Judy Pascoe (Australie, GB)

Judy Pascoe, l’arbre du père, éditions autrement.

La petite fille qui raconte l’histoire habite une petite maison près de laquelle dresse un grand arbre, aussi irremplaçable dans l’environnement que l’était feu son père dans l’univers familial. Or cette perte récente traumatise toute la famille, ce que Simone confie, sous le sceau du secret, à sa petite voisine et à son confesseur, notamment.

Cette petite voix que l’on écoute vit dans un univers à préserver des regards du voisinage, bien trop curieux ; son drame est aussi celui de sa mère.

Point de mièvrerie, mais une tendance à voir dans l’arbre, refuge de l’enfant, la présence en creux du père, ce qui confère à ce récit une touche particulière de sensibilité, de comique, voire de léger fantastique : au lecteur de déchiffrer ce que dit avec délicatesse et malice, la jeune narratrice, à la fois naïve et rouée.

De ce double mouvement d’attention à la petite voix et d’interprétation affectueuse par le lecteur naît le charme d’une lecture très agréable, magique par certains côtés. (1)

(1) c’est pourquoi il ne faut pas en dire trop, mais ouvrir l’oeil et le cœur.

L’adaptation de ce livre en film ( l'arbre de Julie Bertucelli) devrait faire se succéder des scènes attendrissantes, cocasses, et spectaculaires.


Tel qu’il est, le récit parle des relations dans la famille après un deuil :

Citation :

« Voir le père de katherine Padine à ma première communion me bouleversa. C’était la façon dont il prenait cette photo d’elle, comme si elle était la plus jolie petite fille de l’école, la plus intelligente. C’est ce que je voulais et je hurlais si fort, j’étais si rouge et si affreuse que même ma mère en fut embarrassée… »

ou la difficulté de remplacer le père par un nouveau venu.

Citation :

« Ça va tout le monde ? demanda-t-il sans la moindre nervosité. Je pensais que nous avions le droit de nous attendre de sa part à une certaine peur, à de l’angoisse à la pensée de prendre la suite de mon père , mais il n’en avait aucune. Je me disais, espèce de salaud, tu crois peut-être que tu peux juste entrer chez nous et nous enlever notre mère. »

Il y a donc de multiples façons d’en faire son miel.

Le flamboyant est un arbre de plus de 10 m de hauteur en forme de parasol.

Il est tout à fait remarquable lorsque ses grosses fleurs rouges ou jaunes font leur apparition en été. Son feuillage disparaît pendant la saison sèche pour réapparaître avec le retour de la saison des pluies. Le flamboyant originaire de Madagascar est en Australie dans le récit de judy Pascoe.