Rose Bosch, La Rafle

mardi 9 mars

La rafle du Vel' d'Hiv', une histoire française (FRANCE 2) 20:35

de David MONTAGNE, avec Joseph WEISMANN, Anna TRAUBE, Rose BOSCH, Serge KLARSFELD, Jean RENO, Mélanie LAURENT

A l'occasion de la sortie du film événement «La Rafle», réalisé par Rose Bosch, France 2 consacre une émission spéciale à la rafle du Vel' d'Hiv'.

Au cours de l'été 1942, l'opération menée par la police française, sur ordre des autorités de Vichy, conduit plus de 13 000 Juifs vers les camps d'extermination.

Reportages, archives, extraits du film

Une très belle émission qui, menée tambour battant, juxtaposait des témoignages, des extraits du film, des propos d'historiens et des images d'archives.

Ces dernières, issues des actualités cinematographiques, étaient propres à créer en France un climat antisémite, présentant les Juifs comme des rats dont il était urgent de se débarrasser.

Le racisme - et sa volonté d'éliminer l'autre, commence souvent par des mots. Quel mal y-a-t-il ensuite à vouloir détruire "la vermine"?

Autre point d'interrogation : les longues impunités dont ont bénéficié des officiels de la déportation comme Papon et Bousquet.

On peut aussi méditer sur l'experience de Milgram qui va être renouvelée à la télévision :

Une émission de télé-réalité reproduit, à un certain nombre de variations près, la fameuse expérience sur la soumission à l'autorité, menée par le professeur de psychologie sociale de l'université de Yale, Stanley Milgram, entre 1960 et 1963, en vue de comprendre les atrocités commises par les nazis pendant la seconde guerre mondiale.

Première conclusion accablante : à bientôt cinquante ans de distance, et malgré tout ce que nous sommes censés avoir appris sur la Shoah, les comportements passifs d'obéissance des individus, lorsqu'ils sont confrontés, même avec une anxiété réelle, aux ordres d'une autorité destructrice à leurs yeux légitimes - ce facteur de la légitimité est déterminant - l'emportent toujours sur le petit nombre (près de 20 % dans l'expérience Zone extrême, autour de 35 % dans l'expérience standard chez Milgram)de ceux qui se comportent, à un moment donné, en individus libres, responsables et, par conséquent, rebelles.

tout l'article du Monde

La Rafle, film français de Rose Bosch avec Jean Reno, Mélanie Laurent, Gad Elmaleh, Raphaëlle Agogué.


Le 16 juillet 1942 à Paris, sous l'occupation allemande, la police française arrête 13 000 juifs à leur domicile - hommes, femmes, enfants - et parque les familles dans le Vélodrome d'Hiver, dans le 15e arrondissement.

Transférées dans divers camps de transit du Loiret, elles sont déportées à Auschwitz. Vingt-cinq personnes reviendront, aucun des quelque 4 000 enfants. C'est cet épisode de la déportation des juifs de France (70 000 d'entre eux ont été exterminés), tribut de l'Etat collaborationniste à l'entreprise génocidaire nazie, qui fait l'objet de ce film.

Celui-ci privilégie trois moments :

- la rafle proprement dite, filmée dans un Montmartre pimpant ;

- les journées passées dans le Vél'd'Hiv reconstitué ; le séjour dans le camp de Beaune-la-Rolande, jusqu'au départ vers l'est.

- On suit dans ce parcours vers la mort des personnages par les yeux desquels l'événement est vécu. La famille Weismann, dont le fils parviendra à s'évader de Beaune. Le docteur Sheinbaum, qui se dévoue corps et âme, l'infirmière Annette Monod qui restera auprès des enfants jusqu'à leur départ, et d'autres encore.

L'article du Monde comporte une video

Le Monde, les Innrocks, et "tout arrive" sont réticents sur les qualités du film :
beaucoup de maladresses dans le côté spectaculaire et melodramatique, dans les allers et retours entre ce qui se passe au Vélodrome, à Vichy, et à Berchtesgaden. Voire de la sensiblerie !!

