Philip K Dick

rotko a écrit:

Pour yoz : d'accord l'idée de lire Ubik fait son chemin dans ma tête ...

280 pages dans la collection "ailleurs et demain "chez robert Laffont.

Citation :

Ubik est partout. Dans ce monde et dans l'autre.

je le suis donc et je vous raconte bientôt mon voyage avec UBIK !

Philip K. Dick, Ubik, Ailleurs et demain, chez Laffont.

Mais où sommes-nous ?

Dans le conflit entre deux sociétés interplanétaires, Hollis et Rancuter, on rend coup pour coup : aux télépathes s’opposent les neutralisateurs, et, entre deux explosions, les manœuvres souterraines commencent avec infiltrations du clan ennemi.

P.K.Dick entraîne dans un monde qui hésite entre la vie et la mort, le réel et le virtuel, le passé et le présent, sans qu’il soit possible de bien délimiter les espaces. Les morts sont des semi-vivants, chacun voit les choses différemment de son voisin, certains progressent dans le futur et d’autres régressent vers le passé.

Comment s’y retrouver, entre ceux qui ont des pouvoirs psioniques
- rappelons la définition ! ce sont

Citation :

des pouvoirs parapsychologiques où la force mentale opère directement sans intervention d’un intermédiaire physique

),

ceux qui n' ont plus ces pouvoirs et ceux qui les subissent ?

Les hésitations du lecteur sont celles des protagonistes.

Ce roman devient un jeu de pistes où Rancuter - le disparu, sème des indices pour que son équipe le rejoigne.

Que de péripéties ! Le lecteur suit en plein brouillard, dopé par la poudre Ubik dont les slogans publicitaires jalonnent le récit.

les slogans C’est le coté humoristique du roman

Citation :

Est-ce que par hasard j’aurais mauvaise haleine, Tom ?
Si tu t’inquiètes, Ed, c’est bien simple :
Essaie le nouveau dentifrice Ubik
À la puissante mousse germicide instantanée.
Sans danger si l’on se conforme au mode d’emploi

ou bien

Citation :

Vos seins seront les plus beaux du monde
Avec le nouveau soutien gorge Ubik
En tissu spécial extra -aérien
Du matin jusqu’au soir
Ubik assurera à votre poitrine un support en douceur

Si vous le portez selon les instructions.

Les mots d'ordre sont simples

Citation :

Sautez dans l’urinoir pour y chercher de l'or
Je suis vivant et vous êtes morts.

On voit un monde où il faut payer pour tout, pour actionner les portes d’entrée et de sortie, qu’il s’agisse du frigo ou de l’appartement.

L’État Providence, à but lucratif, encourage la consommation.

Citation :

Tous nos soins médicaux sont gratuits. Mais c’est au patient de faire la preuve de la réalité de sa maladie.(1) Les machines dispensatrices de remèdes , elles, sont commandées par de pièces Au fait je dois préciser que vous trouverez dans la salle de jeux de cet appartement un distributeur de tranquillisants. Et si vous le désirez, nous pouvons aussi vous installer un distributeur de stimulants.

(1) on croirait lire certains contrats d’assurance.

Sans blague :p. Dick, ca reste une tres bonne critique de notre societee. Dans certaines de ses nouvelles il parle notamment des publicites et du faite qu'elles nous emprisonnent de plus en plus.

- Ubik
- Substance Mort
- Deus Irae
- L'intégrale des nouvelles (premiere partie)
- Loterie Solaire

J'ai tout aimer . Philip K. Dick est un dieu personnel que je venere chaque matin

J'ai lu Ubik et Blade Runner et encore quelques autres.
J'y ai trouvé un intérêt, mais je préfère ne plus approcher de la science fiction.

troglodyte a écrit:

je préfère ne plus approcher de la science fiction.

Si ce n'est pas indiscret, peux tu nous dire pourquoi ou esquisser une piste ? tu perdais pied ? avec quels auteurs ?

Je préfère employer mon temps à explorer le monde dans lequel je vis plutôt qu'à explorer ce que le monde pourrait être si certaines de ses règles étaient changées.

