où viens-tu ? Tu as un accent...» et ça m’a fichu la journée en l’air. Je me sens profondément argentin, même si j’ai passé quarante ans en France".
Vous pensez que l’homosexualité était aussi une situation politique qui gênait à l’époque ?
Non, je crois que la poésie et le côté étrange du personnage, c'était ça qui causait de l’irritation. Lui-même le dit : "S’il y avait d’autres folles que moi, pourquoi m’ont-ils persécuté, moi ?" D’ailleurs, ce n’était pas non plus un personnage aussi disjoncté que ça. La persécution s’acharne sur la poésie, de la même manière qu’ils ont tué Lorca, ils l’ont persécuté, lui. Ce qui est raconté dans l’histoire de sa vie et que j’ai décidé de mettre dans le spectacle, c’est que c’est un homosexuel qui l’a persécuté, un type qui faisait partie du gouvernement espagnol, qui, en le persécutant, en a fait un objet de haine. Molina suscitait son désir et parfois, les gens préfèrent tuer plutôt que de montrer ce qui leur arrive. (Traduction Denise Anne Clavilier)
Quel regard jetez-vous sur votre dialogue avec le public argentin ?
C’est un truc syncopé. Parce qu’en France, j’ai une continuité, on connaît mon histoire, il y a des lieux où l'on nous attend. A Nice par exemple, toutes les places sont déjà vendues pour nos représentations de mai. Ici, c’est différent. Moi, je vois ça comme ça : cette ville est un laboratoire de ma mémoire, avec des situations infinies que j’affronte. Quoi qu’il arrive, je l’accepte comme ça vient et avec le public qui est ici. Il etait profondément Peroniste issu d'un milieu contraire sa famille l'avait fait suivre la carrière militaire, qu'il a repoussée pour devenir artiste´Evita était pour lui une fée magique qui viendrait lui apporter des jouets et il regrette sa fin prématurée. Un poème
Je savais qu’en maints endroits Qui n’étaient pas dans mes alentours Elle était contestée. Je savais qu’elle avait un visage de jeunette Et une façon de nous parler Qui nous faisait l’aimer. Je savais aussi (c’est le moins qu’on puisse dire) Qu’elle ne nous avait pas oubliés Et que ça Ce fut ce que quelques uns ne lui pardonnèrent pas. Le reste, je ne le savais pas Et peut-être je ne le sais toujours pas tout à fait. Mais les miens l’ont pleurée comme jamais je ne les ai vus pleurer personne. (Traduction Denise Anne Clavilier) | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: alfredo arias, Tatouage Jeu 09 Déc 2010, 06:45 | |
| Parfait, Amadak, tu es une perle pour ce forum. Lorsque j'ai dit "poésie et vulgarité", j'aurais dû mentionner la suprême élégance de l'ensemble. A y repenser, Eva Peron était sans doute le personnage le plus figé, comme statufié de son vivant, en costume officiel, avec un chignon tressé, et une attitude mi guindée, mi rigide, qui laissait sans doute entendre sa maladie, et les embrouilles invraisemblables autour de son cadavre. Je ne les aurais pas comprises à la représentation, si Amadak n'en avait pas parlé sur le fil Evita Peron. | |
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| Sujet: Re: alfredo arias, Tatouage | |
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| | | | alfredo arias, Tatouage | |
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