Stéphanie Hochet

Avez-vous déjà lu Stéphanie Hochet?

J'ai lu: l'apocalypse selon Embrun et Combat de l'amour et de la faim

J'avoue rester mitigée, son écriture est intéressante, et cependant, j'ai beaucoup de difficulté à entrer dans l'histoire. Je trouve son écriture un peu "froide", n'arrive pas à m'attacher aux personnages...

Je voudrais vos opinions...

Merci d'avoir ouvert ce post encredelune.
Je viens de lire récemment "la distribution des lumières", son dernier roman.

Résumé : une jeune femme professeur de musique est aimée par 3 personnes.

Les thèmes traités : les tentations de l'adolescence / la cruauté et la candeur.

J'avoue avoir eu du mal à rentrer dans l'histoire, jusqu'à la page 30 environ. L'intrigue traîne un peu au début.

L'écriture PEUT PARAITRE froide mais on (je) est vite captivé(e) : beaucoup de suspens, de jeu de lumière, les personnages partent en quête d'une vérité intérieure. INTERESSANT.

Voici un passage que j'ai beaucoup aimé- Page 47 :

Citation :

"Je n'embrasserai pas quelqu'un pour son âme, c'est la plastique qui existe.
Seul le corps compte. On ne doute pas du corps. Le corps : preuve qu'on vit, unique réalité.
Réceptacle indéniable de quelque chose, limite physique.
J'étais vierge avant de connaître Madame Lussing.
Son arrivée dans ma vie a sonné le tocsin de mon innocence sexuelle. Ce n'est pas l'hymen en soi
qui était important, c'est l'idée du passage de l'avant à l'après. La barrière physique que vous ne
franchissez qu'une fois.
Je déteste Pasquale Villano. Depuis longtemps.
Cet homme n'a jamais été de bon augure. Il est arrivé dans la vie de Madame Lussing au moment
où j'ai su qu'elle serait tout pour moi. J'ai dû supporter le spectacle de sa longue silhouette noire
rôdant autour d'elle".

Je viens de finir "Moutarde Douce" et plus récemment "Les infernales". Gros dossier.

J'ai aimé le cynisme de l'auteur, son rythme dans l'écriture, son style fort maîtrisé.

Les thèmes : la dépendance à l'autre / la quête de sa propre identité.

Résumé : "En passant de l'enfance à l'adolescence, ton caractère avait doublé d'égoisme. Je ne dis pas que tu étais une personne malsaine, je dis que ta présence écrasante forçait les autres à comparer leur destin au tien, comparaison qui déprimait. Comment pouvait-on s'attrister de n'être pas toi ? Toute existence semblait terne, semblait terne, salement humble en regard de la tienne : ça criait vengeance au ciel".

On retrouve Jessica une petite fille qui commence à jouer dans des pubs télé et qui est, petite fille le centre de toutes les attentions.
Camille elle n'avait pas cette existence. "A quoi rêvent les petites filles si ce n'est d'être regardées davantage" ?

Les deux fillettes grandissent et se retrouvent à l'âge adulte. L'une devient écrivain à succès et l'autre son assistante (tiens, tiens écrivain à succès...). Configuration qu'on retrouve dans "Le voyage d'Hiver" d'A.N.

Les deux femmes finissent par vivre ensemble officieusement.

J'ai relevé des passages.

P. 106 : "Camille prit l'habitude d'être l'écrivain à la mode. Elle n'avait aucun recul sur ce qui lui arrivait. Elle se retournait sur le passage des photographes qui ne l'avaient "pas reconnue". Elle était impitoyable. Elle n'avait pas son pareil pour organiser son succès; chaque sortie de livre était l'occasion d'une petite sauterie chez l'éditeur. "Faire l'unanimité" était, selon elle la moindre des choses". Tiens tiens...

"Faire l'unanimité". oh que c'est plaisant !

Ce livre aurait pu s'intituler les débauchées.

P. 125. "Jessica se persuada qu'elle ne pouvait pas en rester là. Il lui fallait une branche des lauriers de la gloire. Camille devait au moins la rétribuer pour les services qu'elle lui rendait".

Je viens de terminer la distribution des lumières.

Des 3 livres de cet auteur que j'ai lu, c'est celui que j'ai trouvé le moins hermétique. J'ai enfin la sensation de rentrer dans son univers. Encore une fois, on retrouve le "mal" incarné dans des jeunes, un peu comme dans "l'apocalypse selon Embrun". Intéressant parce que j'ai l'impression que l'auteur se lâche un peu plus. On est vite pris dans l'intrigue, comme tu le soulignes Panta . Un livre sympa, à découvrir. On sent un univers en construction chez cet auteur, pas encore abouti. Mais à suivre.

J'aime beaucoup cette auteure. Je n'ai pas encore tout lu, juste Je ne connais pas ma force, Combat de l'amour et de la faim et La distribution des lumières. J'aime son audace. Les personnages sont loin des stéréotypes, et pourtant ils ne me sont pas inconnus.

La demoiselle se dévoile beaucoup en effet...

encredelune a écrit:

Je viens de terminer la distribution des lumières.

tu l'as recommandé au jury ? Vous avez crée un lobby ?

Stéphanie Hochet remporte le Prix Thyde Monnier de la Société des Gens de Lettres (SGDL) pour "La distribution des lumières"...

Il y a des arrangements entre éditeurs là dessous...