A Scanner Darkly
adapté de substance mort, de PK Dick, et dont on reparlera, est un film reussi d'apres mes informations privées et publiques

Extraits du journal lemonde

Citation :

L'écrivain américain, mort en 1982 à l'âge de 53 ans, a passé sa vie à explorer les frontières de la réalité en s'aidant de tous les moyens de locomotion possible : la religion, les psychotropes et une faculté d'invention si vigoureuse qu'elle était comme une malédiction. Ecrit à la fin de sa carrière, Substance mort n'est pas un récit de voyage, plutôt un mémorial consacré aux compagnons de route que les stupéfiants ont tués ou mutilés (le générique de fin du film reprend cette dédicace), la plainte d'un homme épuisé.

Citation :

Scanner Darkly est traversé d'éclairs de drôlerie (dus presque exclusivement à Robert Downey Jr.), tendu par une colère impuissante qui cherche à donner un sens à l'expérience désastreuse que traversent ses personnages - l'idée selon laquelle les mêmes forces sociales encouragent la toxicomanie et la répriment était chère à Dick.

Ce n'est pas très gai, mais le rythme somnambulique, l'effet hypnotisant que confère la texture des images, la légère distorsion des mouvements, parviennent à retrouver en termes cinématographique le paradoxe de Substance mort tel que l'avait écrit Philip K. Dick : explorer sans ciller les terreurs d'une expérience tout en faisant partager les troubles sensations.

j'ai mis que j'avais déjà du k.Dick, mais en réalité je n'ai jamais réussi à finir quoique ce soit de lui (entamé blade runner, le maître du haut chateau et autre chose dont je ne me souviens rien).
Il ne m'accroche pas du tout. Stylistiquement parlant, je le trouve trop droit, psychologie des personnages trop caricaturales, et ses "héros" me donnent la nausée...
Ben oui ça arrive aussi :silent:

On peut lire P K Dick pour différentes raisons, et comme Queenieinlove, je ne raffole pas des personnages ou de certains dénouements comme dans le maître du haut-chateau.

Mais les idées de départ m'apparaissent interessantes, mes neurones s'aérent devant des horizons nouveaux, tant au point de vue de l'imagination (1) que des problèmes abordés (2)

(1) Dans le Maitre du haut chateau : que serait devenu le monde si l'Allemagne nazie avait triomphé ? Comment l'ecrire ou le lire én étant credible ? Que les promesses ne soient pas tenues ou reussies, j'en conviens, mais l'essai valait le coup et je gamberge, quitte à imaginer une autre façon d'ecrire ou d'en voir les difficultés.

(2) La frontière entre le virtuel et le réel n'est pas aisée à établir : on le voit avec les ordinateurs et nos correspondants, avec notre imagination qui nous mène en bateau - "la folle du logis" disait Malebranche. Par moments je me demande si tel épisode a réellement eu lieu ou si je l'ai rêvé, car j'ai des rêves récurrents, comme beaucoup d'entre vous j'imagine ?

Quand les hommes de pouvoir, du spectacle etc. ont recours à des conseillers en communication, je me dis qu'on cherche à m'eblouir et à maquiller la réalite des personnes comme des occupations dont ils ont la charge. D'où des interrogations sur le monde des illusions et sur les "illusionnistes".

Je n'ai lu que Blade runner et Minority report et traduits, je ne peux donc pas juger du style. Ce n'est pas l'auteur qui a ma préférence mais je lui laisse encore quelques chances.

Dédié à Judith W. Etudiante en droit à l'UCL.

