Rosa Montero - [Espagne]

Avec la fille du Cannibale (points), Rosa Montero bâtit un polar qui débute par une situation cocasse. La disparition du mari de la narratrice qui ne revient pas des toilettes pour hommes.

Toutes les hypothèses sont permises dans ce "mystère des toilettes closes" .

L’auteur ne boude pas non plus son plaisir, et met en scène une narratrice, Luisa Montero, bien faite de sa personne, un peu menteuse aussi, et qui a le chic pour trouver la formule qui frappe :

Citation :

De tous les policiers de l’État, nous étions tombés sur le flic le plus bête.

Voilà le début, mené tambour battant, Olé !

Dans la fille du cannibale, le lecteur qui a le plaisir de lire une histoire palpitante d’enlèvement, de rançon, et d’enquête, rencontre un auteur qui aime raconter des histoires : son inventivité, ses pirouettes (tantôt c’est la protagoniste du moment Lucia Montero qui raconte, tantôt c’est Lucia Montero après les faits), ses réflexions drôles, et ses réactions inattendues.

Les personnages eux-mêmes, notamment le vieux Félix, voisin de Lucia, y vont de leur feuilleton, avec des épisodes truculents ou dramatiques de la guerre d’Espagne, côté anar…

D’autres personnages entonnent leur couplet, comme ce prétendu mafieux de première qui est en fait un petit télégraphiste, mais allez donc savoir !

On ne perd pas le fil du récit, d’ailleurs j’y retourne ce soir…avec joie !

Pourquoi ne pas avoir réservé ce fil aux polars ?
Tu nous en parles quand tu auras fini... sans dévoiler les rebondissements et la chute. Car je vais me remettre aux polars. La lecture des deux derniers en novembre m'en a redonné le goût.

Je cherche donc des idées.

Ce n'est pas un polar pur et dur.

Rosa Montero joue avec ce récit alerte et inventif sur le terrain de plusieurs genres littéraires.

- Oui, je confirme, Rosa Montero s’est bien amusée avec la fille du cannibale ! moi aussi !

Je dirais même que Rosa M. s’identifie à son héroïne Luisa M. et que son personnage a envie de lui rendre la politesse.

Les problèmes de couple dans la quarantaine s’insèrent bien dans la trame du récit, et quelques formules bien envoyées donnent du piment à d’éventuels états d’âme.

- Oui, Je confirme que Rosa Montero est une menteuse et que ses mensonges ne méritent que des récompenses

j'ai lu la "fille du cannibale" c'est un livre qui attrape dès les premières pages. Je ne prendrai pas genre polar, mais d'une inventivité surprenante, qui laisse le lecteur sans haleine. C'est un livre à relire, l'episode de l'aéroport est inoubliable.
J'ajoute que en Argentine ,elle est membre du Jury, avec Saramago et d'autres illustres écrivains qui décernent le "Prix "Planeta de littérature, le plus important de l'Argentine aux nouveaux écrivains"

ah bon ! elle parle un excellent français, et je l'ai ecoutée avec plaisir parler de ses livres il y a quinze jours.

Citation :

Rosa Montero est née à Madrid et a étudié la psychologie et le journalisme. Elle travaille depuis 1976 au journal El País, dont elle a dirigé le supplément hebdomadaire avant d’y tenir une chronique. Elle a remporté différents prix littéraires et publié de nombreux romans, des essais et des biographies. Ses livres, en particulier La Folle du logis, sont des best-sellers. La Fille du cannibale a reçu en Espagne le prestigieux Prix Primavera en 1997.

En traduction française :

Le Territoire des Barbares, Métailié, 2oo2 ; Suite, 2oo4
La Folle du logis, Métailié, 2oo4
La Fille du cannibale, Métailié, 2oo6
Le Roi transparent, Métailié, 2oo8

Rosa Montero met en scène le désespoir dans une fable aux allures de polar.

Quatre personnages plongés dans l’apocalypse de la modernité d’une grande cité vont voir leurs destins se croiser. Un chauffeur de taxi veuf qui ne peut pas se consoler de la mort de sa femme, un médecin sans illusions perdu dans les espaces virtuels de Second Life, une prostituée africaine accrochée à la vie que protège son totem, un petit lézard, et une vieille scientifique alcoolique et pédagogue sont les héros de ce conte philosophique sur fond d’assassinats en série, de terrorisme et de petits prodiges.

En raconteuse d’histoires étranges talentueuse, Rosa Montero nous parle des hasards et des coïncidences et écrit une histoire d’espérance, une tragicomédie entre humour et émotion.

Une fable pour adultes qui invite à profiter de la beauté, maîtriser la douleur et rire de cette incroyable folie".

dit l'éditeur Métailié.

