Eric Holder

Seb a écrit:

le film Mademoiselle Chambon est adapté du roman éponyme d'Eric Holder que je n'avais pas lu, donc je ne peux pas juger de la qualité de l'adaptation, mais c'est vrai qu'il y a un côté littéraire dans le traitement de l'histoire).

J'ai bien aimé le ton de "de loin on dirait une île" chez le Dilettante où le narrateur parle de sa difficile integration dans la Gironde ainsi que des problèmes de son fils au lycée.

Faute de temps, j'ai seulement parcouru le livre. Des renseignements divers me disent que Holder est un auteur à lire et à goûter.

on m' a recommandé :

Mademoiselle Chambon, Flammarion, 1996.

La Baïne, Seuil, 2007

Bella Ciao au Seuil.

Citation :

Après 33 ans de vie commune et deux enfants ensemble, Mylena met son homme à la porte. 'J' en ai assez.' Difficile de lui donner tort. 'Je ne veux plus d'un homme soûl dans mon lit.'

On soupçonne pourtant que ces deux-là s'aiment encore. Pour conclure en beauté sa piètre vie, le narrateur décide de s'accorder une dernière cuite mémorable avant de se déshabiller et de se jeter nu dans l'Atlantique

Citations prises sur Evene.

On se demande ce qui fait le charme d' Eric Holder ; Il n'écrit rien d'extraordinaire, sinon l'exploration discrète de son quotidien, un contexte rural ou un peu à l'écart de la ville, une scène de bistrot, la visite au père, ou une typologie des méteorologues amateurs.

On les connaît : le prédicateur pessimiste, le vérificateur compulsif qui tapote le baromètre et ne se fie qu'au thermomètre, à condition d'en avoir plusieurs, avec maxima et minima, etc...

Il y a aussi l'odeur des vielles epiceries/graineteries rurales ;

Citation :

Le bar communique avec l'épicerie par une porte qu'on n'a jamais vue fermée. Cela sent le jambon blanc et le gruyère rapé. Quand l'épicière descend de l'étage, elle a, avant d'ouvrir la porte qui finit son chez elle, et donne dans la boutique, le geste de vérifier son col, et de tapoter sa blouse.

Citation :

L'hiver ne serait pas l'hiver sans le fourneau, pas plus que l'été sans le linge qui claque au vent, et l'automne, sans la pomme.

Le fourneau, le linge, la pomme. Une trilogie intime. Les trois points à partir desquels, si je tire des traits, je retrouve, au centre, la raison que j'ai eue de m'établir ici.

C'est une cuisinière à bois, blanche, sans ornements. un tuyau de poèle rouillé figure le cou de cette bête que trois hommes déplacent avec peine...

Pour l'allumer, il faut "une connivence rusée"

la belle jardinière, chez l'Atalante.

L'homme de chevet, court roman d'Eric Holder (156 pages) publié chez j'ai lu, a donné lieu à un film d'Alain Monne, avec Sophie Marceau et christophe Lambert.

Carthagène, Colombie, Léo, ancien boxeur à la dérive, est engagé pour prendre soin d'une jeune femme gravement accidentée. Leurs rapports vont d'abord être heurtés et agressifs avant de se transformer en une relation passionnelle.

Eric Holder ouvre" la bouquinerie" dans le Medoc,(1) avec sa copine Delphine Montalant.

(1) à Queyrac, proche de Vendays-Montalivet.

Citation :

Delphine : C’est ouvert de 10 heures à 13 heures et de 17 heures à 20 heures 30. C’est un espace qui permet à tout un chacun de venir lire, de venir boire un thé ou un café, et si par bonheur un livre lui plait, il peut également l’acheter. Ce sont des livres d’occasion et également des livres neufs soldés. En plus, je me permets de présenter les éditions Delphine Montalant.

un entretien

Dans le n° d'octobre du matricule des anges Eric holder tient une "anachronique" sur

Octobre, une saison liée à l'histoire et à certaines sensations.