"... Mais ce que je savais et que les autorités ignoraient c'était ceci: Horselover Fat ne s'intéressait pas du tout à ce que Stéphanie pouvait lui vendre. Elle proposait de l'herbe et du hasch, jamais d'amphés. Elle n'approuvait pas l'usage des amphés, et Stéphanie ne vendait jamais quelque chose dont elle n'approuvait pas l'usage. Elle ne vendait jamais d'hallucinogènes, quelque fussent les pressions exercées sur elle. De temps à autre, elle admettait la cocaïne. Personne ne comprenait son raisonnement, et pourtant, à sa manière, elle était logique. Stéphanie ne réfléchissait pas, au sens habituel de ce terme. Mais elle parvenait néanmoins à certaines décisions, après quoi rien ne pouvait la faire changer d'avis. Fat l'aimait bien.
C'était ça le coeur du problème: il l'aimait bien, elle, et pas sa drogue, mais pour garder le contact avec elle il fallait qu'il soit client, et donc qu'il prenne du hasch..." P.K. Dick - SIVA

Le debut de "substance mort" ferait rire si le ton n'etait aussi tragique : le protagoniste s'imagine couvert de poux et entreprend de les ebouillanter en prenant des douches très chaudes...
Or il s'agit de symptômes du manque.

P.K Dick, Substance mort, Présence du futur.

Jeu de rôles.

C’est un roman qui fait intervenir le dédoublement de manière originale.

Scénario 1 :Fred , agent des stups s’est introduit sous l’ identité de Bob dans une bande de toxicos, et pour bien donner le change, il doit lui-même en consommer pour ne pas être démasqué ; il veut mettre la main sur un gros fournisseur.

Scénario 2 : Bob, toxico notoire, se fait du cinéma et s’imagine en agent des stups chargé de démanteler une filière.

Péripétie : Fred, agent des stups, doit surveiller Bob, sur les instances de ses chefs, car ceux-ci pensent que Bob est le principal dealer de la substance mort.

- Toujours est-il qu’il y a dédoublement, regard extérieur de la loi sur la vie privée d’un toxico, et que l’agent des stups revoit sur les bandes des cameras de surveillance les faits et gestes de Bob et de sa bande de camés…

- A moins que Bob, le cerveau aux 4/5e détruit par la dope, ait sur lui-même des moments de lucidité où il revoit ses agissements quand il était sous l’emprise de la drogue.

- Ou que les deux hémisphères de son cerveau n’aient décidé de jouer chacun leur propre partie avec un petit décalage créant ainsi deux personnages distincts et pourtant identiques.

On voit que les interprétations sont multiples, ce qui est interessant, d'autant que lamême scene peut être vue deux fois : par Bob et par Fred.
Astucieux, hein ?

voyez aussi le film a scanner Darkly

P.K Dick, Substance mort, Présence du futur.


On trouve quelques longueurs et des inventions un peu fumeuses telles que le « costume brouillé » qui interdit aux gens de reconnaître leur interlocuteur. Comment ? Allez savoir..

Dans ce roman inquiétant, et à la tonalité générale tragique, on trouve pourtant des moment cocasses :
A mon sens, on ne souligne pas assez l'humour de PK Dick

Nouveaux pied nickelés, embués de vapeurs hallucinogènes, les camés font des calculs sur le nombre de vitesses d’un vélo : il a cinq pignons arrières et deux plateaux devant : faut -il additionner ou multiplier ? 2 pages de délire.

La liste des opérations : Si le carburateur d’une voiture lâche, ne serait -ce pas le bon moment pour accroître ses performances par l’achat de pièces détachées : il faudrait alors modifier le ralenti, acheter de nouveaux gicleurs, piquer un tachymètre, régler le compte-tours ! La liste est longue ! Mettons 2 pages encore. Savoureuses.

Comment pour une arme créer artisanalement un silencieux ? Difficile car au premier essai il produit des détonations telles que la police pourrait bien se pointer dans les secondes qui suivent…

rotko a écrit:

P.K Dick, Substance mort, Dans ce roman inquiétant, et à la tonalité générale tragique, on trouve pourtant des moment cocasses :
A mon sens, on ne souligne pas assez l'humour de PK Dick

un humour que j'ai bien senti dans le film adapté de ce livre d'ailleurs.

Citation :

Nouveaux pied nickelés, embués de vapeurs hallucinogènes, les camés font des calculs sur le nombre de vitesses d’un vélo : il a cinq pignons arrières et deux plateaux devant : faut -il additionner ou multiplier ? 2 pages de délire.

Sans connaître les pieds nickelés, je dirai juste que cette scène dans le film est totalement hilarante, robert downey jr. y est magnifiquement loufoque et logique à la fois (une logique bien à lui tout de même !)

