Guy des Cars

J'ouvre ce post sur l'auteur Guy Des Cars.
Guy des Cars ne serait pas un auteur reconnu. On dit que ses livres sont de ceux que vous achetez dans une gare, pour lire le long du trajet. Et vous les oubliez le surlendemain! D'ailleurs des critiques ont créé ce jeu de mots : "guy des gares".
Pourtant l'auteur dans ses romans sait mettre en valeur la psychologie des personnages et pose des questions existentielles. Comme par exemple, dans l'Impure où se pose la question de la futilité de la beauté, à travers la maladie.

L'auteur trouve sa force dans la description réaliste des faits. Tout est décrit méthodiquement et scientifiquement dans chacun de ses romans. C'est en majeure partie une femme victime des malchances de la vie. Et même s'il est vrai que le roman peut paraître superficiel, aucun détail n'est oublié par l'auteur. Dans l'Impure, l'auteur décrit avec précision les symptomes, l'évolution de la lèpre. Tout ça mis dans une intrigue qui fait intervenir différents personnages qui tournent autour de la malade.

Alors à votre avis Guy Des Cars se limite t-il qu'à une littérature de gare?

J'ai lu, il y a longtemps trois romans de cet auteur : d'abord L'impure, et La tricheuse, j'étais adolescente et ces romans faciles ne m'ont pas déplu à l'époque. Je dois dire cependant qu'aucun des deux ne m'a laissé un souvenir impérissable. J'ai d'ailleurs arrêté d'en lire jusqu'au jour où une élève de sixième toute rougissante m'a offert La demoiselle d'Opéra en me disant qu'elle n'était pas sûre d'avoir choisi un livre qui me plairait mais qu'elle avait envie de me faire plaisir ! C'était ma première année d'enseignement et le geste m'a touchée. J'ai lu le roman et il ne m'a pas enthousiasmée ; mais j'ai pu dire à ma gentille élève que cet auteur prenait manifestement plaisir à écrire et que sans doute il savait faire rêver ses lectrices.
Littérature de gare ? Oui, certainement. Mais elle a son lectorat et j'ai tendance à penser que l'essentiel est que les gens lisent et trouvent dans les livres de quoi s'évader. Qui sait si ce n'est pas ensuite une étape vers d'autres lectures plus difficiles ? J'ajoute qu'à mes yeux Des Cars avait au moins le mérite d'écrire dans une langue correcte, non exempte de clichés certes, mais qui ne brutalise pas la syntaxe.

J'ai lu la plupart de ses livres quand j'étais enfant. Je pense sincèrement que l'auteur m'a donnée le goût de la lecture.
Et je lisais en parallèle Zola....... Donc littérature de gare? Je ne sais pas. Je me rappelle plus trop le style de l'auteur. Ce que je me rappelle: Une histoire fabuleuse, une envie de dévorer le livre. Et c'est le plus magique dans une lecture!

Je me rappelle en particulier La lèpre ou la lépreuse. C'était vraiment poignant. Il y avait aussi une histoire en Afrique où une femme blanche abandonne tout pour suivre son amour, un homme noir. C'était superbe et pas non plus dans l'idéalisation.

Sinon, ne sommes-nous pas élitistes pour déclarer que c'est une littérature de gare? Pourquoi? Un écrivain populaire?
Comme les Levy et Musso, que je n'ai pas lu, donc je me garde pas de faire une critique, je pense que l'important est que les lecteurs trouvent plaisir et envie de lire.

Il a produit, le bougre !

quelques titres dans le desordre

Le faussaire

Le faiseur de morts

Le donneur


L'amoureuse

La voleuse

La mère porteuse

La visiteuse

La tricheuse

La tueuse

la gueuse non, c'est pas lui.



La vipère

La justicière

La coupable

La corruptrice

La révoltée

la maudite

La vengeresse

La brute

Poeme a ecrit:

Citation :

L'auteur trouve sa force dans la description réaliste des faits. Tout est décrit méthodiquement et scientifiquement dans chacun de ses romans.