Il raconte aussi son experience de libraire, avec des livres d'occasion, et une petite Edith, silhouette fugace de 12 ans à qui il fait découvrir le royaume des livres, et des textes d'henri Michaux.

Il faut de la plume pour écrire ces choses-là !

Bella Ciao

Ce roman ne m’aura pas laissé un souvenir impérissable. La lecture en est aisée. Le sujet était porteur, et aurait pu donner quelque chose de puissant. Seulement voilà, cela manque de souffle, de profondeur. L’auteur n’a pas réussi à me toucher par cette histoire banale au départ, et à laquelle il pas, malgré une écriture soignée, réussi à lui donné un petit supplément d’âme.
La fin est laissée à l’appréciation du lecteur, qui se sent un peu seul, après le point d’interrogation final.

Je partage en grande partie le point de vue de Mimi54 : j’ai trouvé ce livre très superficiel, sauf peut-être quand sont évoqués en termes précis (mais n’y en a-t-il pas trop ?) les travaux de la vigne.
Le combat nécessairement difficile du héros pour se libérer de l’alcool est peu analysé, si peu d’ailleurs qu’on a l’impression que ce fut relativement facile ; du coup, on a du mal à y croire, surtout pour un homme dont l’addiction remonte à des années. Franck, le patron, était un personnage intéressant ou aurait pu l’être car il reste caricatural sans que soit seulement suggéré comment et pourquoi il est devenu ce qu’il est. Quant à l’épouse, je ne la situe pas bien non plus : son abnégation, sa patience ne sont suggérées qu’en passant ; on comprend bien qu’elle est à bout quand elle le met dehors mais ensuite, que se passe-t-il en elle ? Et les enfants, comment vont-ils finalement réagir en face de ce père qui refait surface ?
En ce qui concerne le style je serai même plus sévère que Mimi54 : je ne les ai pas notés mais j’ai remarqué, au passage, bien des clichés et aucune page, même quand il s’agissait d’évoquer la nature et le travail du vigneron, ne m’a paru vraiment belle.
Au total, une lecture décevante sur un sujet qui n'est plus original mais qui aurait pu néanmoins donner lieu à des développements plus riches.

Je mets mon grain de sel pour dire qu'en refermant le livre, j'ai eu une impression d'inachevé, comme s'il avait bâclé son livre en ne développant pas les choses qui le méritaient ! son combat avec l'alcool, ses rapports avec son épouses, de ses enfants, nous n'avons qu'un aperçu ! et il termine sans finir vraiment : quel est son devenir ? il laisse au lecteur le soin d'analyser le fond de son abrupt départ de la vigne, le personnage de Franck était pourtant intéressant, malgré son attitude mal dégrossie, il y avait surement quelqu'un derrière la surface...
J'ai aimé le style, je l'ai lu d'une traite, mais il me laisse l'impression d'avoir écrit ce livre avec la hâte d'en finir très vite.

Bella Ciao

Je me demande s’il n’y a pas un malentendu à propos de ce livre, et si vous n’attendiez pas un récit de la désintoxication !

Pour moi, le livre est marqué dès le début par le dégoût de soi, qu’il ne manifeste pas avec la complaisance de certains auteurs, trop contents de parler d’eux, même pour en dire du mal !

Là, ce sont des faits sur lesquels il ne s’appesantit pas : cette course vers l’océan à vélo, pour en finir… des aveux qui se suffisent à eux-mêmes, comme l’accident de voiture, une culpabilité admise.

Sa réhabilitation se manifeste dans la souffrance : fraternité avec qui a les mêmes vices, et en même temps soumission, bien peu dans son caractère, à ceux qui le testent. Il mène une vie errante et humiliante, allant de-ci de-là, employé presque par charité.

A la fin du livre, son coup de colère signe la fin de l’acceptation de tests et des épreuves. Il a retrouvé sa dignité, en même temps que son désir d’écrire. Fin de l’avachissement et de la paresse intellectuelle.

