jean-Jacques Schuhl

Jean-Jacques Schuhl

- a reçu le prix Goncourt en 2000 pour Ingrid Caven : roman, Paris, Gallimard, coll. « L'Infini » paru en Folio.

Citation :

Après vingt-cinq ans de silence, Jean-Jacques Schuhl se fait le chantre de la chanteuse Ingrid Caven. Elle fut l'épouse de R. W. Fassbinder et l'égérie d'Yves Saint-Laurent.

Avant la célébrité, sur scène puis à écran comme comédienne, elle fut cette gamine de quatre ans qui interpréta des chants de Noël devant Hitler et ses soldats.

Jean-Jacques Schuhl, second époux d'Ingrid, rend hommage à sa mystérieuse présence sur scène, "animée, inventée à chaque instant... c'était ça une interprète. Merveilleuse faculté de pouvoir donner ce qu'on ne possède pas".

- il avait auparavant publié
Rose Poussière, Paris, Gallimard, coll. « Le Chemin », 1972

Télex n° 1, Paris, Gallimard, coll. « Le Chemin », 1976

- il a son fil de lecteurs avec quelques textes et une video (dont je me serais passé :-))

Le début d’Entrée des fantômes est remarquable : on hésite entre le roman fantastique revu à la sauce burlesque - un mannequin et un cardinal échangeant des messages codés avant de se séparer dans une porte à tambour, et l' habile parodie de thrillers.

L’atmosphère est créée avec des messages qui s’écrivent tout seuls : lorsque avec votre clavier vous écrivez le début d’un mot, l’ordi complète le terme. Là, c’est mieux ! il développe entièrement votre pensée. On a l’impression de personnages-marionnettes, manipulés par on ne sait qui.

Avec la deuxième partie, tout change ; on entre dans l’univers de l’auteur, et les pages sont toujours sur deux plans : le présent et le passé, une conversation dans un restaurant mais aussi les demandes du garçon, une scène réelle et le souvenir d’une scène rêvée, etc.

J’aime bien ces essais d’ écriture où le devant de la scène laisse apercevoir un arrière-fond,

mais là je capitule : le récit est bourré de références à la vie de l’auteur, à ses romans précédents, aux personnes qu’il a connues, à son art d’écrire, à ses goûts cinématographiques etc.

Bref, l’auteur est « lui-même la matière de son livre », mais à moins d’en posséder - en adulateur inconditionnel, toutes les données, on reste sur le bord du chemin.

Pour avoir d'Entrée des fantômes une idée plus encourageante, se reporter au blog de Philippe Sollers qui recense tout ce que j’aurais dû découvrir.