Je viens de finir la fille du cannibale...excellent bouquin qui se lit d'une traite, mais qui n'est effectivement pas à classer dans les polars. Il y a plein d'humour et de tendresse dans les personnages de Rosa Montero (y compris, une certaine Rosa Montero mais qui serait guinéenne !!!) mais aussi de passage graves et en particulier der très beaux moments sur l'art de vieillir ou du moins sur l'impossibilité de s'y soustraire.
Bref
Un auteur que je relirai avec infiniment de plaisir

chez Métailié.

Il ne faut pas longtemps à Rosa Montero pour embarquer son lecteur : un chauffeur de taxi, veuf récemment, un médecin qui pratique la virtuelle "second life", ces personnages font des rencontres sur un fond d’intrigue policière, comme cet « assassin du bonheur » qui, après avoir trucidé ses victimes, leur colle sur le visage un sourire extatique… mais un peu crispé.

A peine est-on dans le récit que l’auteur nous laisse entrevoir des développements ultérieurs qu’elle nous agite sous le nez comme des amorces.

On n’est donc pas au bout de nos surprises, c’est grisant !

moi aussi je l'aime bien, ses livres sont attachants, elle est très estimée en Argentine; sa réussite dans les mileux littéraires est bien méritée; intelligence et créativité.

Amadak a écrit:

sa réussite dans les milieux littéraires est bien méritée; intelligence et créativité.

je le pense aussi, et malgré son titre qui ferait à tort penser à un manuel écolo, ce roman est passionnant, avec une intrigue policière multiple (on ne sait pas laquelle interviendra dans cette histoire riche de possibles : les désirs de vengeance de tel personnage, des rivalités dans les mauvais lieux, ou le tueur exterieur qui nourrit l'actualité médiatique).

Par ailleurs les personnages humains ont de la cohérence et/ou pour certains du pittoresque. J'ajoute que les scènes sont bien brossées, amusantes parfois, comme une séance de sado-masocisme dans un établissement spécialisé etc.

Un livre que je recommande. Si tu le trouves, Amadak, jette-toi dessus.

merci Rotko, je l'ai trouvé un peu loin de chez moi et je l'ai commandé . Je l'aurai la semaine prochaine.

Amadak a écrit:

je l'ai commandé . Je l'aurai la semaine prochaine.

Parfait !

Je ne vais donc pas en dire plus sur ces instructions pour sauver le monde (Métailié) sauf qu’il te plaira sans doute encore plus qu’à moi dans sa version espagnole originale.

Je suis donc très content de voir une romancière aussi féconde, qui rend hommage d’ailleurs à l’inventivité des narrateurs en prenant comme complice son lecteur enchanté !

- tu feras connaissance avec la théorie séduisante - et délirante, sur les coincidences de Paul Kammerer

Citation :

La théorie de Kammerer l'un des premiers scientifiques à s'intéresser systématiquement aux coïncidences, qu'il notait dans un carnet. Il est à l'origine du concept de sérialité ou loi des séries, concept repris et développé par la suite par le psychologue C.G. Jung, dans sa théorie de la synchronicité

ce qui te rappellera de bons échanges à propos de Parfum de mort de Guillermo Martinez;

- idem pour les théories bizarroides de de Rupert Sheldrake

Citation :

Ses recherches incluent des thèmes comme le développement et le comportement chez les animaux et les végétaux, la télépathie, les perceptions extra-sensorielles et la métaphysique

- et d'autres développements amusants ou réconfortants sur le développement des obsessions ou l’irruption de la bonté dans un monde peuplé par des âmes noires.

pour Rotko:
cher ami, maìtre, chef et plus encore, l'auteur de "doux parfum de mort" c'est Guillermo Arriaga. Excellent livre autant que celui de Martinez, "la lente mort de Luciana B" Nous avons donné nos avis enthousiastes sur GDS-

bonjour, une de mes amies vient de m'apporter le livre de Rosa Montero "instructions pour sauver le monde" elle a fait la démarche pour moi. Hier un ami m'a apporté un autre de philip Roth, un recueil de quatre nouvelles, qui s'avère comme très intéressant "zukerman enchaîné" j'ai fini de Laurent Gaudé" je finirai à terre" et avec les livres que l'on va m'apporter de Paris en question lecture, maintenant je peux dormir sur mes deux oreilles.
Le livre de Rosa Montero porte une reflexion de Shlomit Levin grand-mère de Amoz Oz

"s'il ne te reste plus de larmes,ne pleure-pas, ris"

je suis à mi chemin sur son livre,"instrustions pour sauver le monde"
j'en suis charmée, personnages d'une inventive géniale et la trame de l'histoire passionnante

Il y a deux livres de Rosa Montero "La fille du cannibal" et "Instructions pour sauver le monde" qui sont traduits en bulgare.

Serait-il possible si cela interesse les grains que Rosa Montero soit propose pour la prochaine lecture commune?