Ses enfants ? Mais il s’est éloigné d’eux depuis longtemps, comment leur offrirait-il le spectacle d’un homme déchu ? La lettre à sa fille m’a paru le moment le plus douloureux :

Citation :

« je change, j’ai changé. Je n’ignore pas que tu auras du mal à le croire. Cependant, t’ai-je déjà assuré une chose pareille, à toi dont les grands yeux dissuadaient par avance d’une fausseté ? On dit que les enfants d’alcooliques sont d’excellents détecteurs de mensonges. Si je regrette de t’avoir légué ce don, te vaut-il de savoir lire maintenant entre les lignes ? »

« savoir lire maintenant entre les lignes », c’est, je crois, un guide de lecture ; Les rites de rencontres avec Mylena figurent comme des remerciements. Elle a bien joué, Mylena, en le mettant au pied du mur, et en faisant jouer la jalousie, sans totalement l’abandonner .

Non, je ne m'attendais pas à un récit sur la désintoxication, à vrai dire, je ne m'attendais à rien. Mais je déplore quand même qu'il n'ait pas mieux développé certains sujets. Je répète : j'ai l'impression qu'il a survolé l'ensemble, s'attachant à raconter le travail pénible qu'il assumait pour retrouver sa dignité, ça, je l'ai bien compris.

J'ai eu aussi quelques moments d'émotion (j'avais peur qu'il retourne au bistrot) , la lettre à sa fille, son amitié pour Colette qui sombre, elle aussi, l'aide qu'il tente de lui apporter. Mais je reste avec une impression de bâclage, d'inachevé... Je crois qu'il a pris trop de temps pour décrire son travail à la vigne et son rapport de force avec Franck.

je ne lui demandais pas d'être complaisant avec lui même, il ne l'a jamais été : il a tout subi, tout accepté, comme un chemin de croix vers la rédemption, mais quand même....

Moi non plus, je n'attendais pas un récit de désintoxication. Mais disons que je reste sur ma faim tout au long du roman ou presque : c'est un peu comme si chaque scène, chaque personnage étaient juste esquissés. La lettre à sa fille ne m'émeut guère, je la trouve presque froide. La tentative avortée de suicide est peut-être ce qu'il y a de plus réussi dans le livre mais je trouve "la ficelle" un peu grosse quand, sorti nu de l'eau, il se recroqueville et s'endort en position foetale puis se réveille au matin pour un nouveau départ. J'ai trouvé plus fin le passage où, sans s'attarder et, dans ce cas, c'est bienvenu, l'auteur évoque les mains abîmées du travailleur qu'est devenu l'écrivain désormais incapable de s'en servir pour écrire.
"Lire entre les lignes" ? Je veux bien, jusqu'à un certain point : là, je me retrouve frustrée par un auteur qui en laisse trop à faire à son lecteur.

Comme vous je ne m'attendais pas à un récit sur la désintoxication, mais à ce que l'auteur aille au plus profond de lui même lors de cette période dont il est question dans le livre.
Je n'ai pas le sentiment que ce fut le cas.

Ce roman n'était pas désagréable à lire du tout, mais il me laisse un goût pas assez consistant. A la fin de la semaine dernière, j'avais même oublié que je l'avais lu ! Il faudra que j'essaie un autre titre d'Eric Holder pour voir.

chauds les baisers, chauds

l'amour frappe par surprise dans ce recueil de nouvelles pour le moins inattendues. Car les mots qui le composent ne s'arrêtent pas au seuil de la chambre. Ils suivent les nouveaux amants dans leur lit

Un livre que j'avais aimé de cet auteur " La correspondance " qui date de 2000 , paru dans " J'ai lu "

L'auteur reçoit un jour , une lettre d'une de ses lectrices qui lui voue une admiration .

Ainsi nait une correspondance entre cette personne et l'auteur .

Elle vit près de Châteauroux , a deux enfants , un mari qui voyage pour ses affaires .

Elle l'invite à signer ses livres dans son village .

Derrière cette façade respectable se dissimulent des sentiments forts , excessifs qui finissent par excacerber chez ces deux

personnes le goût de l'absolu et de la perte .

La relation d'abord courtoise devient intense puis destructrice , jusqu'à mettre l'auteur en péril .