Je crois que j'ai vu le meilleur : une émission avec des extraits et des commentaires qui sonnaient justes, tandis que le film ...

La Rafle - Réalisé par Roselyne Bosch - Avec Mélanie Laurent, Jean Reno, Gad Elmaleh



"La rafle du Vélodrome d'Hiver (16-17 juillet 1942), souvent appelée rafle du Vel' d'Hiv, est la plus grande arrestation massive de Juifs réalisée en France pendant la Seconde Guerre mondiale. En juillet 1942, le régime nazi organise l'opération « Vent Printanier » : une énorme rafle de Juifs dans plusieurs pays européens. En France, le régime de Vichy mobilise la police française pour participer à l'opération: à Paris, 9 000 policiers et gendarmes rafleront les Juifs. Le 17 juillet, en fin de journée, le nombre des arrestations dans Paris et la banlieue était de 13 152, selon les chiffres de la préfecture de police." Wikipédia.



Du coup, hier soir, j'ai peaufiné ma critique - j'ai vu que ce film n'avait pas spécialement enchanté le public, car il ne serait pas assez tragique... Bref, chacun sa vision...

Mais que faut-il de plus ?

J'ai vu : La liste de Shindler, Le Pianiste, La vie est belle, La Chute, Indigènes - certes, bien que cela soit différent, je ne trouve pas que ces films soient plus tragiques que La Rafle - le sujet est abordé différemment pour chacun d'entre eux et en fonction de ce qui c'est passé pendant cette période qu'était la dernière guerre mondiale, c'est tout.

Quand ça touche la guerre et l'humain, ou l'humain dans la guerre, tout est très dramatique. Tout est dur dans la vision que l'on a de celle-ci. Alors bien sûr, peut-être que le public s'attendait à voir du sang tout le long. Peut-être que celui-ci espérait voir un abattage (en masse) de Juifs, de bêtes humaines squelettiques dans les fours crématoires, ou allignés sur le bord d'un fossé boueux, purulent, nauséabond, macabre, se faisant mitrailler comme des chiens...

Oh mais bien sûr, ça ne vaut pas un livre comme : "Les Bienveillantes" - où là, les détails sont tellement décrits que c'en fait mal aux tripes - parfois ça donne même la nausée... L'imagination travaille, on voit les scènes...


Bref, Il faut aller un peu plus loin dans la vision que l'on a d'un film. Je pense qu'on peut très bien faire travailler son imagination.

J'exprimais donc ceci, hier : Je n'ai pas de mots pour ce dernier - pas pour le moment. Tout ce que je puis dire : c'est l'un des meilleurs films que j'ai vu après La liste de Shindler... Je confirme - et j'ai bien plus que des mots...

Voici l'avis que je donne sur allo ciné :

Un film émouvant - des personnages attachants... Je suis allée au-delà de la projection du film pour m'imprégner de ces scènes passées, et présentement plus ou moins choquantes dans ce film.
En effet, l'aspect psychologique des personnages d'où il se dégage une certaine mélancolie et douceur demeure tout de même provocant. C'est simple, ce film est pour ma part de même valeur que la liste de Shindler. J'ai pleuré dès le moment où la Rafle commence. Je n'ai pu m'empêcher d'imaginer l'atrocité d'une telle arrestation de Juifs - massive de surcroît. Il y a une passivité étonnante venant frapper brutalement notre conscience. Comment cela a pu t-il être possible ? Voici l'interrogation, la mienne. Ce film fait mal... Je crois qu'il n'y pas pas besoin que cela soit plus choquant, tout se voit dans ce film totalement dramatique. Tout se lit sur le visage des personnages - au travers des personnages - dans la profondeur de ce qui se passe autour d'eux. Quel film !