Sainte-Beuve

Portraits de femmes

Ouvrage que j’ai parcouru sans forcément m’arrêter sur tous les portraits, comme celui de Mme de Souza car il est quand même souhaitable d’avoir lu les dames présentées. Facile pour Mme de Lafayette, de Sévigné, de Staël, mais moins évident pour une Mlle de Liron par exemple.

Sainte-Beuve dresse un portrait au moral, autour des écrits, en prenant soin de planter le décor. Une époque, des idées, des moeurs... Globalement, il se focalise sur le 17è et le 18è siècle, émaillant ses courtes descriptions de réflexions sur l’histoire de la littérature.

Les époques antérieures semblent plus intimes, car épistolaires. Mais il juge son siècle comme rapide, dense, pressé (curieux, nous dirions la même chose aujourd’hui) et cela a induit une mutation de l’expression : de masse, elle aussi.

La plume est très vivante. J’avoue qu’il m’a manqué l’érudition pour les détails, mais qu’importe, j’ai ressenti l’esprit ! C’était le but de l’exercice.

Ce livre est à recommander comme une encyclopédie, à consulter de temps en temps.

Sainte-Beuve est de toute façon connu pour avoir réformé la critique littéraire, introduisant l’élément biographique comme facteur incontournable de la genèse des œuvres.

Les langues vipérines l’ont traité d’écrivain raté. Moi, j’aimerais retrouver chez nos chroniqueurs contemporains autant de culture, de verve, d’amour...


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Crevette a écrit:

Sainte-Beuve est de toute façon connu pour avoir réformé la critique littéraire, introduisant l’élément biographique comme facteur incontournable de la genèse des œuvres.

Jusqu'à ce que Proust l'achève littérairement!! Il n'avait pas tout à fait tort ^^

Citation :

Les langues vipérines l’ont traité d’écrivain raté. Moi, j’aimerais retrouver chez nos chroniqueurs contemporains autant de culture, de verve, d’amour...

Oh, à qui le dis-tu... Quand je vois qu'on s'offense dès que Naulleau sort un truc un peu méchant. Mais relisons les critiques du XIXe s. : Sainte-Beuve, Janin, Gautier, Barbey... C'était de vrais exécuteurs publics!!

Tu apprécies Naulleau ?

Non, pas vraiment. Mais au moins, on peut lui reconnaître le courage de dire ce qu'il pense vraiment. Je regrette beaucoup cette critique moderne policée, le plus souvent sans vigueur. On n'a qu'à ouvrir un journal du XIXe et boum, là c'est plein de verve, de pics... mais aussi de bonnes critiques quand il le faut. On n'hésitait pas à exécuter une pièce, un livre en quelques mots.