Kressmann Taylor au theatre

Kathrine-Kressmann Taylor : Inconnu à cette adresse
éditions Autrement.

Les lecteurs sont unanimes pour souligner les qualités de ce court récit, en fait un échange de correspondance entre deux amis : l'un resté en Allemagne succombe aux sirènes du nazisme alors que l'autre , aux Etats Unis, s'inquiète de l'evolution d'un regime antisemite. Ajoutons que sa fille est restée en Allemagne, ce qui ajoute à son inquiétude.

J'ai eu l'occasion de voir une mise en scène de ce court récit !

hélas, le public était content, car la schématisation des attitudes avait pour conséquence que personne ne s'y reconnaissait. La notion de durée avait disparu, tout devenait caricatural.

Le copain - devenu nazi, était un vrai salaud. On l'aurait attendu à la sortie !!

Excellent moyen d'éloigner le problème et de ne pas comprendre pourquoi tant d'Allemands intelligents, cultivés, gentils comme vous, et peut-être même comme moi, ont pu tomber dans le moule.

Peut-être serait-il intéressant alors de jeter un oeil sur l'année où a été composé ce récit, ... tu complèteras rotko, je n'ai rien sous la main, mais c'est au début des années trente si je ne m'abuse !

Tout l'intérêt de ce petit ouvrage résidant à mes yeux dans la machination montée contre le nazi et comment l'écrit, en l'occurence l'échange épistolaire peut littéralement tuer...

Ce n'est en fait pas du tout aussi caricatural que tu veux bien nous le faire accroire.

Colbrune fait bien de parler des dates : le livre, écrit en 1938, reposerait sur une correspondance echangée entre deux amis dans les années 1932-1934.

je précise que je parlais de la mise en scène de ce court récit, et que les repères de temps disparaissant dans une representation scénique, le résultat m'avait paru, à moi, caricatural.

Voici un avis différent http://www.col.fr/article-31.html

je ne sais pas si les acteurs et la mise en scène étaient les mêmes, j'espère que non, mais dès qu'on voit l'acteur se déplacer en marchant au pas de l'oie, les jeux sont faits, l'intervalle de six mois entre deux courriers se traduisant en "d'une minute à l'autre" sur la scène.

Dans ce cas, on ne saurait parler comme le fait l'auteur de l'article ci-dessus de "sobriété" !

Mais nous n'avons sans doute pas vu le même spectacle De plus, l'article reconnait que transformer un roman épistolaire en pièce de théatre... à chacun de voir !

rotko a écrit:

Excellent moyen d'éloigner le problème et de ne pas comprendre pourquoi tant d'Allemands intelligents, cultivés, gentils comme vous, et peut-être même comme moi, ont pu tomber dans le moule.

Il me semble que dans la nouvelle, cet Allemand (Martin) était déjà une espèce de crapule conformiste, arriviste et sans scrupules avant d'adhérer au Nazisme.

les personnages vus par un metteur en en scène :Xavier Béja

Citation :

Pas de jugement sur les personnages non plus : Martin est arriviste, lâche et criminel, mais la vengeance de Max est machiavélique et épouvantable. Chacun révèle tour à tour sa noirceur et sa détresse. A la fin, Max est vengé mais détruit…

les mises en scène ont été nombreuses : j'en trouve facilement 8 sans épuiser le sujet.

1 Françoise Petit et les comédiens , Eric Laugérias et Matthieu Rozé
2 Xavier Béja, Guillaume Orsat, François Perrin (violon)
3 Cyril Jarousseau avec Irving Bath, Thierry Simon, Muriel Benard, Nathalie Ganem , Maryline Gendre, Franck Jouret, Anne-Sophie Nallino
4 Henri-Edouard Osinski
5 Luc Clémentin. Compagnie : Ultima Chamada
6 mise en scène de Martine Willequet
7 Mise en scène de Frédéric El Kaïm - Avec : Yves Davo, Lionel Larré,
8 Philippe Rabau - Lumières : Elvis Artur

Laquelle m'a mis en colère ? je ne me souviens plus, et c'est tant mieux !!

rotko a écrit:

les personnages vus par un metteur en en scène :Xavier Béja

Citation :

Pas de jugement sur les personnages non plus : Martin est arriviste, lâche et criminel, mais la vengeance de Max est machiavélique et épouvantable. Chacun révèle tour à tour sa noirceur et sa détresse. A la fin, Max est vengé mais détruit…

Cette vision du personnage de Max n'est également corroborée par rien dans la nouvelle (on ne sait plus rien de lui, une fois que Martin lui a appris la mort de sa soeur, si ce n'est qu'il se venge).
Mais bon, cette interprétation n'est pas plus absurde qu'une autre...

On n'y arrivera pas comme ça, rotko.

Tu continues à parler de mise en scène et de spectacle, alors que nous te répondons sur l'ouvrage de Kressman-Taylor.

Je propose que ce sujet soit déplacé en scènes et tréteaux, il n'a pour l'instant pas sa place en littérature, à moins que tu ne le lises, ce qui serait préférable à mon sens, avant de continuer à en discuter.

On voit à quel point le rôle du metteur en scène peut enrichir ou schematiser la pièce. Je m'interroge sur cette habitude de transformer un récit écrit à succès en pièce de théâtre : est-ce bien légitime quand il s'agit d'un récit ? c'est vrai que c'est courant quand il s'agit d'un film.. mais le travail du scénariste est soumis ( ou les droits sont achetés) à l'auteur

A voir cependant le nombre de troupes qui s'emparent de certains textes (je pense à En attendant godot, et à certaines pièces de Brecht) on serait tenté de comprendre les réticences de beaucoup d'auteurs à laisser des amateurs s'emparer de leurs écrits. Notamment quand il s'agit de "théâtre engagé" où la leçon risque d'être simplifiée. Les bons sentiments ne sont pas forcément une bonne source d'inspiration...

Mais il y a parmi nous des spectateurs/trices plus eclairé(e)s que moi sur les pbs du théatre...

colbrune a écrit:

rotko, Tu continues à parler de mise en scène et de spectacle, alors que nous te répondons sur l'ouvrage de Kressman-Taylor.

Je propose que ce sujet soit déplacé en scènes et tréteaux, il n'a pour l'instant pas sa place en littérature, à moins que tu ne le lises, ce qui serait préférable à mon sens, avant de continuer à en discuter.

ma foi, tu as raison, et lier les deux fils théâtre et ouvrage initial permet d'avoir une vue d'ensemble, sans malentendu