Grain de sel - Forum littéraire et culturel
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Forum littérature, roman, polar, poésie, théâtre, BD, SF, auteurs et livres du monde entier sur le forum littéraire et tous les arts, cinéma, peinture ...

Une table conviviale pour parler des livres, des spectacles, et goûter aux plaisirs des mots.
 
AccueilPortail*Dernières imagesIndex auteursS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon : la prochaine extension Pokémon sera EV6.5 Fable ...
Voir le deal

 

 Fadéla Hebbadj

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
ECaminade
pilier
ECaminade


Nombre de messages : 244
Age : 73
Date d'inscription : 15/01/2010

Fadéla Hebbadj Empty
MessageSujet: Fadéla Hebbadj   Fadéla Hebbadj EmptyLun 01 Fév 2010, 15:35

Fadéla Hebbadj Fadela-Hebbadj-copie-1

Fadéla Hebbadj est née en 1966 et enseigne la philosophie au lycée Colbert à Paris depuis plusieurs années.

Fadéla Hebbadj L_arbre_d_ebeneFadéla Hebbadj Hebbadj
L'arbre d'ébène, Fadéla Hebbadj, Buchet/Chastel 2008, 172 p.

Elle a publié, en 2008 un premier roman plus que prometteur : L'arbre d'ébène. Un livre écrit dans une langue poétique qui vous happe dès les premières lignes, un roman très abouti et d'une grande richesse, un premier roman généreux et exempt de tout narcissisme qui comporte plusieurs niveaux de lecture :

C'est d'abord un émouvant récit qui s'attaque au réel avec force et sans misérabilisme en décrivant la dure vie des sans-papiers par la voix de Nasser, un jeune enfant malien entré clandestinement en France avec sa mère.

Et, plus largement, une réflexion sur l'émancipation qui, au-delà d'un héros s'affranchissant d'une mère lui ayant donné « la vie mais aussi la peur et la mort », indique le chemin pour affronter le monde et devenir adulte : celui de la compassion qui permet de « ressentir les autres comme soi-même ».

C'est aussi , au travers de ce Candide noir, de cet enfant innocent brutalement arraché à l'Eden par l'enfer d'une traversée sur un « cayuco », le récit d'une libération et d'un enracinement dans le monde par la littérature.

Car c'est la rencontre avec le livre d'un Blanc parlant « de lui, des autres et du destin » qui y délivre le jeune Nasser de ses fantômes et lui montre la voie : écrire pour exprimer pleinement son amour pour sa mère, même au-delà de la mort.

Enfin, l'ombre de Romain Gary, celui de La vie devant soi et de La promesse de l'aube auquel se réfère explicitement l'auteure, plane sur ce livre . Et Fadéla Hebbadj y rend , avec une grande maîtrise, un très bel hommage à cet écrivain qui a revêtu pour elle une importance capitale .


Les ensorcelées, son prochain livre, sortira pour la rentrée littéraire 2010, toujours chez Buchet-Chastel.
Ce n'est pas un roman mais un récit autobiographique qui évoque un événement tragique. Fadéla Hebbadj a eu la sagesse, et le courage, de ne pas mélanger les genres.
Les ensorcellés sont un récit de vie pour dire, simplement et dignement, ce qui ne doit pas être tu, pour remplir un devoir de mémoire, mais aussi de vérité et de justice.

Fadéla Hebbadj travaille déjà sur un troisième livre, une fiction de nouveau : Le café de l'espérance.


Dernière édition par ECaminade le Lun 21 Juin 2010, 14:14, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
http://l-or-des-livres-blog-de-critique-litteraire.over-blog.com
rotko
pilier
rotko


Nombre de messages : 69282
Date d'inscription : 26/12/2005

Fadéla Hebbadj Empty
MessageSujet: Re: Fadéla Hebbadj   Fadéla Hebbadj EmptyLun 01 Fév 2010, 15:55

Ah ! merci pour cette découverte qui est publiée chez Buchet-Chastel (171 pages )

L'auteur dans un entretien sur mediapart, parle du jeune narrateur :

Son langage n'est pas naïf, il est innocent. C'est le langage de celui qui n'a pas demandé à venir au monde, qui n'a commis aucun crime. S'il y a naïveté, ce serait une naïveté de coeur. Si vous entendez l'idée d'un être authentique, naturel mais non bête, alors il est naïf. Il y a la niaiserie et la naïveté sans détour, innocente. J'ai souvent peur qu'on les confonde.

Au sens étymologique, le regard naïf est un regard neuf sur les choses et donc irréprochable. Il a cette franchise sans artifice détachée de la simplicité et de la bêtise niaise. Je sais que ce regard dérange, qu'on ne l'aime pas, ce regard. Il embarrasse les bonnes consciences.
Revenir en haut Aller en bas
https://grain-de-sel.1fr1.net/forum.htm
ECaminade
pilier
ECaminade


Nombre de messages : 244
Age : 73
Date d'inscription : 15/01/2010

Fadéla Hebbadj Empty
MessageSujet: L'arbre d'ébène/ Fadéla Hebbadj   Fadéla Hebbadj EmptyLun 01 Fév 2010, 16:26

Fadéla Hebbadj 9782283023525
Fadéla Hebbadj, L'arbre d'ébène, Buchet-Chastel juin 2008, 171 p.

