Nicole Yrle, Les dames de Paulilles.

Sympa, Natalia, merci
Je suis heureuse que ta mère ait aimé Les Dames de Paulilles. Fais-lui la bise pour moi

Ce soir et demain soir Nicole Yrle fera l'actualité littéraire dans les P.O.:
Présentation du livre "D'Un Rivage, l'Autre à Perpignan", ce soir
et "Les Dames de Paulilles" à Cannet en Roussillon, demain soir.

mes compliments, Nicole et bonne chance!!!!

Noces de lavande.

J'ai été très touchée par ce roman qui parle de la complicité d'un vieux couple réunie à jamais dans la mort. J'y ai appris ce qu'était la sardane, j'ai découvert qui était Antonio Machado et mes connaissances sur la lavande se sont étendues.
L'émotion m'a serrée la gorge à plusieurs reprises devant la tragédie qui unit Joseph et Henriette, la compassion a accompagné pas à pas les deux enfants-adultes complétement perdus et culpabilisés devant la disparition soudaine et incompréhensible de leurs parents.

Merci à toi Nicyrle, continue de nous émouvoir.

Ah, la côte Vermeille, ses peintres et ses auteurs... Je lui dédie toutes mes pensées

En début de semaine, j'ai été interviewée sur France Bleu Roussillon par Corinne Madec à propos de mon dernier livre D'un rivage l'autre. Le lien ci-dessous permet d'accéder à la page ad hoc, il faut ensuite descendre jusqu'à la rubrique Femmes formidables du Roussillon, j'étais celle du mardi ! Cliquez et vous saurez tout, enfin presque !

http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-bleu/?nr=98e959a132d93c17904ca199cb8c5555

La journaliste était très sympathique, enthousiaste et chaleureuse, j'ai passé avec elle un excellent moment auquel, m'a-t-elle dit, elle compte donner des prolongements, on verra bien !

parfait ! on a de la veine d'avoir sur GDS* une femme formidable (tant que selon l'etymologie, elle ne frappe pas comme la foudre )

impossible d'ouvrir le fichier de ma Dame Formidable !!!! j'ai enregistré un autre logiciel, oups ! incompatibilité !!!!

oui, il faudrait que France roussillon adopte une formule podcast comme les autres radios... on attendra donc le passage de Nicyrle dans les radio nationales

Désolée, les Grains J'avoue ne pas comprendre la nature du problème, on peut enregistrer facilement Real Player (la preuve, j'y suis arrivée !) et ensuite, je vous assure, ça marche !

oui, c'est real player qui était conseillé en bas de page.

Mais devant le fichier la première réaction d'ordi est d'envoyer le lecteur chercher un logiciel sur internet sans préciser lequel.

lire en bas de page était donc indispensable.

j'ai téléchargé real player mon ordi a déclaré "incompatible blablabla".
ça m'énerve ! mais ça m'énerve ! en général, c'est adobe rider qui s'occupe de tout sur cette machine, et là, chais pas pourquoi il ne suffit pas !

Il y a trois jours, je vous disais que j’allais assister à une cérémonie qui me tenait à cœur et que je vous en reparlerais. Il s’agissait d’un hommage officiel rendu aux Annamites morts à Paulilles pendant la Grande Guerre. Les Grains qui ont lu Les dames de Paulilles savent que je me suis inspirée de cette triste réalité dans mon roman. Or, jusqu’à présent on n’évoquait nulle part le sort souvent tragique de ces hommes, ouvriers à la dynamiterie.
Et voilà qu’enfin on les tire de l’oubli : au cimetière de Cosprons, petit village au-dessus de Paulilles (où, dit-on, furent enterrés des Annamites sans que subsiste aucune trace), a été dévoilée une plaque à leur mémoire. J’ai été invitée à cette cérémonie qui m’a émue profondément à la fois parce que leur histoire me touche et que l’oubli dans lequel on les tient me scandalise. Il paraît que mon roman est pour quelque chose dans cette sortie de l’ombre, j’en suis troublée ; c’est le conseil municipal des enfants qui a initié le projet de plaque commémorative. La voici :

Je regrette qu’elle donne l’impression que sept Annamites seulement sont morts à Paulilles. Ce sont ceux dont on connaît les noms mais ils furent bien plus nombreux :400 sont morts de la diphtérie en deux ans et beaucoup (combien ?) ont brûlé comme des torches dans les bassins : ceux-là resteront à jamais anonymes, une petite phrase aurait pu être ajoutée rappelant leur existence.

oui, on comprend que cette cérémonie te touche, on aime que tu nous en parles, et que, comme tu le dis modestement, "ton roman y soit pour quelque chose".

