Maurice Genevoix

Etonnant, rien sur Maurice Genevoix ici !
Pourtant quel immense auteur de " La forêt perdue " à " La dernière harde " une littérature stylée et profonde. Certains ont-ils lu " Ceux de 14 " quel souvenir en gardent-ils ?

je ne sais plus si j'ai lu le livre, mais j'ai entendu Genevoix parler de ceux de 14, montrer des photos des tranchées - et des victimes, à tel point que sa propre émotion était contagieuse.

j'ai un vague souvenir de pages décrivant la vie à la campagne avec un sourire malicieux.

je crois qu'Aristarque connaît bien Maurice Genevoix.

Je viens de débarquer sur le site, de ce fait je ne connais pas grand monde. Maurice Genevoix m'a bluffé avec les tirres cités supra.

Jamais lu !

La dernière harde et la forêt perdue sont des incontournables pour découvrir cet auteur, Raboliot également. Bonnes lectures.

France 3 diffusait hier une adaptation cinématographique de Raboliot. Histoire difficile, dramatique qui m'a beaucoup touché. Probable que je lise Genevoix en 2010 (décembre est déjà chargé).

Le film est-il fidèle au livre ?

Citation :

Le film est-il fidèle au livre ?

note tes impressions sur le film, donne-les nous sur le fil génevoix au besoin, et quand tu liras le bouquin...

J'ignore tout du film, je ne regarde jamais la télé. Est-il fidèle ? Difficile selon moi d'adapter Raboliot dans sonensemble même si l'histoire peut être cinématographiquement adaptable, quid de la langue de Genevoix ? As tu été inspiré par ce film ?

C'est une histoire qui partait comme une ode à la nature. Je pressentais la forêt dans le rôle principal. Les feuilles poussaient, les oiseaux chantaient et Raboliot prenait des lapins au collet. Puis, le méchant gendarme s'en mêle. Et là, je craignais qu'on vire rapidement au théâtre de Guignol.
Mais le film prend rapidement une autre voie (voix). Il devient plus sombre. Raboliot s'enfonce, et la hargne policière se referme visiblement sur lui sans qu'il réagisse efficacement.

Le traumatisme de 14-18 est encore très vif dans la campagne solognote décrite dans Raboliot. Même si le film n'est visiblement pas tourné dans cette région (les paysages et l'habitat m'ont semblé davantage francomtois). Les références à la grande guerre sont omniprésente et le comportement de Raboliot sous les drapeaux au cœur de l'intrigue : a-t-il trahit ? A-t-il refusé d'obéir ? C'est ce que prétendent ses rivaux qui ne tardent pas à retourner les autochtones les plus influençables et à semer des doutes insidieux dans l'esprit de ses amis.

L'œuvre décrite dans ce film monte donc en puissance au cours de son déroulement. Si elle commence très légèrement (un joli conte pour enfants), elle s'achève dans une douleur et une noirceur que je n'entrevoyais absolument pas au début.
Une œuvre que je devine forte et que je lirais probablement dans les mois à venir.

Non, le film TV n’est pas fidèle au livre dont je recommande la lecture. Il rajoute des séquences qui, à mon sens, altèrent la construction très rigoureuse du roman. Il valut le Prix Goncourt à son auteur et c’est vraiment un chef-d’œuvre. On y sent l’influence de Maupassant que Genevoix admirait beaucoup. L’intime union entre les forêts de Sologne et Raboliot fait l’unité du livre et sa puissance poétique. Genevoix s’était beaucoup documenté et était même venu vivre sur place plusieurs mois pour s’imprégner des lieux.

Citation :

On est toujours, à quelque titre, régionaliste. Je l'ai été, le suis encore et Dieu merci. C'est nourrir ce que j'ai écrit, ce que j'écris, d'une réalité vivante, d'une substance chaude, charnelle, de tout ce qui m'a fait ce que je suis et non un autre, jusque dans ma façon de vivre et de participer, de me mêler aux hommes et de leur ressembler