Citation :

Comment pour une arme créer artisanalement un silencieux ? Difficile car au premier essai il produit des détonations telles que la police pourrait bien se pointer dans les secondes qui suivent…

ça aussi, dans le film c'est très bien passé, et m'a évidemment amenée à rire ou tout du moins à sourire avec plaisir

J'ai du lire Substance Mort trois fois il y a quelques années. Car il me faisait rire; mais quelle histoire tragique. Là je pense que Dick a atteint des sommets: mettre un tel humour dans un tel tragique. Tiens, si j'avais le temps, je le relirais là

je suis sûr qu'un psychanalyste trouverait de superbes thèmes à developper sur ce livre : les altérations du moi à cause de la prise des medicaments, et surtout ce surmoi social, couplé avec le sujet qui pratique la transgression.

D'ailleurs le surmoi, l'agent des stups, se sent lui-même surveillé pr les autres, et rien n'indique qu'il soit le seul agent des stups dans cette bande de camés. Autant dire qu'il est à l'exterieur et interiorisé

Comme Dieu, la loi est partout et nulle part, et son oeil, un peu perfectionné par les cameras cachées , traque le criminel jusque dans ses moments d'intimité.

A lire aussi, pour les passionnés, dans la veine de Substance Mort: La transmigration de Timothy Archer. Le dernier roman de Dick, avant sa mort en 1982, si mes souvenirs sont bons. Là c'est une quête de l'existence divine. Une bande de fumeurs de joints décident de se mettre en quête du divin. A lire aussi. Bon, je dois vous dire que je possède tous les livres de Philip K. Dick, alors si je vous saoûle, dites le moi.

j'aime bien le principe d'uchronie, mais je n'en ai encore lu aucun. en tout cas pas un classé dans les rayons sf des librairies. J'ai en effet lu La part de l'autre d'eric emmanuel schmitt.

Deux histoires en une : celle d'hitler et celle d'adolf (si hitler était entré à l'école des beaux arts). J'avais trouvé ce livre passionnant, par les parallèlismes offerts et le travail imaginatif.
depuis c'est vrai que j'aimerai bien en lire d'autre. j'ai un copain quivient d'ailleurs de chroniquer pour mon site rêve de fer et ça me donne bougrement envie. Seulement son enthousiasme fait maintenant balance avec les doutes de rotko... et en plus j'ai l'impression que l'uchronie tourne souvent autour du thème de la seconde guerre mondiale. J'ai peur que ça me lasse...
A moins que ce ne soit mon Marco (le copain dont je parlais précedemment) qui est particulièrement passionné par cette époque... parce qu'il avait également chroniqué la brèche de C. Lambert qui traitait du même thème...

Je vais essayer de vous le ramener là le marco, je ne sais pas s'il aura le temps de venir discuter avec vous, mais bon on ne sait jamais

L'interêt de ces livres est qu'on se pose beaucoup plus de questions que pour des romans ordinaires, indépendamment de leur qualité littéraire.

Il m'est arrivé ces jours-ci une "expérience" avec Ubik. J'en avais entrepris la lecture un matin. Dans l'aprèm je me rends dans un petit commerce où je n'avais jamais les pieds. Le caissier est là mais me dit que le magasin est fermé, tout en me laissant entrer. Au moment de le payer, il me montre une cage vide et me dit que son "papagay" (perroquet) est mort, et qu'il ne sait pas pourquoi.

En rentrant, je poursuis ma lecture et tombe, p. 155 (éd. de poche), sur un chapitre au cours duquel le héros se trouve dans un commerce d'électroménager. Le vendeur a une réaction étrange lui aussi, et dont on ne saisit pas bien l'intérêt dans l'économie du récit : il montre la cage vide de son perroquet mort inexplicablement.

Or c'est précisément ce type de coïncidences qui a fait douter Dick de la réalité, et l'a poussé dans la paranoïa et la science-fiction, comme le raconte Emmanuel Carrère dans l'excellente biographie romancée JE SUIS VIVANT ET VOUS ËTES MORTS.

Vous avez dit bizarre ?