EXTRAIT de L'arbre d'ébène ,p. 119/120


(...)
Il faut aimer, disent les grandes histoires. Je commençais à douter de mon livre pathétique parce que je n'avais plus envie d'aimer personne, je ne savais même plus ce que ça voulait dire. Je voulais aimer Mama aussi fort que Momo aimait Mme Rosa, mais je n'y arrivais pas et j'en ai pleuré tout le chemin tellement je voulais l'aimer Mama. Comment je pouvais l'aimer alors que je n'avais plus envie de rentrer chez moi ? La seule chose qui m'intéressait, c'était de me perdre comme Mario dans Paris et de rencontrer des gens dans la rue. Mais je suis sûr que l'amour, ce n'est pas avoir un grand lit et un réfrigérateur plein de bonnes choses. Pour moi l'amour, ce serait trouver le sourire de Mireille sur le visage de Mama. Mais il n'était pas là, alors chez moi j'y retournais avec des larmes, soutenu par un grand livre qui me renvoyait ce message. Quand je pleurais, c'était sur mon sort et pas sur celui de Mama et on n'apprend pas l'amour comme ça. Dans le fond, je suis un peu comme elle, jamais je donnerai un sourire contre un porte-monnaie avec des pièces à l'intérieur. J'avais une piste... J'avais au moins compris que l'amour ne s'achète pas, c'est tout ce que je savais sur lui . Calculer l'amour, c'est un truc de con. Et Mama se trompe quand elle dit que les Blancs sont des cons à force d'oublier leurs parents, si parmi eux certains sont capables d'écrire comme ça.
(...)



EXTRAIT de l' interview que Fadéla Hebbadj m'avait accordée le 30-04-08 ( publiée sur L'or des livres et également sur Mediapart ):
E.C. :
Ce premier roman semble revendiquer une double paternité : dédié à votre père, il s'affirme également comme un hommage rendu à Romain Gary.
Que représente pour vous cet écrivain ?

F.H
. :
Ce roman a de multiples paternités : mon père de toute évidence ; un homme solide et présent. Romain Gary qui se sentait l'équivalent d'un Algérien et qui injuriait les folles tragédies de l'homme, avec l'espoir qu'il ingurgite enfin, grâce à ses créations, la pilule d'humanité. Optimisme de créateur mais pessimisme de la raison et de la volonté, quand il affirme que "le véritable optimisme consiste à se dire que les 25000 prochaines années seront très difficiles."
Je me suis référée explicitement à La vie devant soi, parce que cette oeuvre ouvre mon histoire littéraire. Quelqu'un parlait de moi, ou plutôt de nous, à la première personne du singulier. Il était nous, portant notre douleur d'exclus, de proscrits. Je me devais d'être cet autre, ce nouvel étranger qui traverse les mers, sans papiers. C'est une forme d'hommage et d'hymne, à l'ouverture de ces autres, qui font partie de ma douleur. Le Romain Gary de La promesse de l'aube était enfin sauvé. Ouverture salvatrice que lui même a suscitée lors de mes premières lectures passées.
(...)
Revenir en haut Aller en bas
http://l-or-des-livres-blog-de-critique-litteraire.over-blog.com
ECaminade
pilier
ECaminade


Nombre de messages : 244
Age : 73
Date d'inscription : 15/01/2010

Fadéla Hebbadj Empty
MessageSujet: Re: Fadéla Hebbadj   Fadéla Hebbadj EmptyVen 24 Sep 2010, 16:55

Fadéla Hebbadj Hebbadj
Les ensorcelés, Fadéla Hebbadj , Buchet-Chastel, août 2010, 190p.


Après l'arbre d'ébène, un premier roman prometteur dédié à son père qui dénonçait le scandale des sans-papiers tout en rendant hommage à Romain Gary/Ajar, Fadéla Hebbadj reprend son combat dans Les ensorcelés en rendant, cette fois-ci, hommage et justice à son père.
Car ce dernier vit sa femme et sa fille aînée innocentes doublement assassinées par un voisin algérien jaloux et par une institution judiciaire ensorcelée par l'assassin , sur fond de racisme et d'indifférence.
Dans ce récit autobiographique, Fadéla Hebbadj surmonte d'emblée l'écueil du pathos et de la complaisance . Elle réussit à faire du «cri de son histoire» un chant épique en hissant un fait divers sanglant, doublé d'un déni de justice révoltant, à la hauteur du mythe. Et elle nous embarque dans un voyage non exempt de secousses grâce à une écriture variée, ample ou syncopée, passant de l'exubérance à la sécheresse du constat, du lyrisme flamboyant à l'ironie cinglante.
Revenir en haut Aller en bas
http://l-or-des-livres-blog-de-critique-litteraire.over-blog.com
Contenu sponsorisé





Fadéla Hebbadj Empty
MessageSujet: Re: Fadéla Hebbadj   Fadéla Hebbadj Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Fadéla Hebbadj
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Grain de sel - Forum littéraire et culturel :: FICTION :: Auteurs français et d'expression française-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser