Jean-Philippe JAWORSKI

Jean-Philippe JAWORSKI se confie au cafard cosmique

Citation :

Je suis un passionné, depuis des lustres. J’ai créé des jeux de rôle amateurs médiévaux dès mon adolescence, j’ai fait du jeu de rôle grandeur nature médiéval, j’ai fréquenté des foires médiévales d’été, j’ai acquis une petite bibliothèque d’ouvrages historiques sur le Moyen Age, j’ai quelques notions d’ancien français, j’ai même fait un peu d’archéologie sur un site médiéval. C’est pour moi un univers familier ;

l'entretien.

On reconnaît dans préquelle in utopiales l’amateur des histoires médiévales et le souvenir des anciens mythes :

le désir de posséder une épée magique conduit le roi des Roxolans à contacter le Forgeron le plus compétent et le plus redouté de son époque.

Celui-ci fixe les conditions nécessaire à l’élaboration de son Œuvre.

On est dans le domaine de la légende épique ; tout y concourt : la phrase solennelle, le rythme ample, les mots rares. Normal, nous sommes dans le fabuleux !

Et quand la légende rejoint l’histoire, le lecteur se dit que Jaworski connaît bien l’art de raconter...

Jean-Philippe Jaworski est né en 1969. Après des études de lettres, il est actuellement professeur de lettres modernes à Nancy.

En 1983[1], il découvre le jeu de rôles, et devient l'auteur de deux jeux de rôles amateurs : Tiers âge, qui permet de jouer dans l'univers du Seigneur des anneaux de Tolkien, et Te deum pour un massacre, un jeu de rôle historique se déroulant en France au XVIe siècle pendant les guerres de religion. Te deum pour un massacre aboutit à une édition professionnelle en 2005.

Jean-Philippe Jaworski a publié en 2007 un premier recueil de nouvelles de fantasy salué par la critique, Janua Vera (paru chez les moutons électriques et réédité depuis en poche). En 2009, il publie un premier roman, Gagner la guerre, qui remporte le prix du roman francophone aux Imaginales. Ces deux livres se déroulent dans le Vieux Royaume, un univers de fantasy où la magie est assez peu présente, quoique puissante, et qui puise largement son inspiration dans le roman de cape et d'épée et le roman historique

Citation :

J’ai lu et relu les romans de chevalerie de Chrétien de Troyes, ainsi que les nombreuses variations établies par ses continuateurs médiévaux ou modernes

Citation :

Laurent Kloetzer emploie une expression très jolie, "une histoire médiévale rêvée". En fait, pour moi, le Vieux Royaume relève de la fantasy la plus classique : c’est un monde secondaire, auquel je m’efforce de donner de l’épaisseur. Les archétypes y sont déclinés pour donner un sentiment de familiarité au lecteur ; les détournements, les références médiévales et culturelles sont là pour donner de la consistance au monde.

Cet univers est aussi un royaume aventureux, dans le sens le plus romanesque du terme. Comme dans les romans de chevalerie, c’est un espace conçu pour courir au-devant de l’épreuve et de la merveille. Et comme dans les romans de chevalerie, l’aventure guerrière ou magique débouche souvent sur une aventure d’un autre type, intérieure, religieuse, voire politique. Intemporelle, et par là-même, peut-être d’actualité.

dixit jean-Philippe Jaworski.

j'ai lu ya deux semaines Gagner la guerre : moi qui boude la fantasy d'ordinaire, force est d'apprécier l'univers de l'auteur, sa prose et son personnage Benvenuto Gesufal. l'idée : le roman s'ouvre sur une guerre navale, mettant fin aux hostilités officielles de deux royaumes. c'est là que commence la guerre de l'ombre : celle qui consiste à tirer le plus d'intérêt de la guerre officielle. se partager les restes, après le saccage, quoi.
nous suivons le personnage de Benvenuto, homme de main du Podestat, ayant peu de morale ; mais on s'y attache. quelque part, on le comprend. au menu : trahisons, coups d'état, poursuites, magie noire (pas à la Harry Potter ; très subtile, par petites touches, à peine perceptible), duels, arrestations, cassage de gueule, confessions, embrouilles politiques, etc.
mais c'est surtout la plume de Joworski qui fascine : palette de vocabulaire très étendue, un art de la narration efficace, bien troussé, décrivant chaque scène avec une exquise intensité (je ne vous recommande pas de déjeuner au moment de la scène dans la prison), où le point de vue du héros fait mouche. inimitable.
Jaworski jette le gant aux auteurs de fantasy contemporains, et à mon avis, il va faire bien mal.

je serais prêt à lire un jaworsky, mais pas 992 p chez Folio pour gagner la guerre !

Rois du monde  fait  297 pages chez Moutons électriques .

Dans ma mediathèque Janua Vera : récits du vieux royaume -

313 p.
Récits relatant les hurlements qui hantent chaque nuit Leodegar le Resplendissant dans son palais, le désenchantement de Suzelle, la petite paysanne, devant la cruauté de la vie, la panique de maître Calame, le copiste, face aux maléfices qui somnolent dans ses archives, le scrupule d'Aedam, le chevalier, à manquer aux lois d'honneur, la hantise de Cecht, le housekarl, face aux fantômes, etc

rotko a écrit:

je serais prêt à lire un jaworsky, mais pas 992 p chez Folio pour gagner la guerre !

t'inquiète, les lecteurs-rices de G.R.R. Martin s'en remettront

je m'en doute   

quel rapport entre Jean-Philippe Jaworski (Français) et George Raymond Richard Martin ? la Sf et l'admiration pour Tolkien ?

George Raymond Richard Martinné le 20 septembre 1948 à Bayonne (New Jersey), est un écrivain américain de science-fiction et de fantasy, ainsi qu'un scénariste et un producteur pour la télévision. Son œuvre la plus connue est la série romanesque du Trône de fer, adaptée sous forme de série télévisée. Il a été récompensé par de nombreux prix littéraires et a été sélectionné par le magazine Time comme l'une des personnes les plus influentes du monde en 20111. Il est aujourd'hui considéré comme le « Tolkien Américain ».

rotko a écrit:

quel rapport entre Jean-Philippe Jaworski (Français) et George Raymond Richard Martin ?

entre eux, je sais pas, mais entre ce dont ils ont accouché : complots politiques dans un univers de fantasy, de royaumes à défendre, un art d'introduire la magie (pas à la Harry Potter), duels de bretteurs, etc. (j'précise que je n'ai suivi que la série cinématographique, de Game of Throne, j'ai pas ouvert les books).
je sais pas si Martin peut soutenir la comparaison à Tolkien. en terme du nombre de suiveurs, peut-être. Mais Tolkien, il part de loin quand même.. il a conçu des alphabets au point que sur le tournage de Jackson, ils ont fait venir des linguistes spé.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cirth
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tengwar

Jaworski, sa prose, elle décalque : Gagner une guerre, c'est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d'orgueil et d'ambition, le coup de grâce infligé à l'ennemi n'est qu'un amuse-gueule. C'est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l'art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c'est au sein de la famille qu'on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c'est plutôt mon rayon...