La, d'accord, il prepare ses sujet et fait des descritions justes...mais trooooop looooongues!
J'ai lu la plupart des titres cites de"Guy des gares" cites par Rotko. Tout comme Cleo, lorsque j'etais eleve au lycee francais. Je ne sais pas comment nos professeurs et ma mere aussi, s'etaient procuré une tonne des livres de cet auteur.
Pour etre objective, j'ai appris a lire en francais sans embarras grace a Guy des Cars. Je n'ai pas jete ses livres que j'ai car un jour peut-etre, mes petites-filles aimeraient les lire
Je me rappelle certaines de ses histoires, souvent "emballantes" mais je ne les relirai jamais, ce n'est plus mon genre de lecture.
A chacun ses lectures.

Qui aurait cru que nous devions à GDC la compagnie de Maya sur GDS* ?

D'après ce qu'on m'a dit, GDC raffole du bizarre et des situations extrêmes, comme l'indiquent ses titres "sensationnels", qu'on pourrait psalmodier en litanie.

On ne s'étonnerait pas d'y voir une pute chevronnée devenir une ardente dévote, et des situations de famille regorger de noeuds et de doubles noeuds, coulants et bien serrant la victime.

Un petit rappel en provenance de Wikipedia pour cerner un peu le bonhomme :

Citation :

Guy Augustin Marie Jean de Pérusse des Cars, dit Guy des Cars, est un écrivain né le 6 mai 1911 à Paris (16e) et décédé le 21 décembre 1993 à Paris (13e). Il est inhumé au cimetière de Hautefort en Dordogne.

N'empêche qu'on decouvre qu'il a plus fait pour l'extension de la langue française que bien des officiels !!

cleo a écrit:

J'ai lu la plupart de ses livres quand j'étais enfant. Je pense sincèrement que l'auteur m'a donnée le goût de la lecture.
Et je lisais en parallèle Zola....... Donc littérature de gare? Je ne sais pas. Je me rappelle plus trop le style de l'auteur. Ce que je me rappelle: Une histoire fabuleuse, une envie de dévorer le livre. Et c'est le plus magique dans une lecture!:

Bonjour cleo
Moi c'est pareil, je lisais du Guy Des Cars en parallèle avec Zola. Et GDC m'a donné le goût du roman et de l'intrigue.
Quant à la littérature de gare , beaucoup de critiques l'ont classé ainsi. Même si je suis comme Maya, je n'en lis plus, je me demandais si tout le monde avait la même opinion.

rotko a écrit:

Qui aurait cru que nous devions à GDC la compagnie de Maya sur GDS* ?

D'après ce qu'on m'a dit, GDC raffole du bizarre et des situations extrêmes, comme l'indiquent ses titres "sensationnels", qu'on pourrait psalmodier en litanie.

On ne s'étonnerait pas d'y voir une pute chevronnée devenir une ardente dévote, et des situations de famille regorger de noeuds et de doubles noeuds, coulants et bien serrant la victime.

GDC prend le plus souvent une femme, comme personnage principal. Et l'intrigue est un mélange de romanesque et de réalisme. D'après mes souvenirs, la fin est toujours plus ou moins positive.

Maya a écrit:

Poeme a ecrit:

Citation :

L'auteur trouve sa force dans la description réaliste des faits. Tout est décrit méthodiquement et scientifiquement dans chacun de ses romans.

La, d'accord, il prepare ses sujet et fait des descritions justes...mais trooooop looooongues! :

Je suis d'accord avec toi Maya. Dans la lépreuse, la maladie est décrite dans les moindres détails, jusqu'à la couleur des plaques sur la peau. Et parfois on a envie de passer certaines descriptions

Rotko a ecrit::

Citation :

Qui aurait cru que nous devions à GDC la compagnie de Maya sur GDS* ?

