Bon, je vais pas pondre un article ou une chronique sur le bouquin, hein, ni même un résumé de toute l'œuvre de l'auteur ( ne la connaissant pas ).
Je viens parler, un peu, de ce que je peux, de " Mélancolie du Rocker", le dernier roman de Toby Litt.
J'ai trouvé par hasard ce bouquin, y a deux mois, en pub sur je-ne-sais-plus-quel magazine.
Le titre, le résumé...j'ai tout de suite acheté, sans réfléchir, sans m'attendre à de la "haute" littérature, mais attendant tout de même d'être surpris - et je l'ai été.
Le hic, c'est que j'ai des sacrés trous de mémoire, et que je me rappelle tout juste de l'histoire ! (Ben ouais, j'avoue...)
L'histoire c'est celle d'un quadragénaire, atteint d'un cancer, qui se repasse l'histoire de sa vie, à partir de quand cette dernière a suivi le sillage de la Musique. C'est-à-dire dès son adolescence, où il commence à zoner avec des gars et forment avec eux un groupe de rock. Ils sont canadiens.
Et puis les mecs grandissent, en âge, pas vraiment en maturité, et leur groupe remportent pas mal de succès ; mais aussi de grosses débandades.
Les personnages principaux sont bien sur les membres du groupe, le narrateur étant le batteur. Le chanteur, Syph, est...grave...disons qu'il frise de très près ce que j'appellerai un schizo-mégalo-narcissiko mix. Comme tous les chanteurs, vous direz... et vous n'aurez pas entièrement tort !
Courte digression : j'ai été musicien, jadis, dans ma "jeunesse" ; guitariste et chanteur ; et donc ai côtoyé ce beau monde une bonne décennie. Aujourd'hui, les portes de la musique m'étant désormais inaccessibles, ce livre m'a aidé à nostalgiser encore une fois, et prolonge mon véritable travail de deuil. Et puis identification facile, forcément, avec le narrateur et ses compères.
Retour au roman. Un autre mix : alcool-came-filles en guise de cliché pour une telle communauté, mais qu'importe !
On rigole pas mal avec les conneries du chanteur, on se régale de leurs anecdotes parfois franchement loufoques, on suite la carrière du groupe, on se rappelle la sienne (ou pas).
Certains passages du texte taillent une brèche, percent dans le masque du mec - le narrateur - qui voudrait raconter toute son histoire sur le ton de la blague, pour qu'on l'aime, nous, les lecteurs ; certains passages réussissent une véritable ouverture à quelque chose de plus profond, qui réussit même à te faire lever le nez du livre et à regarder en l'air, dans le vide, parce que tu sens que y a un truc, un beau truc de vie à saisir, c'est-à-dire pas qu'un simple miroir à une face de sens, mais plutôt un morceau de mosaïque qui t'appelle à la compléter par toi-même.
Ce livre est bien écrit, dans une prose toute simple, agréable.
ça fait un peu beat generation, par pas mal d'aspects : la route, la came, le groupe "d' adulescents" qui restent plus souvent entre mecs, le bouddhisme, l'alcool, et tout ce côté un peu inquiétant de ces éternels gamins qui ne veulent pas quitter leur jouet, leur enfance, et tiennent à sauvegarder leur image, coute que coute, quitte à ce qu'elle les dévore.