Oui Nicyrle,
merci de nous faire partager ce moment.

J'imagine que pour un écrivain, voir littérature et réalité se matérialiser doit être très troublant. Cela me fait penser d'une certaine façon à Camus et son auto-fiction Le premier homme dans le sens où c'est lorsqu'il voit la pierre tombale de son père, tombé à la guerre, qu'il se rend vraiment compte que celui-ci a existé.

Rotko, Aglaé, merci de votre intérêt.

Aglaé, tu évoques Le premier homme de Camus, c'est un livre que je relis souvent car, pour moi, il contient tout ce qu'on trouve par ailleurs dans l'oeuvre d'un écrivain que j'admire énormément. La scène dont tu parles est particulièrement émouvante et nous donne à réfléchir, que nous ayons ou non perdu nos parents.
Je crois cependant que ce que j'ai éprouvé lors de l'hommage aux Annamites oubliés de l'Histoire est d'un autre ordre. Mon personnage d'Annamite reste de fiction, tout comme les autres d'ailleurs. Mais inspirés d'une réalité historique, au moment même de l'écriture, ils ont tous acquis une épaisseur particulière, ils se sont mis à vivre dans ma tête et j'ai eu le bonheur d'entendre des lecteurs me dire ensuite qu'ils vivaient aussi pour eux.
C'est peut-être encore plus vrai pour mon héros annamite puisque tout ou presque était à inventer, hormis le lieu et les circonstances.

Je crois en fait que l'émotion qui m'a submergée devant cette plaque commémorative est née de cette simple idée : un roman, destiné par nature à distraire, peut aussi contribuer à faire connaître ce qui est occulté et participer à un début de reconnaissance. Quoi de plus troublant pour un auteur ?

Nicyrle j'avais raté cette information

Citation :

Je crois en fait que l'émotion qui m'a submergée devant cette plaque commémorative est née de cette simple idée : un roman, destiné par nature à distraire, peut aussi contribuer à faire connaître ce qui est occulté et participer à un début de reconnaissance. Quoi de plus troublant pour un auteur ?

Les artistes contribuent à faire bouger le monde et ton roman Les dames de Paulilles a permis cette reconnaissance et à les sortir de l'oubli

Gabriel Celaya La poésia es una arma cargada de futuro
Paco Ibanez


Le texte

La poesía es un arma cargada de futuro

Cuando ya nada se espera personalmente exaltante,
mas se palpita y se sigue más acá de la conciencia,
fieramente existiendo, ciegamente afirmado,
como un pulso que golpea las tinieblas,

cuando se miran de frente
los vertiginosos ojos claros de la muerte,
se dicen las verdades:
las bárbaras, terribles, amorosas crueldades.

Se dicen los poemas
que ensanchan los pulmones de cuantos, asfixiados,
piden ser, piden ritmo,
piden ley para aquello que sienten excesivo.

Con la velocidad del instinto,
con el rayo del prodigio,
como mágica evidencia, lo real se nos convierte
en lo idéntico a sí mismo.

Poesía para el pobre, poesía necesaria
como el pan de cada día,
como el aire que exigimos trece veces por minuto,
para ser y en tanto somos dar un sí que glorifica.

Porque vivimos a golpes, porque apenas si nos dejan
decir que somos quien somos,
nuestros cantares no pueden ser sin pecado un adorno.
Estamos tocando el fondo.

Maldigo la poesía concebida como un lujo
cultural por los neutrales
que, lavándose las manos, se desentienden y evaden.
Maldigo la poesía de quien no toma partido hasta mancharse.

Hago mías las faltas. Siento en mí a cuantos sufren
y canto respirando.
Canto, y canto, y cantando más allá de mis penas
personales, me ensancho.

Quisiera daros vida, provocar nuevos actos,
y calculo por eso con técnica qué puedo.
Me siento un ingeniero del verso y un obrero
que trabaja con otros a España en sus aceros.

Tal es mi poesía: poesía-herramienta
a la vez que latido de lo unánime y ciego.
Tal es, arma cargada de futuro expansivo
con que te apunto al pecho.

No es una poesía gota a gota pensada.
No es un bello producto. No es un fruto perfecto.
Es algo como el aire que todos respiramos
y es el canto que espacia cuanto dentro llevamos.

Son palabras que todos repetimos sintiendo
como nuestras, y vuelan. Son más que lo mentado.
Son lo más necesario: lo que no tiene nombre.
Son gritos en el cielo, y en la tierra son actos.