Et oui, Rotko, une adolescente des annees 60-70 etait sentimentale
Je ne sais pas si vous permettrez a vos enfants et petits-enfants de lire GDC ou des romans a l'eau de rose, et je doute qu'ils s'y interesseraient - (c'est deja un autre sujet - que lisent les generations qui nous suivent?)
Mais je connais les mecanismes qui declemchent la pratique d'une langue etrangere - c'est une question didactique et pedagogique - et a part mon travail a la bibliotheque, je donne des cours de francais et si un des avances doit accumuler du vocabulaire - GDC ATTEND!

moi aussi j'ai lu GDC dans ma jeunesse et je pense qu'il écrivait très bien. il respectait la langue, et ses histoires n'étaient pas, contrairement à ce que l'on raconte souvent, des petites histoires à "l'eau de rose"
prenez entre autre
la brute
qui a été porté à l'écran si ça c'est de la guimauve! faites-moi signe !

Par les personnages et ses péripéties, ce roman semblait, dés l'origine, destiné à l'écran. Le grand producteur anglais, Sir Alexander Korda en a fait une remarquable adaptation magistralement interprétée par Ann Todd, Michaël Redgrave, Kurm Moore et par Léo Genn.

Extrait de presse :

" Le nouveau roman de Guy des Cars pose un problème humain d'un haut intérêt : celui d'un accusé dépourvu de tous moyens de défense... C'est un drame psychologique qui requiert toute notre attention et fait de ce roman une réussite."

j'ai celui-là en tête mais beaucoup de ses romans ont permis à des gens de lire et qui sait d'aimer la lecture ?
il ne faut pas forcément avoir lu Proust pour s'initier à la littérature, i l suffit d'être intéressé. et GDC en son temps a intéressé beaucoup de jeunes lecteurs.

Tu as raison, darabesque, il a intéressé de jeunes lecteurs et aussi des moins jeunes. Bref, il a fait lire et c'est bien là l'essentiel.

un petit extrait pour raviver vos souvenirs

G. des Cars, L’IMPURE, 1946.

1/2

Citation :

J’ai une idée qui va vous paraître exécrable : si nous associions nos solitudes mutuelles, la soirée nous semblerait peut-être moins lugubre ? Nous pourrions commencer par ce « Sans Souci »... Tout à fait le titre qui nous convient !
– J’accepte.
– Aimez-vous la danse ?
– J’en raffole, surtout quand j’ai besoin d’oublier...
– Nous danserons, nous boirons, nous souperons, on nous prendra pour des amoureux et vous verrez que l’aube arrivera vite !

L’homme avait dit tout cela sur un ton assez sympathique. « Tuer le temps avec celui-là ou un autre ! » pensa Chantal.

Le cadre du « Sans Souci » était intime, les lumières discrètes, l’atmosphère ouatée. Chantal et son compagnon ne s’arrêtaient de danser que pour boire. Chantal se rendait bien compte que cette gaieté forcée était factice, et, au fond, affreusement triste ! Mais elle était décidée à ne pas trop y penser. A chaque danse, l’étreinte de son cavalier se resserrait ; leur corps se rapprochaient de plus en plus ; l’homme était bien bâti. Après un moment d’hésitation, elle lui demanda :

– Quelle est votre profession ?
– Médecin.
Chantal s’arrêta de danser.
– Vraiment ? Allons nous asseoir. Vous m’intéressez.

2/2

Citation :

En rejoignant leur table, elle ne put s’empêcher de penser : aujourd’hui les médecins me poursuivent !
– Vous n’allez tout de même pas me demander de vous donner une consultation à cette heure et dans ce cadre ?
– Non, simplement quelques renseignements... De quoi vous occupez-vous spécialement ?
– Oh ! d’une médecine tout ce qu’il y a de plus générale. Je suis interne à Beaujon. [...] Ce que je vais vous dire va, sans doute, vous paraître un peu puéril. Tant pis ! Moi aussi, j’ai besoin d’oublier ce soir toutes les horreurs que j’ai vues dans la journée.

[...] La beauté on la trouve partout, sauf dans un hôpital ! Quand j’ai vu vraiment trop de laideur, comme aujourd’hui, il faut absolument que je m’étourdisse ! Je vais dans une, deux, trois boîtes, assoiffé de musique et de gaieté... Généralement j’y rencontre une fille que je choisis toujours belle, dont je fais ma compagne de la nuit.