Pour lalecture commune, il faudra voir vers le 20 décembre ; en attendant les grains s'assureront que ces livres sont dans leurs bibliothèques. Oui, Maya, des livres qui sont passionnants, on n'en décolle pas ! (tant pis pour les repas).

Bonjour, je serai d'accord, pourquoi pas, mais "lla fille du cannibbal" je l'ai prêté â qui? et je l'ai recommandé à ma nièce de l'acheter et il est épuisé. Il me reste ce dernier"instructions" On verra le choix des grains.

j'ai regardé dans ma bibliothèque et je m'aperçois qu'elle a en stock Instructions pour sauver le monde, Le Roi transparent et Le territoire des barbares

Comme ce topic me tente si tu la proposes en lecture commune pour janvier Maya je serai partante

pour Natalia et Maya, je vous assure que "instructions pour sauver le monde" est un livre fascinant, une réussite de l'auteure: vous ne serez pas déçus.
J'arrête parce que mon ordinateur commence à faire de mauvais tours ; encore une visite de l'expert!!

En avant! Suivons les INSTRUCTIONS POUR SAUVER LE MONDE!

Instructions pour sauver le monde
Rosa Montero
Instructions pour sauver le monde

Si je m’étais réjouie avec « la fille du cannibale » avec celui-ci je me suis trouvée dès le début, dans une atmosphère d’une noirceur poussant à la tristesse.
C’est l’enterrement de Rita, le grand amour de Matias le chauffeur de taxi, qui désormais ne pourra vivre sans elle.
La description du cimetière dans cette fin de journée, glaciale, sous un ciel de plomb, les trois ou quatre personnes qui accompagnent le veuf inconsolable, les fossoyeurs, cherchant à finir leur lourde tâche de tous les jours.

Nous avons déjà le premier personnage principal, ils sont quatre, deux hommes et deux femmes, dont le destin s’entrecroisera ; Matias issu d’une enfance malheureuse, mère alcoolique, lui adossé au mur pour échapper aux coups et quand elle était sobre, c’était pire encore jusque à dix-sept ans,oú Rita âgée de trente lui sèche les larmes et devient sa femme. Elle lui enseigne à travailler, en un mot à vivre : désormais il cherchera le coupable de sa mort.

Nous avons le deuxième personnage, issu de l’université, médecin d’urgences, qui n’aime ni sa profession ni sa vie réelle et se libère de ses angoisses dans un monde virtuel
Second Life, face à l’ordinateur.

Les deux femmes, Fatma la pute superbe, noire, d’une beauté à couper l’haleine, issue de Sierra Léone, une enfance et une vie insupportablement ´déchirantes,qui a son totem un petit lézard, porte bonheur.

Et l’ancienne professeur « Cerveau » expulsée de l’université, à trente six ans, la plus importante scientifique de l’Espagne, pour un attrait envers une jeune élève, qui lâchement s’était rangée du côté des accusateurs.

On sait ce qu’un soupçon d’homosexualité devenait sous le Franquisme.

Sortant de prison, sa vie détruite, elle se réfugie dans la boisson.
Dans le bistro Oasis face au bordel oú travaille Fatma,

Matias aime écouter Cerveau, racontant les les théories de Kammerer et Feldman et leurs expériences, très intéressantes, ces récits pédagogiques fascinent Matias qui avait appris beaucoup de Rita.

je ne vais pas raconter toute l’histoire, mais c’est passionnant.

Les personnages secondaires ont leur importance aussi, même les chiens, qui recueillis dans la rue, par Rita, avaient peur de la liberté.

Il y a aussi un serial Killer qui tue des vieillards et leur fige un sourire sur la figure ; il ne manque non plus un terroriste, un personnage pathétique.

Cerveau est le personnage qui m’a le plus touchée, Rosa Montero sait raconter la psychologie de ses héros et elle anticipe l’avenir des uns et des autres.
La description de comment retourne chez elle Cerveau, est d’une ingéniosité hors série.

La scène de la séance de sadomasochisme que s’est offerte Daniel ,le médecin devient d’une hilarité à se tordre de rire.
Ce même médecin à un moment donné de l’histoire, subira le syndrome de Stockholm.

En même temps nous connaissons le récit de Fatma, et j’avoue que cela m’a secouée jusqu’ aux entrailles, difficile de surmonter ce passage.

Nous suivons les personnages qui se relient les uns aux autres, des événements inimaginables que Rosa Montero rend crédibles, un livre passionnant où une lumière d’espoir commence à jaillir : c’est vrai on peut sauver le monde, si les hommes laissent de côté, leur haine, leur mépris, leur souffrance pour s’entre aider et c’est de quoi parle Rosa Montero

Un livre admirable et inoubliable.

nb comme j'ai le livre en espagnol, je n'ai pas trouvé comment dire, "la catedratica plus importante" d'Espagne, donc j'ai mis "la scientifique la plus importante". etc...