Un texte superbe, Natalia, servi par un interprète de grand talent : merci La dernière strophe en particulier me touche.

tu n'as pas la traduction? Natalia?

voilà la chanson écrite donc pour Paco et chantée par Marc Robine :

l'homme en noir

egarde l'homme en noir ! Regarde l'homme en deuil !
Drapé dans sa mémoire, il est sombre, il est seul
Il n'a que ses bagages pour toute identité
Regarde l'homme en noir ! Regarde l'étranger !

Il marche dans des rues qui ne sont pas les siennes
Et croise des enfants qui ne sont pas les siens
Il sourit à des femmes qui ne sont pas la sienne
Et caresse des chiens qui ne sont pas les siens

Regarde l'homme en noir !

Regarde l'homme en noir ! Regarde l'étranger !
Il ne possède rien qu'une vague guitare
Que les chansons d'ailleurs allument certains soirs
Regarde l'homme en noir ! Regarde l'exilé !

Il s'épuise à des tâches qui ne sont pas les siennes
Et se chauffe à des feux qui ne sont pas les siens
Il apprend des histoires qui ne sont pas la sienne
Et bouscule les mots qui ne sont pas les siens

Regarde l'homme en noir !

Il parle de sa vie, dure comme une pierre
Roulant sous les sabots des chevaux au galop
Un caillou du chemin, petite pierre ronde
Dont on ne peut rien faire sauf armer une fronde

Il porte la colère de défaites anciennes
Et s'enivre de vins qui ne sont pas les siens
Il cède à des amours qui ne sont pas les siennes
Et partage des lits qui ne sont pas le sien

Regarde l'homme en noir !

Il est rentré chez lui, un beau jour, m'a-t-on dit
Quand la mort eut enfin clos les yeux des bourreaux
La mémoire apaisée, il est rentré chez lui
Comme après la tempête reviennent les bateaux

Flânant au long de rues qui sont à nouveau siennes
Il se chauffe à un feu qui est enfin le sien
Il n'a rien oublié des blessures anciennes
Mais retrouve le rire dans les rires des siens

L'homme en noir est en paix : il est rentré chez lui
Mais je le vois encore au milieu du chemin
Faisant face à la vie, à la mort, à l'oubli
La guitare d'une main et, dans l'autre, une fronde

{x2:}
Ah ! Je le vois toujours au milieu du chemin
Je reconnais sa voix dans tous les poings tendus
Et puisqu'il faut un jour transmettre le témoin
J'apprendrai à mon fils la guitare et la fronde

nicyrle a écrit:

Il y a trois jours, je vous disais que j’allais assister à une cérémonie qui me tenait à cœur et que je vous en reparlerais. Il s’agissait d’un hommage officiel rendu aux Annamites morts à Paulilles pendant la Grande Guerre. Les Grains qui ont lu Les dames de Paulilles savent que je me suis inspirée de cette triste réalité dans mon roman. Or, jusqu’à présent on n’évoquait nulle part le sort souvent tragique de ces hommes, ouvriers à la dynamiterie.
Et voilà qu’enfin on les tire de l’oubli : au cimetière de Cosprons, petit village au-dessus de Paulilles (où, dit-on, furent enterrés des Annamites sans que subsiste aucune trace), a été dévoilée une plaque à leur mémoire. J’ai été invitée à cette cérémonie qui m’a émue profondément à la fois parce que leur histoire me touche et que l’oubli dans lequel on les tient me scandalise. Il paraît que mon roman est pour quelque chose dans cette sortie de l’ombre, j’en suis troublée ; c’est le conseil municipal des enfants qui a initié le projet de plaque commémorative. La voici :

clic !

Je regrette qu’elle donne l’impression que sept Annamites seulement sont morts à Paulilles. Ce sont ceux dont on connaît les noms mais ils furent bien plus nombreux :400 sont morts de la diphtérie en deux ans et beaucoup (combien ?) ont brûlé comme des torches dans les bassins : ceux-là resteront à jamais anonymes, une petite phrase aurait pu être ajoutée rappelant leur existence.

j'avais raté ça. merci Nicyrle c'est très émouvant

Un double merci darabesque pour ton gentil message et pour le texte. Il est très beau aussi mais ce n'est pas la traduction du texte offert par Natalia ! De qui est cet homme en noir ? Je ne pense pas que Celaya en soit l'auteur.

@Dara j'indique un lien ci-après où tu pourras entendre la version en français chanté par SERGE UTGE-ROYO ( tu dois connaitre ? )sur chanson rebelle

Bonne écoute mes ami(e)s grain(e)s

merci Natalia
mais non Nicyrle !! i l s'agit d'une chanson écrite paqr Marc Robine POUR paco !pfffffffffffffff

je connaissais mais il ne chante pas c'est ça qui m'a troublée il parle non?