Dans ses bras, au contact de son corps sans plaies, j’oublie que le lendemain matin je retrouverai des monstres.

– Je vous comprends tellement bien ! Il ne vous arrive jamais, pourtant, de vouloir prolonger une aventure ?
– Je n’éprouve pas le besoin de prendre deux fois la même femme.
– J’aime votre franchise. Et ce soir qu’allez-vous faire ?
– Comme d’habitude : en sortant d’ici ou d’une autre boîte, vous serez ma maîtresse...
– Et si je ne veux pas ? L’interne haussa les épaules :
– N’allez pas contre vous-même : vous en avez encore plus besoin que moi.

Elle ne répondit pas et lui pressa la main. Il restèrent ainsi, silencieux, pendant une minute qui aurait pu durer un siècle.
– Vous me trouvez donc assez belle pour contrebalancer tous les maux que vous avez vus aujourd’hui ?
– Vous êtes probablement la plus belle de toutes celles que j’ai rencontrées, murmura l’homme.
– Alors, partons.

Je me souviens tres bien de ce livre.
Je me suis souvenue aussi que des auteurs comme Guy des Cars peuvent servir comme bibliotherapie. Je ne sais pas grand'chose sur cette therapie, mais ma propre experience me l'a montre.
J'ai toujours pris un enorme plaisir a lire, mais une fois, pendant une periode difficile en famille, je crois que c'etait en 2004-2005, aucun livre ne pouvait retenir mon atention.
Alors j'ai sorti les livres de Francoise Sagan de ma mere qui l'adorait. Je ne connaissais que "Bonjour, tristesse". Et la lecture a marche avec "Un peu de soleil dans l'eau froide".
Je ne compare pas les deux auteurs, loin de la.
Je voudrais dire que chaque ecrivain a ses lecteurs et qu'il nous arrive de changer de gout pour nos lectures. L'important, c'est de lire.

bonjour à vous tous,
Maya, ton pseudo se définit en arabe comme un mode musical andalous.
Oui, tu as bien raison , la lecture dissipe mille et un ennuis; Françoise Sagan, quant à elle, nous dit : "la culture c'est ce qui reste lorsque l'on a tout oublié".
Je te remrecie aussi pour me permettre de rendre gloire à cette écrivaine, signataire du manifeste des 121 intellectuels français qui étaient pour l'insoumission des Français à s'enroler pour aller faire la guerre en Algérie. Ce manifeste ne fut pas hélas publié par les journaux français par mesure de censure, mais publié par des journaux étrangers.
Ainsi dans cette grande France, il y eut et il y aura toujours de grands hommes qui reettront les pendules à l'heure. Je le souhaite et je le veux; car moi-meme je m'exprime dans la langue ferançaise dont je ne cesserai jamais de me réclamer.

bencherif a écrit:

bonjour à vous tous,
Maya, ton pseudo se définit en arabe comme un mode musical andalous.
Oui, tu as bien raison , la lecture dissipe mille et un ennuis; Françoise Sagan, quant à elle, nous dit : "la culture c'est ce qui reste lorsque l'on a tout oublié". Je te remrecie aussi pour me permettre de rendre gloire à cette écrivaine, signataire du manifeste des 121 intellectuels français qui étaient pour l'insoumission des Français à s'enroler pour aller faire la guerre en Algérie. Ce manifeste ne fut pas hélas publié par les journaux français par mesure de censure, mais publié par des journaux étrangers.
Ainsi dans cette grande France, il y eut et il y aura toujours de grands hommes qui reettront les pendules à l'heure. Je le souhaite et je le veux; car moi-meme je m'exprime dans la langue ferançaise dont je ne cesserai jamais de me réclamer.

Cette phrase-là est d'ordinaire attribuée à Edouard Herriot. Quant à Françoise Sagan, elle en a modifié la fin : "La culture c'est ce qui reste quand on ne sait rien faire".
Les deux affirmations sont d'ailleurs intéressantes !